Initialement conçu pour abriter un palais universitaire, l’architecture solennelle du musée des beaux-arts impressionne le visiteur mais tente de faire oublier cette atmosphère très officielle par une présentation de ses collections plus intimiste, où les couleurs vives des murs réchauffent l’espace. De grandes salles aux plafonds très hauts permettent de montrer des œuvres de grands formats. Le visiteur est conduit de l’Antiquité égyptienne à l’art contemporain par une succession de salles où les chefs-d’œuvre succèdent à d’autres œuvres plus discrètes qui savent pourtant dire leur beauté à l’amateur attentif. Endommagé par la Seconde Guerre mondiale, le Musée des beaux-arts de Rennes est l’objet d’une rénovation en 1957. Une active politique d’acquisitions fait entrer la collection dans la modernité : les Impressionnistes, Les Périssoires et l’Ecole de Pont-Aven… Regard sur quelques-uns des chefs-d’œuvre :
Conservé au Musée des beaux-arts de Rennes, Le Nouveau-né est un tableau du peintre lorrain Georges de La Tour daté des années 1645-1648. Cette huile sur toile représente la Vierge Marie tenant l’Enfant Jésus emmailloté, en compagnie de Sainte Anne qui éclaire la scène à la bougie. Le Nouveau-né constitue l’une des œuvres les plus importantes de Georges de La Tour de par la qualité du tableau lui-même. Il ne s’agit pas ici d’une simple scène de maternité, mais bien d’un sujet religieux mettant en scène la Vierge, sa mère Sainte Anne et l’Enfant Jésus.
Le tableau était entré dans les collections du musée des Beaux-Arts de Rennes en 1794 grâce aux saisies révolutionnaires des biens des émigrés. Il était alors attribué à un peintre hollandais, Godfried Schalken. Plus tard, il fut considéré comme une œuvre des Frères Le Nain, attribution encore en vigueur lorsque le critique d’art allemand Hermann Voss rendit la toile à Georges de La Tour.
Rencontre inspirée, plaisir de s’assoir sur le banc en face du célèbre tableau et s’attarder sur des détails comme la lumière de la bougie reflétée sur les ongles de la Vierge Marie, la douceur des visages, la beauté que dégage ce moment de paisible intimité…
Peter Paul Rubens (1577 – 1640) – La Chasse au Tigre, entre 1615 et 1617. Huile sur toile. Ce tableau faisait à l’origine partie d’un cycle de quatre chasses exotiques réalisées par Rubens vers 1616 : les autres toiles mettaient en scène des lions, des hippopotames ou encore des sangliers. Cet ensemble était destiné à orner le pavillon de chasse de l’électeur Maximilien de Bavière, près de Munich. Avec ces créations, l’artiste propose une esthétique dynamique et décorative parfaitement adaptée à l’ornementation des grandes demeures royales et aristocratiques.
Jan I Van Kessel (1626 – 1679) “L’arbre aux oiseaux”, 17ème siècle. Huile sur cuivre. Jan van Kessel I s’inspire de l’art de son grand-père Jan Brueghel de Velours (1568-1625) et de celui de son oncle, Jan Brueghel II (1601-1678). Les représentations d’oiseaux ont, dans l’œuvre de l’artiste, une place particulière et s’inscrivent notamment dans un contexte où elles sont fortement appréciées de la noblesse et de la haute bourgeoisie, qui commandent souvent ce genre de toiles faisant écho à des valeurs telles que les privilèges, les propriétés terriennes ou encore les loisirs.
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Charles Cottet (1863 – 1925) Femmes de Plougastel au Pardon de Sainte- Anne-la-Palud, 1903. Les cinq villageoises, réunies autour d’un repas frugal de pain, de pommes et de cidre, sont vêtues de leur costume de fête, et Cottet, Breton d’adoption, prend soin de détailler les coiffes, châles et tabliers de chacune d’elles. Sa palette chromatique, plutôt chaude – ce qui est rare dans son œuvre – met en valeur la scène. cette fête qui soude les liens religieux et sociaux les plus essentiels : le partage d’un repas, de la boisson, les rencontres ou retrouvailles.
