Musée de l'Ecole de Nancy vitrail Jacques Gruber
Jacques Gruber (1870-1936) – Elements centraux du vitrail provenant de la maison La Salle, à Nancy. Véranda démontée en 1972.
Verre polychrome à plusieurs couches, verre peint, verre américain chenillé et irisé, décor gravé à l’acide, plomb.

Installé dans la propriété d’Eugène Corbin, héritier des Magasins Réunis de Nancy, important amateur d’art et mécène, le musée de l’Ecole de Nancy a ouvert ses portes en juin 1964, dans le quartier Nancy thermal, et a donc fêté ses 60 ans en 2024.

1871 – En provenance des régions devenues allemandes, de nombreux français refusant l’annexion arrivent à Nancy. Cette population d’artistes, d’industriels et d’investisseurs se mêle à leurs homologues nancéiens. Talentueux, créatifs, originaux, polyvalents, Gallé, Majorelle, Prouvé, les frères Daum, Gruber, André, Weissenburger et bien d’autres artistes s’inspirent surtout de la flore locale : architecture, meubles, verreries… Belles matières, richesse de la nature qui est partout ! 

Musée de l'Ecole de Nancy vitrail Koenig
Koenig et Lafitte. Vitrail Jasmins de Virginie.
Emile Gallé, 
Vase Roses de France
Emile Gallé,
Vase Roses de France, 1901. Selon la tradition, la Rosa Gallica ne pousserait qu’à Metz.
Musée Ecole de Nancy service à déjeuner Saint clément
Charles ou Emile Gallé. Manufacture Saint-Clément. Lunéville.
Service à déjeuner Fleurs et Libellules, 1878-80.
Service de table "Gui"
Service de table “Gui”, 1903. Faïence stannifère, pochoir.
Manufacture Keller et Guérin, Lunéville.
Musée Ecole de Nancy pot à tabac
Emile Gallé. Pot à tabac, vers 1884.
Croix de Lorraine et chardon.
Emile Gallé. Porte-menu
Emile Gallé. Porte-menu Plus penser que dire, vers 1880. Faïence stannifère à décor de petit feu, rehauts d’or.

Talents conjugués d’artisans du décor 

En 1901, Emile Gallé fonde « L’Alliance provinciale des industries d’art » plus connue sous le nom d’Ecole de Nancy. Les membres de cette Ecole, à la fois artistes et industriels, veulent « l’art dans tout, l’art pour tous » et ce mouvement ainsi que la personnalité de ses artistes place la ville de Nancy dans la liste des villes phares comme Paris ou  Bruxelles dès le début du 20ème siècle.

Salle à manger – Eugène Vallin Victor Prouvé
Salle à manger – Eugène Vallin en collaboration avec Victor Prouvé.
Seul ensemble mobilier reconstitué dans sa quasi intégralité au musée.
Louis Majorelle. Piano à queue La Mort du cygne,
Louis Majorelle. Piano à queue La Mort du cygne, 1905.
Acajou massif sculpté, loupe de frêne, marqueterie de bois varié.

L’atmosphère de la Belle Epoque recréée…

Dès 1894, la Société des Arts Décoratifs Lorrains achète les œuvres d’Émile Gallé, Victor Prouvé, Louis Hestaux et Camille Martin. Un musée d’art décoratif est officiellement créé en 1900 au sein du musée des Beaux-Arts, alors installé dans l’Hôtel de Ville. En 1904, 39 verreries d’Émile Gallé, enrichissent ce premier fonds. En 1909, lors de l’Exposition internationale de l’Est de la France, le musée acquiert des pièces des industries d’art régionales (Baccarat, Keller et Guérin, cristallerie de Saint-Louis), par achat et don. En 1935, Eugène Corbin fait un don exceptionnel : 759 pièces créées par les principaux artistes du mouvement. Le « musée de l’École de Nancy – Donation Corbin » est déménagé pendant la Seconde Guerre mondiale, la collection restant en caisse à son retour à Nancy.

Victor Prouvé et Camille Martin.
Coffret à bijoux La Parure,
Victor Prouvé et Camille Martin.
Coffret à bijoux La Parure, 1894.

