Tout commence à la lisère nord de Genève. Un lieu hors du commun, sauvage. Le vent fort de ce jour-là fait ressortir les couleurs du Léman et vibrer les roseaux… La vue est à couper le souffle.
Le parcours original de cette balade permet de découvrir un quartier aux charmes insoupçonnés ainsi qu’une série d’œuvres d’art dispersées dans l’espace public, depuis le parc William Rappart jusqu’au bucolique domaine de Penthes, en passant par la célèbre Place des Nations, le musée Ariana et autres lieux méconnus, discrets…
Sur les sentiers du parc William Rappart, on longe d’un côté le lac et de l’autre, l’impressionnant siège de ce qui fut le Bureau international du travail (BIT) puis l’OMC (Organisation mondiale du commerce), un ancien domaine datant du XVIIIème siècle. Entre deux cèdres géants centenaires, découverte d’une sculpture monumentale L’Effort humain, réalisée en 1935 par l’artiste genevois James Vibert et dédiée au travail et à la prospérité.
Le cœur battant d’un quartier lui-même au cœur du monde…
Place Albert Thomas, carrefour important de ce quartier, sculpture de Paul Landowski Les quatre 4 Races, datée de 1937 : quatre travailleurs issus des quatre continents et, gravées sur le socle des citations d’Albert Thomas, premier directeur du Bureau international du travail. On doit à Paul Landowski (Grand prix de Rome en 1900), le Mur des réformateurs et le majestueux Christ rédempteur qui domine la Baie de Rio de Janeiro.
En sortant du Parc, on aperçoit le dôme de la belle serre du Jardin botanique de la ville de Genève.
Place Albert Thomas, carrefour important et … bruyant de ce quartier, sculpture de Paul Landowski Les quatre 4 Races, datée de 1937 : quatre travailleurs issus des quatre continents et, gravées sur le socle des citations d’Albert Thomas, premier directeur du Bureau international du travail : Les hommes de mon temps ont un devoir sacré : faire la paix / Le travail doit être placé au-dessus de toutes les luttes de concurrence : il n’est pas une marchandise.
On doit à Paul Landowski (Grand prix de Rome en 1900), le Mur des réformateurs et la majestueuses statue du Christ rédempteur qui domine la Baie de Rio de Janeiro.
On monte le long de l’Avenue de la Paix. Après le pont de chemin de fer, prendre le sentier qui traverse le parc Eugène Rigot. On aperçoit les “Pétales de la Maison de la Paix”, architecture remarquable tant par son côté esthétique que par les aménagements de ses espaces intérieurs. Le Domaine Rigot, propriété du XVIIIème siècle, appartient à l’Etat de Genève. En 2023, une nouvelle pépinière urbaine de 1000 m2 a été inaugurée : plantation de 30 tilleuls, réaménagement de l’esplanade autour de la Villa Rigot…
Dans le parc de l’Union nationale du travail, une pièce d’artillerie au canon tordu : le Monument Frieden conçu en 1983 par l’artiste René Brandenberg, afin d’inciter la Conférence de 1983 sur le désarmement à poursuivre ses travaux.
Et l’on débouche enfin sur la belle surface piétonnière – au sol composé de différents granits en provenance des pays membres de l’ONU – qu’est la Place des Nations. Véritable agora, tribune où citoyennes et citoyens du monde peuvent apostropher l’opinion publique.
Derrière le Portail de la Paix, une allée bordée de drapeaux des 193 Etats membre du Palais des Nations lequel fut construit entre 1929 et 1936, afin de recevoir la Société des nations. Sur les deux murs de part et d’autre de l’entrée du Palais, s’étale la longue Fresque de la Paix créée par le peintre suisse Hans Erni. L’œuvre en céramique dénommée la “Panta Rhei” (en grec : “tout en mouvement”), représente l’espoir de liberté que des personnes venues de tous horizons de la planète, affichent Place des Nations…
Au centre, sujet de photographie par des touristes venus du monde entier, la fameuse Broken Chair, chaise géante de 12 m de haut dont un des pieds est arraché. Idée de Paul Vermeulen, cofondateur et directeur de Handicap International Suisse, œuvre commandée à l’artiste suisse Daniel Berset et réalisée en 1996, l’objectif étant d’obtenir le plus grand nombre de signatures des états à la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel. Propriété du sculpteur genevois jusqu’en 2004, celui-ci en transfèrera la propriété à Handicap International.