Gustave Caillebotte (1848 – 1894) Le Pont de l’Europe, vers 1876. Huile sur toile. Construit entre 1865 et 1868, le Pont de l’Europe ouvre sur le nouveau quartier de la Gare Saint-Lazare, entièrement remodelé par le nouveau réseau ferroviaire. La construction métallique du pont est faite d’un faisceau de diagonales qui ouvrent vers le lointain, celui des boulevards haussmanniens. Le personnage, qui observe les voies ferrées, donne une humanité à ce nouvel espace moderne. Caillebotte conçoit picturalement les nouveaux espaces de la ville moderne, faits des nouveaux regards que la photographie, l’écriture par la lumière, est en train de soulever dans les capitales du monde. L’œuvre de Gustave Caillebotte, qui participe cette année-là à la deuxième exposition impressionniste à Paris, témoigne d’une précision documentaire.
Présentation exceptionnelle : la maquette de la ville de Rennes, Vœu à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Réplique d’une œuvre commandée en 1632 à un orfèvre parisien afin de remercier la Vierge d’avoir éloigné la peste qui a sévi en Bretagne dans les années 1620-1630. L’œuvre originale a été fondue pendant la Révolution française. Plusieurs monuments de la ville sont représentés mais aussi des monuments aujourd’hui disparus.
Le cabinet de curiosités de Robien
Collections d’une famille rennaise, le cabinet de curiosités de Robien s’enracine très vraisemblablement dans un mobilier exotique présent déjà au temps de son père, Paul de Robien, que son descendant Paul-Christophe-Céleste enrichira jusque dans les années 1780. Essentiellement cabinet d’histoire naturelle et de numismatique, la collection est surtout connue aujourd’hui pour ses objets d’art et ses pièces exotiques, mais aussi pour la collection d’art graphique, en particulier ses dessins (1107 feuilles) dont la qualité place Robien parmi les amateurs les plus éclairés du XVIIIème siècle : Léonard de Vinci, Botticelli, Dürer, Rembrandt, etc. Sa collection de peintures en revanche, le positionne en aimable amateur d’art et reste purement décorative.
Toutes les civilisations semblent avoir passionné le Marquis de Robien et ont suscité sa fièvre collectionneuse. Grâce à lui, le musée possède le plus ancien kayak inuit du Canada au monde, esquif de plus de six mètres de long. Cependant l’Inde également, la Chine, le Japon, la Perse, bon nombre de contrées asiatiques sont aussi représentées, avec des objets tout autant souvent exceptionnels; de même pour les Amériques et l’Afrique : armes, émaux, ivoires, instruments de musique, archéologie égyptienne, grecque ou bretonne…
En 1754, le conseiller du roi Piganiol de la Force (1669-1753) signale aux voyageurs qu’ils ne doivent pas quitter Rennes “sans voir le cabinet d’antiquités et d’histoire naturelle de M. le Président de Robien, qui n’a rien épargné pour satisfaire son goût sur ces matières”.
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Plongez dans les années folles à Rennes !
En 2022, la ville de Rennes invite à célébrer les années 1920 lors de l’exposition Rennes 1922. La Ville et ses artistes de la Belle Epoque aux Années folles grâce à une programmation printemps, été, automne. Expositions – Visites guidées – Concerts
André Devambez. Vertiges de l’imagination
Entre les années 1880 et 1930, le parcours du peintre et illustrateur parisien André Devambez tout comme les principes qui président à la formation des artistes à l’École régionale des Beaux-Arts créée à Rennes en 1881 sont significatifs des problématiques, enjeux esthétiques et commerciaux qui se posent à la majorité de ceux et celles qui s’engagent dans la voie de l’art.
Tout le programme sur : 1920.rennes. fr
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Visuels sans mention : Françoyse Krier
Voir aussi :