Chef-lieu et préfecture de la région Bretagne, la ville de Rennes (Ille-et-Vilaine) est reconnue comme une ville où il fait bon vivre – elle figure parmi les 10 premières villes du palmarès 2022. Reconnue pour son histoire, ses maisons médiévales à colombages, sa gastronomie, la ville bénéficie d’une certaine douceur de vivre. Tout y raconte un histoire et partir à la découverte de son passé historique, son riche patrimoine – maisons médiévales et monuments remarquables – est un véritable plaisir.
Traditionnellement parlé en Ille-et-Vilaine, le gallo n’est pas apparenté au breton qui est une langue celtique. Malgré quelques initiatives pour l’enseigner à l’école et dans les universités, le gallo est en voie d’extinction et considéré comme sérieusement en danger par l’Unesco.
La place Sainte-Anne, centre névralgique de la ville
Incontournable de la vie rennaise, la place Sainte-Anne regorge de vie grâce à ses nombreux bars et restaurants où il fait bon se prélasser en terrasse, manger une galette-saucisse en revenant du marché des Lices…
Une place de caractère avec ses maisons à pans-de-bois, son église Saint-Aubin inachevée, sa petite école de quartier, son métro, son marché, ses bouquinistes, ses cafés et son manège, surmonté fresques qui évoquent des scènes de vie en Bretagne. Depuis 2018, la place accueille aussi un Centre des congrès qui a redonné vie au site du couvent des Jacobins (fondé en 1368) et se prépare à l’arrivée de la 2ème ligne de métro. L’Office du tourisme y a également trouvé sa place, rue de Saint-Malo.
Depuis cette place rayonnante, il est agréable de flâner au hasard des nombreuses rues de la ville, découvrir d’atypiques boutiques de créateurs. Adresses rennaises qui valent le détour : savoir-faire, créations locales, idées cadeaux…
Regard sur les beaux atours d’une ville attachante
Avec ses 370 maisons, Rennes possède le plus important patrimoine de Bretagne en matière de pans de bois. Malgré l’incendie de 1720 qui épargna quelques quartiers, la capitale bretonne est riche d’exemples de constructions, du XVème au XVIIIème siècle. Le bois était un matériau abondant et peu coûteux, c’est pourquoi cette technique de construction a très souvent été utilisée et continue d’être employée jusqu’au XVIIIème siècle. Ce patrimoine vaut le détour à lui tout seul.
Au centre de la place du Champ-Jacquet, trône la statue de Jean Leperdit qui fut maire de Rennes de février 1794 à octobre 1795 et, à partir de 1793, membre du comité de surveillance, chargé de dresser la liste des suspects et de délivrer les mandats d’arrêt. Leperdit est resté célèbre pour s’être opposé à Jean-Baptiste Carrier – acteur majeur de la Terreur connu pour avoir ordonné le massacre de Nantes entre 1793 – en déchirant une liste de condamnés à la guillotine.
Difficile de manquer le Ti Koz, maison à pans de bois et encorbellement, qui date du XVIème siècle, anciennement demeure des chanoines de la cathédrale. L’entrée est flanquée des statues de saint Michel et de de Saint-Sébastien.
Face à l’Hôtel de Ville, l’Opéra de Rennes (1836) possède une salle à l’italienne de 642 places. C’est un des plus petits opéras de France.
En décembre 1720, un grand incendie, dont l’ampleur fut sans précédent dans l’Europe du XVIIIème siècle, détruisait plus de 800 maisons en ville de Rennes, provoquant une dizaine de morts. Après cette catastrophe, Jacques Gabriel, architecte du roi, regroupe en une seule construction l’Hôtel de Ville, le présidial et la tour de l’horloge, se référant aux édifices construits par Le Vau et Hardouin-Mansart. L’édifice commencé en 1734, terminé en 1743, a subi d’importantes transformations depuis la Révolution. Réaménagé de 1912 à 1914, il fut de nouveau inauguré par le président Poincaré. Au rez-de-chaussée, les murs du « Panthéon rennais » sont revêtus de plaques de marbre sur lesquelles sont gravés les noms de tous les Rennais morts pour la France dans les divers conflits. Il tient lieu de monument aux morts de la ville de Rennes.