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Le magnifique musée Ariana et son paisible parc
Le magnifique bâtiment érigé par le mécène et collectionneur Gustave Revilliod fut nommé ainsi en souvenir de sa mère Ariane de la Rive. Par testament, il fut légué à la Ville de Genève. Devenu Musée suisse de la céramique et du verre, il abrite, entre autres, sous une magnifique coupole étoilée, les collections d’art du généreux mécène et plus de 25’000 pièces de céramique.
Une promenade s’impose dans le beau et paisible parc de l’Ariana par l’allée des Sakura : vingt cerisiers du Japon plantés en 2014 à l’occasion du 150ème anniversaire des relations diplomatiques entre Suisse et Japon. Une explosion de délicates fleurs roses, à admirer en avril ! Plus loin, un kiosque en bois qui abrite la cloche géante de Sinagawa fondue en 1990, réplique d’une cloche ancienne du temple Honsen-Ji dans la banlieue de Tokyo, et la statue en bronze du Mahatma Gandhi, œuvre de Gautam Pal, artiste de Calcutta, offerte en 2007 par l’Inde à Genève, et qui inspire à la méditation. Sous la statue souvent ornée de fleurs, d’offrandes, cette inscription gravée : “Ma vie est mon message”, reflet de l’attitude non-violente du guide spirituel de l’Inde.
La marche-découverte continue sur la route de Pregny : à droite, portail de Pregny, ou l’entrée au Palais des Nations. En face, La Châtelaine (premier bâtiment du BIT) abrite le Comité international de la Croix rouge. A côté, l’Ecole hôtelière de Genève.
Espace discret et arboré, un petit Jardin du souvenir créé en 1998 à la demande du président du CICR Cornelio Sommaruga, dédié à la mémoire de celles et ceux qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur engagement humanitaire, invite au recueillement.
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Pregny-Chambésy : le bucolique domaine de Penthes
Pregny-Chambésy : entrée dans le bucolique domaine de Penthes. Hymne à la nature, espace vert qui descend en pente douce vers la rive droite du lac. Cette propriété de l’Etat de Genève comprend un ancien corps de ferme, une maison de maître et l’un des plus beaux jardins publics de Genève (9 hectares).
Le Château de style “maison de campagne” demeure éprise de charme et de naturel, classée Bien culturel d’importance régionale, date de 1761. Construit sur les ruines d’une maison forte médiévale, il a accueilli, de 1978 à 2022, le Musée des Suisses dans le monde. Une des ailes abrite actuellement le siège du Club suisse de la presse, fondé en 1997. Remarquable et romantique écrin de verdure où l’on peut admirer la variété et la beauté des arbres : hêtres pleureurs, chênes variés, ifs, bosquets de charmes, deux immenses platanes situés sur la terrasse du Château… Le site est entretenu de façon écologique et sans produits chimiques par le Conservatoire et Jardin botanique de la Ville de Genève
Restaurant réputé, dans les murs des anciennes écuries du Domaine, le Jardin de Penthes mérite le détour des gourmets. (fermé lundi et dimanche) Tél. +41 22 910 00 70
Dans la cour de l’ancienne ferme, le Sablier du Millenium. De 5,7 mètres de hauteur, le plus grand sablier d’Europe a été réalisé à la demande du canton pour marquer le passage au nouveau millénaire.
Après un bref passage sur différents sites – il a accueilli le passage à l’an 2000 sur la plaine de Plainpalais – dont la Place des Nations, l’Etat le confie à la commune de Pregny-Chambésy où il a été inauguré en 2015, à l’occasion du bicentenaire de l’entrée de la commune dans la Confédération.
D’après la très intéressante balade guidée et commentée, organisée le 10 avril 2024 par Isabelle Falconnier, directrice du Club suisse de la presse, Claude Zurcher, rédacteur en chef de Genève Monde et Justin Favrod, rédacteur en chef de Passé Simple. Le numéro d’avril 2024 du magazine présente un reportage intitulé “La Genève internationale de l’entre-deux-guerres”