Val d’Aoste ~ Exposition Gabriel Loppé, artiste, alpiniste et voyageur

Le Fort de Bard, pôle culturel de la région autonome Vallée d’Aoste, dédie l’exposition Gabriel Loppé, artiste, alpiniste et voyageur à cette forte personnalité du monde de la peinture de montagne et de l’alpinisme du 19^ème siècle. Cette exposition réunit plus de 90 tableaux, dessins et photographies et présente toutes les facettes de Gabriel Loppé : le peintre, l’alpiniste, le photographe et le voyageur curieux. A cela s’ajoute son matériel d’alpinisme exposé pour la première fois. A découvrir jusqu’au 14 janvier 2024.

Alpiniste confirmé et reconnu, peintre paysagiste de la haute montagne, Gabriel Loppé (1825-1913) était aussi photographe et voyageur. A la fois alpiniste et artiste, il a peint les sommets alpins, les glaciers géants du massif du Mont-Blanc et de l’Oberland bernois, leurs séracs menaçants et leurs crevasses béantes, les couchers de soleil flamboyants en montagne. Premier peintre à installer son chevalet sur le sommet du mont Blanc pour témoigner de panoramas spectaculaires, travaillant de l’aube jusqu’au coucher du soleil, il fut témoin de la révolution industrielle de la deuxième moitié du 19^ème siècle. Il peignait aussi en voyage, l’apparition des trains à vapeur lui permettant de sillonner l’Europe de l’Ouest.

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Découverte de la montagne

Gabriel Loppé est né à Montpellier le 2 juillet 1825. Son père était officier militaire. Pensionnaire à Paris dès l’âge de 10 ans, Gabriel rejoint enfin ses parents à 17 ans, dans la commune d’Embrun, dans les Hautes-Alpes. C’est là qu’il s’initie à la montagne, dessine en plein air et décide de son avenir d’artiste peintre. En 1846, le jeune Gabriel est inscrit à l’atelier du peintre François Diday, à Genève. L’été, Diday emmène ses élèves à Meiringen, dans l’Oberland bernois. A 21 ans, Gabriel Loppé découvre le monde des hautes altitudes, lors d’une course en montagne à laquelle il est invité. 

En 1849, le jeune Loppé s’installe dans les Alpes. Il découvre Chamonix et la Mer de Glace, lors d’une randonnée pédestre. En 1853, il monte à la cabane des Grands Mulets, à 3000 mètres, sur le versant nord du massif du Mont-Blanc. Le coup de foudre avec cet environnement de neige et de glace, très isolé, est immédiat. Il y retournera tous les ans, pour peindre et dessiner, contempler les glaciers, côtoyer alpinistes et guides de passage, se retirer de l’agitation du monde d’en bas…

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Ascension et émotions

Sa première ascension du mont Blanc date de 1861. Il y retournera régulièrement, appréciant particulièrement de pouvoir peindre depuis le sommet. En 1864, à 39 ans, il intègre l’Alpine Club de Londres, ce qui intensifie son lien avec cette ville où il expose régulièrement. Vers 1870, l’artiste installe un atelier et une galerie d’exposition à Chamonix “Peinture Alpestre Gabriel Loppé” . Il expose aussi à Genève, à Zermatt et à Paris. Sa carrière professionnelle va durer 60 ans.

Gabriel Loppé est surtout connu pour ses peintures de montagne représentant la neige et la glace, des espaces infinis totalement isolés et encore ignorés par la photographie. A l’époque, les reliefs qu’il dépeint sont pratiquement méconnus et rares sont les alpinistes qui fréquentent ces altitudes. Il traduit sur ses toiles les émotions ressenties devant ces panoramas uniques et que seuls les alpinistes et les peintres d’altitude peuvent éprouver.

Si Gabriel Loppé est le premier artiste-alpiniste de sa génération, c’est aussi un voyageur qui parcourt les villes, les campagnes, les bords de mer, l’Angleterre, l’Ecosse, l’Italie ou la France, accompagné de son inséparable boîte de peinture.

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Témoin de la modernité

Gabriel Loppé s’éteint le 19 mai 1913 à 87 ans, à Paris, au terme d’une longue carrière artistique. A une époque où les peintres classiques travaillaient en atelier, Loppé fut un pionnier qui s’évadait pour conquérir de nouvelles altitudes inconnues, pour chercher et peut-être atteindre le sublime…