Le palais du Commerce est un édifice situé dans le centre de Rennes. Construit à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, il a abrité au cours de son histoire divers institutions et commerces. Cette ancienne bourse a accueilli la bibliothèque, l’Ecole régionale des Beaux-arts, le Conservatoire de musique. Un appel à projet international a été lancé afin de transformer le bâtiment en un espace essentiellement commercial. Les travaux devraient débuter s’achever fin 2025.
Le Parlement de Bretagne est à la fois l’édifice principal du patrimoine de la ville, l’un des symboles forts de l’Histoire bretonne, le siège de la cour d’appel de la région. En 1532, le duché de Bretagne est rattaché au royaume de France. Les mariages des duchesses de Bretagne aux rois de France, Anne avec Charles VIII et Louis XII, ont abouti à ce traité d’union et il en découle la décision, en 1554, de créer un Parlement de Bretagne.
La construction du Palais débute en 1615 et s’achève en 1655 selon les plans de l’architecte Salomon de Brosse, auquel on doit le Palais du Luxembourg à Paris.
S’il a perdu ses prérogatives politiques à la Révolution française, le Parlement de Bretagne est depuis 1804 le siège de la Cour d’appel de justice. En février 1994, une manifestation des marins-pêcheurs dégénère, des fusées de détresse, utilisées sur les bateaux, sont lancées, certaines atteignant le toit du bâtiment. Dans la nuit du 4 au 5 février un feu se déclare. La toiture est détruite, la charpente s’effondre, la bibliothèque et des milliers de dossiers sont détruits. Après 5 ans de travaux, le Parlement de Bretagne rouvre ses portes, remarquablement restauré. Le Parlement de Bretagne est aujourd’hui l’un des rares lieux de France où justice et visites touristiques coexistent. Ce site rennais attire un grand nombre de touristes chaque année lesquels peuvent aussi admirer une tapisserie des Gobelins.
L’ancienne abbaye Saint-Georges est édifiée en 1032 par le duc de Bretagne Alain III, pour accueillir sa sœur Adèle qui devient première abbesse. De l’abbaye bénédictine perdure le palais édifié au XVIIème siècle sous le magistère de Magdeleine de la Fayette, belle-soeur de Madame de La Fayette, auteure de La princesse de Clèves. Après avoir fait office de caserne au XIXe siècle et jusqu’en 1921, les bâtiments hébergent aujourd’hui le service des sports, les policiers municipaux et les pompiers.
Implanté dans le bâtiment du marché central construit en 1923, le centre d’art contemporain La Criée est un espace d’exposition dédié à la recherche, à la production et à la diffusion d’œuvres d’artistes français et étrangers, émergents ou reconnus, dans et hors ses murs. Chaque saison, la programmation croise expositions, projets artistiques et événements pluridisciplinaires, qui répondent à des objectifs de pratiques d’exposition, de recherche, de diffusion internationale et d’inscription durable sur les territoires.
Parmi les immeubles remarquables de la place Hoche, aménagée vers 1890 par Jean-Baptiste Martenot, architecte de la ville, l’Hôtel Galicier d’inspiration néogothique ressemble à un petit château. Cette maison à tourelle, construite en 1894 par l’ingénieur Alexandre Guidet pour un notaire, est aujourd’hui divisée en plusieurs logements.
L’œuvre de Martenot à Rennes est importante. L’architecte a réalisé les deux pavillons du marché des Lices, construit de nombreux bâtiments communaux, des marchés, le Palais du Commerce, les serres, la volière et le kiosque du parc du Thabor, entre autres. Il fut mandaté pour assurer l’alimentation en eau de la ville.
Au n°5 Quai Chateaubriand, la belle demeure à l’étroite façade de style Renaissance, fut la maison de Jean-Baptiste Barré, sculpteur attitré de la ville de Rennes. Construite en 1844, décorée par le sculpteur lui-même, elle surprend par l’exubérance de ses ornements. Au-dessus des portes, deux médaillons représentent le roi François Ier et sa maîtresse, Françoise de Foix, tous deux entourés de frises sculptées abondamment décorées de motifs floraux. Jean-Baptiste Barré, mourra dans la misère, contraint de vendre sa maison. Le rez-de-chaussée du bâtiment abrite, depuis 1987, la fameuse chocolaterie artisanale -rennaise Durand.
