Tout au long des rues de Dijon, de petites plaques dorées à l’effigie d’une chouette, scellés sur les pavés, mènent le visiteur vers une petite sculpture porte-bonheur. Un parcours à effectuer en 22 étapes ! L’occasion de remonter dans l’histoire de la ville en découvrant de beaux hôtels particuliers, des églises, des musées…

Dijon Eglise Notre Dame

L’église Notre-Dame, chef-d’œuvre d’architecture gothique

Dijon les Jacquemarts

Quiconque se place devant la façade ce chef d’œuvre de l’architecture gothique bourguignon du XIIIème siècle, et lève la tête… ne peut qu’être fasciné par les rangées de gargouilles semblant prêtes à foncer sur les proies que sont les passants-spectateurs… Chaque visage des 51 fausses gargouilles arbore une expression différente. Gardiennes du Bien, leur fonction n’était pas d’évacuer l’eau de pluie, mais de faire peur et éloigner les mauvais esprits. Rasées pour la plupart à la suite de la chute de l’une d’elles, elles furent remplacées par des sculptures créées au XIXème siècle. Au-dessus de la façade, veille le plus vieux Jacquemart de France. Subtilisé à la ville de Courtrai en 1382 par Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, ce Jacquemart sonnait l’heure avec sa pipe. En 1651, l’automate s’étant arrêté, les Dijonnais décidèrent de lui donner une compagne qu’ils nommèrent Jacqueline. En 1714, un enfant leur fut ajouté : Jacquelinet qui sonne les demi-heures, et en 1884, ce fut une sœur, Jacquelinette, qui frappe les quarts d’heure.
En 1789, lors de la Révolution, la famille Jacquemart échappa au massacre, sauvée par son rôle d’horloge municipale. En revanche, les automates sont peints, Jacquemart en bleu, son fils en blanc et sa femme en rouge, et tous arborent la cocarde tricolore. Sous la Restauration, ils sont repeints en blanc.

L’église, inscrite depuis le 4 juillet 2015 au patrimoine mondial de l’UNESCO, possède de beaux vitraux dont certains datent de 1235, et l’on peut y admirer Notre Dame de Bon-Espoir, appelée Vierge Noire, statue en bois du XIème siècle.

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Le parcours de la Chouette

Dijon chouette triangle au sol
Dijon chouette carré au sol

Tout au long des rues de Dijon, de petites plaques dorées à l’effigie de la chouette scellés sur le sol et sur les pavés, mènent le visiteur aux points les plus intéressants et insoupçonnés : maisons et Hôtels particuliers, églises, musées, parcs… Chaque numéro de ce parcours renvoie vers un point d’intérêt particulier. Une invitation à savourer les charmes de Dijon et à remonter dans l’histoire de la ville.

 La rue de la Chouette a gardé le nom qui était sien au Moyen Age, référence au petit rapace nocturne sculpté sur un contrefort de l’église Notre-Dame. Porte-bonheur des Dijonnais, symbole de réflexion, de connaissance et de clairvoyance, cette petite chouette garde son secret, car personne ne connaît ses origines. Les étudiants avaient coutume de la caresser pendant la période des examens, afin qu’elle leur porte chance. Depuis, les Dijonnais ont pris l’habitude de passer la main gauche sur elle, en formant un vœu. Pour la petite histoire, il est recommandé de ne regarder que la chouette sinon le souhait ne se réalisera pas. La faute en revient à une toute petite salamandre cachée un peu plus loin et qu’il est fortement déconseillé de lorgner !

Dijon la Chouette
Dijon on touche la couette
DIjon la salamandre

De la vive chouette moyenâgeuse, il ne subsiste que la forme générale, toute patinée par les milliers de mains la caressant depuis des siècles, et abîmée par un vandale qui, en 2005, lui a asséné une dizaine de coups de marteau. Cela n’enlève en rien l’attachement des habitants de toute la ville pour cette petite créature. Ornements ou symboles, de nombreux animaux domestiques, sauvages ou fantastiques se cachent au fil des rues, composant un véritable bestiaire sculpté…

Dijon Maison Millière Jean-François Lieutet

La maison Millière. « Oyez, oyez ! » C’est ainsi que Jean-François Lieutet accueille les visiteurs sur le seuil de cette belle demeure, au numéro 10, et sur le toit de laquelle sont perchés un chat et un Grand Duc en faïence. Le très charismatique patron se plaît à conter l’histoire de cette demeure historique : Guillaume Millière, marchand drapier, et son épouse Guillemette firent édifier cette maison en 1483 « pour faire l’embellissement de la rue ». Artisans et marchands firent traverser les siècles à cette maison au cadre exceptionnel, classée monument historique, où ont été tournées certaines scènes du film « Cyrano de Bergerac », avec Gérard Depardieu.
Restaurant, bar à vins, boutique, salon de thé, avec un bucolique petit coin de verdure, havre de paix sur paysage bourguignon en trompe-l’œil. Calme, bonheur, au cœur du vieux Dijon… www.maison-milliere.fr

Dijon Hôtel de Vogüé
Façade du monumental
Hôtel de Vogüé

Dijon cour de l'Hôtel de Vogüé
Sa magnifique cour intérieure
de style Renaissance italienne
datant du XVIIe siècle
Dijon Hôtel de Vogüé colonne
… et son portique à colonnes de pierre rose finement sculptées

L’Hôtel de Vogüé. Construit pour le conseiller au Parlement, entre cour et jardin au XVIIème siècle, l’Hôtel de Vogüé représente le goût raffiné de la Renaissance italienne : tuiles vernissées, majestueux porche de pierre rose, décor de trophées, masques, lions, têtes de femmes, guirlandes de fruits, sculptures d’une rare finesse, colonnes du portique ciselées de vrilles de vignes, d’entrelacs de feuillages et de pampres. Propriété de la propriété de la Ville de Dijon, l’Hôtel de Vogüé est le siège de la Direction de la culture.

