En activité depuis 1908, le Petit Train du Montenvers, à lui seul, vaut le détour ! Ce train rouge à crémaillère part de Chamonix et grimpe le long des aiguilles de la vallée jusqu’à une altitude de 1 913 mètres, traversant des tunnels taillés dans la roche, des viaducs et des passages à flanc de montagne. Le trajet à une vitesse de 14 à 20 km/h dure environ 20 minutes. Construite de 1907 à 1909, cette ligne unique fait découvrir de magnifiques points de vue, jusqu’à l’arrivée incroyable avec vue sur les Drus, montagne vertigineuse, les faces nord des Grandes Jorasses au bout du glacier de Leschaux, et bien sûr, la Mer de Glace paraissant bien mince et grisâtre en ce début d’été. En 2024, Chamonix se dote d’une nouvelle télécabine qui permet aux visiteurs d’accéder à la Mer de Glace et à la Grotte de Glace, depuis la gare du Montenvers et quelque… 187 marches.
Le seul et unique musée-glacier en France
Et l’on pénètre enfin dans les entrailles du glacier pour une visite mémorable. La Grotte de Glace a été taillée par l’homme pour former le seul et unique musée-glacier en France. Depuis 1946, c’est la famille Claret qui déteint la concession pour creuser la grotte. Sculptures de glace, points d’explications, et surtout les teintes bleu-vert des épais murs de glace…
Dans les anciennes écuries de mulets, non loin de l’Hôtel du Montenvers, on peut visiter le Glaciorium. Ce Centre d’interprétation permet de répondre aux questions des visiteurs sur l’évolution des glaciers et du climat.
Rencontre au sommet avec Luc Moreau glaciologue, Docteur en Géographie Alpine
Quand il ne se trouve pas sur ou sous un glacier, Luc Moreau enseigne la glaciologie, dans les lycées, universités, jusqu’aux professionnels de la Montagne (CFMM, ENSA, Ecole Nationale de ski et d’Alpinisme de Chamonix). Présent jusqu’en septembre sur la terrasse du Montenvers-Mer de Glace, ce glaciologue réputé raconte avec passion le glacier et ses variations au cours du temps. Spécialisé dans l’hydrologie sous-glaciaire reliée au glissement des glaciers, Luc mesure l’état de santé des glaciers de Bionnassay et Tré la Tête (appelé « bilan de masse », différence annuelle entre le gain par les précipitations solides hivernales et la perte par la fonte estivale). De 2011 à 2016, une collaboration avec les glaciologues de Zurich a permis de mesurer les vitesses rapides du glacier Eqip Sermia (jusqu’à 15m par jour) et le recul de 2,5 km du front, glacier cher à P.E. Victor ( Luethi, Vieli et Moreau, 2016).
Depuis la terrasse du Montenvers, il désigne le front du glacier : « Il s’est produit une grosse coulée de boue récemment. Lorsqu’il y a beaucoup de cailloux, le glacier ne glisse plus, il ne fait même pas 5 m par an. C’est le volume du glacier qui va gérer la vitesse du glacier qui va gérer sa longueur. S’il y a plus de neige, moins de fonte, il évacue son trop plein, devient plus lourd, donc il glisse plus vite et gagne en longueur. On mesure les Glaciers comme le compte en banque : la neige en hiver, les recettes et les dépenses tout l’été ! », conclut non sans humour le glaciologue qui déploie à même le sol des cartes explicatives, pour le plus grand bonheur des visiteurs de passage qui trouveront peut-être des réponses à leurs questions dans son livre écrit avec ses collègues glaciologues et accessible à tous : ” Les secrets de la Mer De Glace “.
as
L’Hôtel du Montenvers, demeure de charme authentique et fascinante
Le Refuge du Montenvers qui sait faire partager son bonheur paisible aux voyageurs, propose 18 chambres et suites confortables ainsi qu’un dortoir de 10 couchages, le tout dans une ambiance de refuge de montagne traditionnel. Côté restauration, sensations garanties : spécialités culinaires locales, repas savoyard traditionnel ou restauration rapide au Bar des Glaciers. Ce patrimoine architectural a vu passer les plus grands alpinistes, artistes, écrivains…
Authenticité et charme d’antan…
Chacune des portes des chambres des deux étages est à l’effigie d’une personne illustre ayant séjourné au Montenvers : George Sand, une habituée de Chamonix qui viendra rejoindre en 1834 ses amis Liszt et Marie d’Agoult, Napoléon III, Mary Shelley, Lamartine, Pasteur… Chambres très “cosy” : lambris de vieux bois, lampes rétro, valises anciennes transformées en tables de chevet, moquette douce imitant du parquet en bois.
Comment résister à tant de beauté de ce décor naturel et grandiose, à la vue depuis la terrasse qui est à couper le souffle au gré des différents aspects changeants des cimes au crépuscule et à l’aurore…!
Voir aussi :