Squelettes, sorcières et monstres ailés- fantasmagorie

La fantasmagorie désigne un spectacle de projection de figures lumineuses animées dans l’obscurité, simulant des apparitions surnaturelles. L’exposition « Fantasmagorie, les lanternes de peur entre science et croyance », présentée à Strasbourg jusqu’au 8 février 2021, déploie une scénographie originale, immersive et interactive. Estampes, affiches, articles de presse et ouvrages dévoilent les secrets techniques à l’œuvre : plaques de lanterne magique, appareils et instruments, parfois rarissimes.

Plaques de fantasmagorie, vers 1800
Plaque de fantasmagorie avec mécanisme d’animation
La mort à l’ombrelle, plaque de fantascope
Plaque fantasmagorie, Tête de monstre aux yeux mouvants
Plaques de fantasmagorie, vers 1800. Verre peint à la main, bois.

Le Musée alsacien de la ville de Strasbourg est un musée d’arts et traditions populaires. L’exposition présentée qui s’appuie sur un ensemble de plaques de fantasmagories donné au Musée Alsacien en 1928, permet de revenir sur la genèse, l’histoire et la postérité de ces spectacles qui, durant plusieurs décennies, ont fait frissonner le public européen. Apparue au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, la fantasmagorie naît de la convergence des avancées techniques et scientifiques et de la vogue du romantisme noir. 

Grande plaque de fantasmagorie verticale
Plaque de fantasmagorie verticale
plaque de fantasmagorie verticale, vers 1800
Affiche La grande Fantasmagorie M. Bienvenu
Squelette de Molteni sortant de son tombeau
Grandes plaques, affiche et accessoire de fantasmagorie.

Les premiers spectacles de fantasmagories naissent à Paris à la fin du XVIIIe siècle. Techniquement, ils utilisent le dispositif optique des lanternes magiques connu depuis le XVIème siècle. Artistiquement, ils s’inspirent de l’atmosphère fantastique du roman gothique, ses décors de châteaux ou d’abbayes en ruine et ses cortèges de fantômes. Créée probablement par Paul Philidor en 1793, la fantasmagorie prend son essor grâce au physicien belge Étienne-Gaspard Robert, dit Robertson, qui en fait une véritable attraction dès 1798. À partir de 1860, l’effroi laisse place au divertissement chez les spectateurs de fantasmagories, qui perdent peu à peu leur attrait.

La Fantasmagorie. Le physicien Robertson
Robertson et Lejeune Fantasmagorie de Robertson dans la cour des Capucines
« La Fantasmagorie. Le physicien Robertson » – Fantasmagorie de Robertson dans la cour des Capucines en 1797, gravure

Le parcours de cette exposition s’attache en particulier à présenter les sources historiques, iconographiques, artistiques à l’origine de ce phénomène qui touche toute l’Europe entre 1790 et 1860. Il permet enfin de découvrir les innovations scientifiques et techniques mobilisées par les fantasmagores, ouvrant la voie à l’invention du cinéma à la fin du XIXème  siècle.

Détail plaque de fantasmagorie avec mécanisme d’animation

Fantasmagorie, les lanternes de peur entre science et croyance
jusqu’au 8 février 2021
Musée Alsacien 
23-25, quai Saint-Nicolas, Strasbourg / France


www.musees.strasbourg.eu


Ouvert tous les jours de 10h à 18h (sauf le mardi)


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Visuels : Plaque pour fantasmagorie, représentant des squelettes, sorcières et monstres ailés, vers 1840. Verre peint, bois, 11 x 32.5 x 1.4 cm. Collection François Claire Martin Arthur Binetruy. Photo : M. Bertola, Musées de Strasbourg. // Plaques de fantasmagorie, vers 1800. Verre peint à la main, bois, H. 10 x L.25cm. Don Paul Holl, 1928. Strasbourg, Musée Alsacien. Photo : M. Bertola, Musées de Strasbourg // La mort à l’ombrelle, plaque de fantascope, entre 1800 et 1830. Verre et bois, 12,3 × 25,1 × 1,1 cm, Collection François Claire Martin Arthur Binetruy. Photo : M. Bertola, Musées de Strasbourg // Plaque articulée pour fantasmagorie, Tête de monstre aux yeux mouvants, vers 1850. Verre peint, bois, 11.6 x 27.4 x 1 cm. Collection François Claire Martin Arthur Binetruy. Photo : M. Bertola, Musées de Strasbourg // Grandes plaques de fantasmagorie verticale, vers 1800. Verre peint à la main, papier, H.38 x L.10 cm. Don Paul Holl, 1928. Strasbourg, Musée Alsacien. Photo : M. Bertola, Musées de Strasbourg // Affiche La grande Fantasmagorie M. Bienvenu, Strasbourg 25 avril 1820. François Bienvenu (Sainte-Maure en Touraine 1758-Paris 1831), 74.2 x 44.4 cm. Collection François Claire Martin Arthur Binetruy. Photo : M. Bertola, Musées de Strasbourg // Squelette de Molteni sortant de son tombeau, accessoire de fantasmago- rie pour projections mégascopiques dit aussi objet opaque. Première moitié du XIXe siècle (1810-1825). Ivoire, tissu et métal, France, 53 x 25 cm. Mairie de Toulouse, musée Paul-Dupuy. Photo : Rodolphe Carreras // Le Magasin Pittoresque « La Fantasmagorie. Le physicien Robertson » 17e année, 1849, p.51. Strasbourg, Bibliothèque des Musées. Photo : M. Bertola, Musées de Strasbourg // Robertson et Lejeune (graveur), Fantasmagorie de Robertson dans la cour des Capucines en 1797, gravure. Frontispice, Mémoires récréatifs, scientifiques et anecdotiques du physicien aéronaute E.G Robertson, Étienne-Gaspard Robert dit Robertson, volume 1, Paris, chez l’Auteur et Librairie Wurtz, 1831. Bibliothèque historique de la Ville de Paris

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