Le monastère de la Chartreuse St Sauveur, monument classé, est un chef d’oeuvre du Gothique flamboyant du XV° siècle. Construit aux portes de la ville de Villefranche-de-Rouergue, entre 1451 et 1459 grâce au legs testamentaire d’un riche marchand drapier de Villefranche, Vézian Valette, le monastère de la Chartreuse Saint-Sauveur permet de comprendre le style de vie des moines au sein d’une chartreuse et d’admirer ce précieux patrimoine : le grand cloître, l’un des plus vastes de France, le petit cloître en pur Gothique Flamboyant, une chapelle avec porche polygonal, un vestibule, une salle capitulaire, un réfectoire doté d’une très belle chaire du lecteur…
La Chartreuse St Sauveur occupée jusqu’en 1790 par des moines, – pères Chartreux et frères convers – dispose en réalité de deux chapelles : l’une, en dehors des murs, destinée aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, et la seconde, qui abrite les tombeaux des fondateurs, riche de belles stalles sculptées du 15ème siècle et d’un autel en bois doré.
La Chartreuse est également remarquable pour son immense jardin et ses deux cloîtres. Le plus petit présente une riche ornementation sculptée, que l’on retrouve dans la salle capitulaire et le réfectoire, tandis que l’autre est le plus vaste de France.
La chapelle conventuelle : de petite taille, la chapelle comprend une nef unique à trois travées. Les clefs de voûte sont ornées d’écussons. La première travée, réservée aux frères convers, est séparée des deux autres par un jubé en bois du XVIIIe siècle. Les stalles des moines sont ornées de belles miséricordes représentant essentiellement des animaux. Le chœur abrite un enfeu de style gothique flamboyant, sépulture de Vézian Valette.
Le vestibule : on peut y admirer des vitraux consacrés à la Vierge. Détail intéressant : pour respecter strictement la règle du silence, les Chartreux ont adopté un mode de communication particulier afin de définir le programme liturgique de la journée : une planche en bois comportant de multiples trous dans lesquels on enfonçait de petits bouts de bois, chacun correspondant à une partie du programme du jour. En passant dans le vestibule, le moine sait donc ce qu’il a à faire.
La salle capitulaire prend l’aspect d’une chapelle dans laquelle on peut admirer des vitraux consacrés au Gloria in excelsis deo.
Le petit cloître : petit carré orné de baies de style gothique flamboyant, le petit cloître est le plus décoré des deux cloîtres. Centre géographique du monastère, c’est aussi un lieu spirituel, intimiste où les pères pouvaient y converser entre eux de sujets religieux.
Le grand cloître : ce second cloître se distingue par ses dimensions imposantes – 66 m par 40 m – et sa décoration très sobre. Au centre, une fontaine marque une délimitation entre une partie qui servait de cimetière et le reste de la cour. Les cellules (ermitages) des chartreux donnaient sur ce cloître. Chaque ermitage comportait deux étages. Au premier, un atelier pour le travail manuel et où était stocké le bois de chauffage. Le second destiné au coucher comprenait un autel consacré à la Vierge.
Le réfectoire : les Chartreux ne faisaient usage du réfectoire que le dimanche, pour le seul repas en commun. Il reste aujourd’hui une vaste salle, avec une chaire dont, fait rare, l’escalier est inclus dans le mur et s’abrite sous un arc rampant. Un tableau de la fin du XVIIème siècle représente Saint Jérôme.
Les anciennes cuisines du monastère abritent une salle d’exposition retraçant la vie des Chartreux en France et dans le monde, ainsi qu’un sous-sol, une cave et un cellier.
Le monastère de la Chartreuse Saint Sauveur de Villefranche-de-Rouergue est l’un des plus grands cloîtres de France ouvert à la visite.
La Chartreuse Saint-Sauveur / Avenue Vézian Valette / 12200 Villefranche-de-Rouergue / Tél. 0033 5 65 45 13 18
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(Texte FK/DP – Photos : Françoyse Krier et OT Villefranche-de-Rouergue)
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