Saint-Pierre
datant de 1520
le tableau du vœu offert à N-D de Bonne nouvelle
par les habitants des quartiers non touchés par l’incendie, par N. Le Roy
La Ville de Rennes possède un riche patrimoine religieux soit 10 églises et chapelles lui appartenant. L’église Saint-Germain de style gothique flamboyant dispose d’éléments Renaissance et d’un clocher qui est l’ancienne tour Beffroi du corps de garde. Elle possède un orgue remarquable et les plus anciens vitraux de Rennes. La basilique Saint-Sauveur trône au cœur du centre-ville de Rennes. Connue également sous le nom de « Notre-Dame des Miracles et des Vertus », elle reçut la distinction de basilique accordée par la papauté à la suite de plusieurs événements miraculeux reconnus. On y découvre les nombreux ex-voto déposés par les fidèles et parmi eux, l’ex-voto de l’incendie de 1720 où la statue de la Vierge fut retrouvée intacte alors que le bâtiment fut en grande partie détruit par les flammes.
Monument historique à visiter absolument, la cathédrale Saint-Pierre de Rennes accueillait le couronnement des Ducs de Bretagne après leur franchissement rituel des Portes Mordelaises. On y admire les 44 colonnes imitant le marbre, l’orgue et dans la salle du trésor des éléments d’orfèvrerie et un exceptionnel retable anversois du XVIème siècle.
Lieu culturel novateur, Les Champs Libres regroupent au cœur de Rennes le Musée de Bretagne – parcours historique sur tout un étage – , la Bibliothèque de la Métropole, l’Espace des Sciences et son planetarium. L’ensemble est complété par une salle d’exposition et une salle de conférences. Installations, arts visuels, arts numériques, performances littéraires et artistiques s’y côtoient, contribuant à en faire un véritable lieu d’effervescence culturelle.
Le FRAC, Fonds Régional d’Art Contemporain Bretagne, créé par l’État français et le Conseil régional de Bretagne en 1981, est le premier des Frac. Sa collection d’art contemporain reconnue à l’échelle régionale, nationale et internationale est riche de plus de 5000 œuvres.
Et au milieu, coule la Vilaine…
La Vilaine est un fleuve qui traverse Rennes et la ville de Redon avant de rejoindre l’Océan Atlantique. Au XVIIIème siècle, l’aménagement de la Vilaine avec sa canalisation, la création de ports et de zones de déchargements ont permis à la Ville de Rennes de se développer grâce à ses échanges commerciaux.
Les Jardins flottants, projet créé en 2016, s’inscrivent dans la volonté de réconcilier les habitants avec leur fleuve en le re-naturant partout où cela est possible. Ces espaces de nature et de biodiversité – assemblage de plusieurs radeaux végétalisés – constituent un habitat privilégié pour développer la flore et la petite faune en cœur de ville.
La gare de Rennes, spectaculaire bâtiment architectural
Dans cette région de légende, il se dit que les architectes se sont inspirés de la forêt de Brocéliande en imaginant la toiture avec sa charpente métallique dont les poteaux se
terminent par des arborescences en bois, la couverture elle-même évoquant la canopée
de la forêt ou encore la brume sur les paysages bretons…
La création de la gare de Rennes remonte à 1857, lors de l’arrivée dans la ville de la ligne de Paris Montparnasse à Brest. De l’ancienne gare, subsistent quelques arcades et les ailes sur lesquelles repose le hall voyageurs construit en 1992 : un triangle d’acier et de verre au-dessus des voies. Après quatre ans d’un chantier hors normes, la nouvelle gare de Rennes, métamorphosée, a été inaugurée le 3 juillet 2019, au cœur d’un nouveau quartier : EuroRennes. En surplomb des voies, la plateforme entièrement vitrée sur ses façades latérales, offre un point de vue imprenable sur les voies et sur les trains. En sous-sol, la salle d’échanges multimodale (2 000 m²) est le point de rencontre de tous les modes de transport.
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