Au cœur du centre historique de Rennes, la Place des Lices un espace convivial, avec ses halles Martenot de style Baltard, bordées de terrasses de bars et de restaurants, ses magnifiques hôtels particuliers à pans de bois où les styles de différentes époques cohabitent. De là, on aperçoit les tours de la cathédrale Saint-Pierre.
C’était jadis une place aux portes de la ville, entourée de terrains transformés pour accueillir des événements comme les tournois chevaleresques – la lice étant le nom de la barrière de bois séparant chaque chevalier lors des joutes. En juin 1337, le jeune Betrand du Guesclin, futur connétable de France, désarçonne une douzaine de chevaliers à coups de lance.
Une place sur laquelle était installé le gibet, symbole de justice et de pouvoir, à l’emplacement exact de l’actuelle horloge. Après le Moyen Âge, la place s’anime et le marché s’y installe dès 1622.
Au XIXème siècle, un dernier aménagement transforme encore la place : les Halles Martenot sont construites en 1871 sur le modèle des halles Baltard de Paris, mélange d’architecture de briques et d’acier, d’une superficie de 1300 mètres2.
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Pour découvrir ce trésor, il faut pousser l’épaisse porte en bois de l’hôtel du Molant, au 34, place des Lices.
Trésor caché, un médaillon de Louis XIV
Autrefois hôtel particulier, aujourd’hui divisée en appartements, la bâtisse abrite une relique de la monarchie : un médaillon représentant Louis XIV qui illustre un pan important de l’histoire rennaise.Construit fin 1671 par Pierre Hevin, ce jurisconsulte de la ville, loue une partie de son hôtel à l’intendant de Bretagne, Auguste-Robert de Pomereu, alors que le service de l’intendance n’existait pas en Bretagne jusque-là. Une crise politique explose en 1675. Louis XIV et Colbert, son Premier ministre, ont considéré que le Parlement de Bretagne aurait dû s’affirmer avec plus de poids. La sentence de la part de l’État est très forte : exil du parlement jusqu’à Vannes, de 1675 à 1690. Une manière pour le souverain de montrer son autorité. Dans l’hôtel particulier, la première chose que voient les visiteurs lorsqu’ils entrent est donc ce médaillon du roi. LODOICO GALLIARUM ET NAVAR REGIS
On ne sait si le roi en eut écho mais l’ordre d’exil du Parlement, envoyé à Vannes en 1675, fut levé en 1690. Le médaillon original n’a pas survécu à la révolution, mais des relevés avaient été faits. Il a été recréé à l’identique, excepté le marbre.
Le Marché des Lices, deuxième plus grand marché de France
La Place des Lices est l’une des plus fréquentées de Rennes, en particulier le samedi matin quand le marché s’y installe. Une tradition gourmande qui dure depuis près de 400 ans. Le samedi matin de 7h30 à 13h30, tous les Rennais se retrouvent au marché des Lices pour faire le plein de fruits et légumes de saison, de poissons frais et de produits de la mer. C’est la grande vitrine des produits du terroir breton où Chefs et restaurateurs viennent s’approvisionner en produits pour agrémenter leurs cartes et menus de la semaine.
D’autres hôtels particuliers édifiés en pierre bordent la Place des Lices. L’Hôtel des ventes est installé sur l’emplacement des écuries d’un des bâtiments où vivaient des personnages très importants, pendant la période parlementaire. C’est un plaisir de déambuler dans la grande salle de ce bel établissement entre de beaux objets hérités du passé témoins de l’intimité des intérieurs de l’époque ou assister au spectacle d’une vente aux enchères.
La grande vitrine des produits du terroir
La culture de la pomme est une vieille tradition en Bretagne. D’autre part, pendant des siècles, l’accès à l’eau potable s’avérait rare. Le cidre était donc la boisson quotidienne dans les fermes et dans les villes. A Rennes, en 1852, on en consomme 491 litres par habitant. Consommation qui atteint un maximum entre la 2ème partie du XIXème siècle et la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui les choses ont changé. Produit emblématique des Bretons, cette boisson sucrée, légèrement pétillante, se marie à merveille avec les crêpes et les galettes.
Les spécialités incontournables de Rennes
Fabriquées à base de produits locaux, déclinées en version sucrées ou salées, les spécialités bretonnes se savourent à toute heure. A Rennes, près dont la « complète », avec son trio d’ingrédients : œuf, fromage et jambon.
Le caramel au beurre salé : tellement bon qu’on le consomme tous les jours en version salée ou demi-sel, même au petit-déjeuner.
Sans doute la spécialité bretonne la plus célèbre à l’étranger, le Kouign-amann (en breton « gâteau au beurre ») nécessite un tour de main pour plier la pâte et réaliser ainsi un feuilleté, ce qui donne son côté croustillant inimitable.
de Compostelle
de Plougastel
La galette-saucisse… c’est quasiment une religion, LA spécialité qu’il faut avoir goûté au moins une fois lors de son séjour à Rennes : une saucisse de porc grillée enroulée dans une galette de sarrasin, agrémentée de moutarde. A déguster à toute heure, suivant le rituel, accompagnée une bolée de cidre, sur une terrasse. Où déguster la meilleure ? En se positionnant dans la file la plus longue devant les food-trucks tout en gardant patience !
Symbole des pèlerins de Compostelle, la Saint-Jacques est l’une des stars des restaurants, du 1er octobre au 15 mai. En Bretagne, elle est surtout pêchée en baie de Saint-Brieuc, d’Erquy et de Saint-Quay-Portrieux et est pleine de saveurs. De plus, elle est riche en oméga 3 et en minéraux… A trouver dans les poissonneries, sur les marchés et les criées.
Depuis 2019, les huîtres de Cancale sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. On peut en consommer toute l’année, même si la tradition veut qu’on se limite aux mois en « R » : pour faire simple, de septembre à avril.
Encore une spécialité bien locale : le prince de Bretagne, introduit en France par Catherine de Médicis. L’artichaut se déguste de mai à novembre. Sa fleur violette est typique des chardons, symbole celtique par excellence.
Les Portes Mordelaises, symbole des Ducs de Bretagne
Les Portes Mordelaises constituent l’ensemble le plus important de vestiges antiques et médiévaux encore visibles à Rennes. C’est par là que les Ducs de Bretagne entraient dans la ville pour y être couronnés, selon un cérémonial très codifié suivi notamment lorsque Anne de Bretagne fut couronnée en 1489. Aujourd’hui, s’il ne reste que deux morceaux du rempart, c’est parce qu’il a été en partie démantelé au début du XVIIème siècle. On peut encore y voir les traces du système de pont-levis et le blason des ducs de Bretagne.
Décidée par la Ville, en 2018, la première tranche des travaux a permis de restaurer et de mettre en valeur les fortifications (remparts et tours) et les vestiges (mur antique, boulevard d’artillerie), de restaurer des éléments patrimoniaux clefs (passerelle et pont levis) et d’entamer la création de jardins tout le long du cheminement. Les douves ont été reconstituées.
La cérémonie d’inauguration des Portes Mordelaises s’est déroulée le 12 mars 2022 marquant ainsi l’achèvement de la première tranche de mise en valeur de ces portes emblématiques. Une seconde phase de travaux se poursuivra jusqu’en 2024, afin d’aménager des jardins tout au long de cheminements et de déambulations. Une balade urbaine dédiée aux piétons, adaptée aux personnes à mobilité réduite.
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