Emile Gallé. Marqueterie aux perroquets 
et aux épis de maïs,
Emile Gallé. Marqueterie aux perroquets
et aux épis de maïs, 1886.
Musée Ecole Nancy bas-relief marqueterie
Emile Gallé : bureau La Forêt Lorraine,
Emile Gallé : bureau La Forêt Lorraine, 1899,
offert à son épouse Henriette Gallé.

En 1951 – 1952, la ville acquiert la propriété Corbin, située rue du sergent Blandan, quelques mois avant le décès du donateur. Un cadre idéal tout trouvé pour le musée ! Dix ans plus tard, un musée rajeuni et agrandi est inauguré en présence de descendants des artistes, dont les filles d’Émile Gallé, et l’appellation « Musée de France » est conférée à ce beau bâtiment qui abrite une collection impressionnante : pièces d’exception, intérieurs de l’époque, meubles, objets d’art, vitrail, cuir, céramique, textile… sans oublier une très belle collection de verreries d’Emile Gallé.

Ernest Chaplet et Jean Coulon : cabinet de bain
Ernest Chaplet et Jean Coulon : cabinet de bain (vers 1896), grès flammé. Commandé par la marquise de Ganay,
mais jamais mis en place.
Emile Gallé. Lit Aube et Crépuscule,
Emile Gallé. Lit Aube et Crépuscule, 1904. Palissandre et marqueterie de bois divers, nacre, verre. Commande du parisien Henri Hirsch pour son mariage.
Louis Majorelle, Daum : paire de flambeaux Magnolia
Louis Majorelle, manufacture Daum : paire de flambeaux Magnolia, 1903. Portrait de Louis Majorelle en blouse blanche, par Jacques Majorelle.
Emile Gallé. Girandole Coloquinte
Emile Gallé. Girandole Coloquinte, vers 1902. Verre à plusieurs couches.
Jacques Gruber. 
Lustre "Au gui l'an neuf
Jacques Gruber.
Lustre “Au gui l’an neuf”, 1903-1904.

Bronze patiné, ampoules, socle en bois.

Un lieu de détente et de contemplation

Afin d’agrémenter son jardin, Eugène Corbin fit construire, vers 1904, un pavillon circulaire, abritant un aquarium. Une construction originale, réalisée dans l’esprit des fabriques des parcs du XVIIIème siècle, attribuée à l’architecte Weissenburger. Le sous-sol et le rez-de-chaussée sont consacrés à la faune marine; au premier étage, une terrasse panoramique domine le parc. La porte et les impostes des fenêtres sont ornées de vitraux de Jacques Gruber, montrant des scènes aquatiques où des plantes – nénuphars, algues – sont associées à des poissons, mouettes et grenouilles. Au sous-sol, un décor de grotte en rocaille, un bassin communiquant avec une pièce d’eau artificielle aménagée dans le parc. 
Du fabuleux jardin dans lequel se trouvaient une galerie d’art, une serre, une ferme, des fontaines et des statues, il ne reste qu’un pavillon-aquarium au toit en forme d’ombrelle. Lieu très agréable et très prisé aux beaux jours, le jardin avec sa folie-aquarium et qui restitue les ambiances végétales du début du siècle, vaut le détour !

La Villa Lejeune : à côté, au n° 30, rendue presqu’invisible par les hautes haies de verdure qui l’entourent, la Villa Lejeune, réalisée en 1902-1903 par Emile André pour le peintre nancéien Armand Lejeune, intrigue par sa toiture, inspirée de l’architecture normande. Un atelier d’artiste percé d’une large baie n’existe plus.

Décor du musée Ecole de Nancy
Un des décors de l’entrée du musée.
Jacques Gruber, Vitrail Les Roses,
Jacques Gruber, Vitrail Les Roses, 1906.

Musée de l’Ecole de Nancy
38 Rue Sergent Blandan, 54000 Nancy, France

Ouvert du mercredi au dimanche de 10 h à 18 h

musee-ecole-de-nancy.nancy.fr

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