Roman L'ombre de Sissi - L'insouciance assassinée

D’origine hongroise, Élizabeth est veuve d’un jeune Allemand de l’Est, victime de violences policières. Elle a eu un fils, Dorian, et a épousé, en secondes noces, à Genève, François de Grangeville, empereur de l’immobilier. Élizabeth s’identifie à Sissi, assassinée à l’arme blanche, par un terroriste, le 10 septembre 1898 sur le quai du Mont-Blanc à Genève. Elle souhaite écrire un livre dont le thème serait l’insouciance perdue.
ss
Vous vous intéressez à Sissi, je lui demande pour engager une conversation.
– C’est sur ce bateau que Sissi est montée juste avant de rendre son dernier souffle. Mon prénom est Élizabeth.
Romancier, Jean Godewaersvelde fait connaissance d’Elizabeth de Grangeville, intarissable sur l’impératrice d’Autriche dont elle connaît les étapes de sa vie, les relations…
Ensemble, ils vont se rendre sur les lieux que l’impératrice a fréquenté lors de ses séjours sur la Riviera suisse, de Genève à Territet, le long du lac, à Caux, sur les hauteurs de Montreux… Au cours de ces balades, d’hôtels en palaces, sur d’étroits chemins de montagne, s’ensuit un dialogue entre le romancier et l’héroïne du roman, d’origine hongroise, qui porte le même prénom que l’impératrice d’Autriche et de Hongrie. Pour le plus grand bonheur des inconditionnels de celle qui aurait tant aimé être une mouette…

En scène aussi Jordan, qui était pour Elizabeth comme un frère et comme un père pour son fils Dorian lequel suivra les traces de Rodolphe, le fils de Sissi. Si l’insouciance, thème du livre, a bel et bien disparu, Jean, lui, a trouvé le fil rouge de son roman.


« Même les rencontres de hasard sont dues à des liens noués dans des vies antérieures ». Haruki Murakami

as

Auteur d’une dizaine de romans, d’essais, de contes et chansons, Serge Heughebaert évoque ici, avec son style vif et ironique, une société vorace, sa fébrilité, et l’irréparable qu’elle engendre. Dans cette période trouble qui est la nôtre, on retrouvera dans ce roman le récit de la migration des Huguenots, des Juifs, des Hongrois. Le déracinement. La perte de l’insouciance…

L’ombre de Sissi – L’insouciance assassinée
Serge Heughebaert, 184 pages
Slatkine

Vous avez aimé cet article?