Dijon Palais des Ducs et Etats de Bourgogne escalier

Le Palais des Ducs et des Etats de Bourgogne 
et la Tour Philippe le Bon.
Siège des souverains de l’État bourguignon, classé au titre des monuments historiques, le Palais abrite aujourd’hui la mairie de Dijon et le musée des Beaux-Arts de Dijon.
Dans les escaliers de la mairie, La déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen adoptée par les Nations Unies en 1948, trouverait une partie de son origine à Dijon lors Congrès de 1936, et grâce à René Cassin, membre de la Ligue des Droits de l’Homme depuis 1921, qui participait à ce Congrès.

Cet ensemble architectural est composé de plusieurs parties imbriquées. La plus ancienne est le Palais ducal des XIV et XVèmes siècles, de style gothique, qui comprend les cuisines ducales aux six monumentaux foyers de cheminée, et deux tours : la Tour de Bar, partie la plus ancienne, et la Tour Philippe le Bon.
La tour, haute de 46 m, qui domine tout le centre ville de Dijon représente l’autorité ducale de Philippe le Bon (1419-1467), qui la fit construire vers 1460. Les derniers étages sont aménagés en appartement. L’escalier est richement décoré de motifs en branches de vigne, feuilles d’acanthe, escargots, chauve-souris, briquet et silex, emblèmes du duc. Un escalier à vis de 316 marches terminé par une voûte d’ogives, mène au sommet de ce qui fut une tour de guet avant de symboliser le pouvoir et la puissance des ducs de Bourgogne.

Dijon Palais des Ducs et Tour Philippe le Bon
Dijon Palais des Ducs et Musée des beaux arts

Le Musée des Beaux-Arts de Dijon est l’un des plus anciens de France et ses collections sont parmi les plus riches des musées français. Il conserve, entre autres, une remarquable collection d’art du Moyen Âge, peintures, sculptures et objets d’art qui illustrent le raffinement et la dévotion de l’Europe médiévale. Ouvert en 1799, le musée détient une collection de 130’000 œuvres d’art. Il présente, entre autres, une remarquable collection d’art du Moyen Âge, peintures, sculptures et objets d’art qui illustrent le raffinement et la dévotion de l’Europe médiévale.

Dijon tombeau de Jean sans Peur  et Marguerite de Bavière
Le tombeau de Jean sans Peur
et Marguerite de Bavière

Autre vestige des ducs de Bourgogne conservé au musée des Beaux Arts de Dijon : le tombeau commandité par Philippe le Hardi, entre 1384 et 1410, sculpté par Jean de Marville, Claus Sluter et Claus de Werve. Dalle de marbre noir sur laquelle se tient un cortège de pleurants.
Le gisant, en armure vêtu d’un manteau de marbre blanc, est surmonté par un couple d’anges. Ses pieds reposent sur un lion, symbole de résurrection.

Dijon tombeau de Philippe le Hardi
Tombeau de Philippe le Hardi
Les gisants (ci-dessous)
beaux arts de Dijon les Gisants
Les tombeaux des ducs de Bourgogne représentent
un témoignage historique de la sculpture
de la fin du Moyen Age.

Dijon Portrait de Philippe le Hardi
Portrait de Philippe le Hardi
(Anonyme français)

Ses pieds reposent sur un lion, symbole de résurrection.
L’original ayant été détruit à la révolution, le gisant en place aujourd’hui est une reconstitution.
Le tombeau de Jean sans Peur,
fils aîné du duc Philippe II de Bourgogne et de son épouse Marguerite de Bavière, a repris le modèle de Philippe le Hardi.
La qualité et le rendu des expressions de ces pleurants, confèrent une grande véracité à l’ensemble.

Capitale de la Bourgogne historique, Dijon apparaît comme une cité harmonieuse façonnée par une histoire exceptionnellement riche, en deux actes majeurs : l’épopée des grands ducs d’Occident (les Ducs de Bourgogne) qui, de 1363 à 1477, en font un foyer d’art international et une capitale européenne, puis le temps du Parlement de Bourgogne et de ses parlementaires qui façonnent la ville pendant 3 siècles et la modèlent entre son Palais des États et sa centaine d’hôtels particuliers. De cette histoire, Dijon a tiré un patrimoine architectural hors du commun et d’une rare densité.

www.visitdijon.com

AS

Texte et photos : Françoyse Krier / Office de Tourisme de Dijon – Atelier Dumoulin // Portrait de Philippe le Hardi, inv 3977- Musée des beaux-arts Dijon 

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