Le musée de la Vie romantique présente une sélection inattendue de 40 œuvres de trente artistes contemporains autour de la représentation du cœur… Le cœur en tant qu’organe, motif et symbole y est dévoilé à travers différentes techniques : peinture, dessin, sculpture, céramique, néon et photographie. L’exposition Cœurs, du romantisme dans l’art contemporain est prolongée jusqu’au 13 septembre 2020.

Expression du sentiment amoureux

Le cœur est avant tout le symbole de l’amour. Certains artistes évoquent leurs sentiments et leurs tourments intérieurs en harmonie avec le romantisme du XIXe siècle. D’autres reprennent le motif en tant que forme esthétique et invitent à des pensées humanistes en ouvrant des horizons de sensibilité vers le rêve, l’idéal et le sublime. Outre les figures emblématiques de Niki de Saint Phalle, Jim Dine, Annette Messager, Sophie Calle, Pierre et Gilles, Jean-Michel Othoniel et Françoise Pétrovitch, le visiteur pourra découvrir dans cette présentation une vingtaine d’autres artistes.

Françoise Pétrovitch, Cage en verre
 Jean-Michel Othoniel, Kokoro

Ouka Leele Wound as the fog to the sun

Certains artistes convoquent le cœur pour raconter des histoires d’amour et de couples, du coup de foudre à la vie conjugale. Ici, le cœur amoureux est multiple : parfois mièvre et d’un kitsch assumé, parfois érotisé ou détourné avec humour, souvent tendre, toujours romantique.

Approche naturaliste et vision idéaliste

Le cœur est d’abord un organe caché, inaccessible aux regards. Les artistes se saisissent de l’anatomie cardiaque tout en 
la détournant : Luise Unger utilise des
fils d’acier pour figurer l’organe tandis
qu’Oda Jaune met en scène une opération
à cœur ouvert, réalisée par d’étranges créatures hybrides. Une profondeur métaphorique et  s’ajoute toujours à la la fidélité anatomique de la représentation.

Marc Molk, La vieille Algèbre des peines d'amour,

Représenter son cœur est une belle façon d’exprimer ses sentiments profonds, mais aussi de retracer son histoire, de rendre palpables ses pulsations intérieures.
Les œuvres réunies présentent toutes
le choix du cœur de leurs créateurs.
En le mettant ainsi en scène, les artistes
 composent leurs autoportraits respectifs. Devenant visible, le cœur se transforme en un organe extérieur, hors du corps humain.

 

L’art vient du cœur, le cœur est artiste

Les artistes vont parfois jusqu’à déposer le cœur hors du corps humain, rendant possibles de véritables radiographies, tantôt humoristiques, tantôt féroces, de leurs intériorités, tel le cœur de Niki de Saint Phalle.

Le cœur est représenté par un triangle adouci, séparé d’une échancrure en une symétrie parfaite et le plus souvent de couleur rouge sang. Forme parmi les plus courantes de l’iconographie populaire, elle est devenue le symbole universel de l’amour. Le symbole du cœur fonctionne comme un signe que les artistes détournent au gré de leur sensibilité artistique. 

La blessure d’amour, puissant motif de création

Le cœur est, par excellence, le foyer de la maladie d’amour et des tourments qui l’accompagnent. Toutes les facettes du cœur brisé sont explorées lors de cette exposition : cruauté de l’être aimé et captivité du cœur, la mort et le deuil. Chez les artistes romantiques, la recherche d’un amour qui transcende les existences s’exprime par des liens étroits avec la mort. Lorsque les cœurs ont été tourmentés, blessés ou brisés, que reste-t-il des histoires d’amour ? Les artistes d’aujourd’hui rendent hommage à cet imaginaire amoureux qui perdure au-delà de la relation vécue. 

Annette Messager, Cœur au repos,

L’exposition se prolonge dans les espaces des collections
permanentes du musée : atelier salon et pavillon. 
La bibliothèque de l’atelier-salon présente d’autres aspects
revêtus par le cœur. Dans le pavillon, des cœurs façonnés
trouvent leur place aux côtés des quatre petits bijoux
provenant des souvenirs de George Sand conservés au musée. 

www.museevieromantique.paris.fr

Musée de la Vie romantique ~ Hôtel Scheffer-Renan 16, rue Chaptal – 75009 Paris ~ Tél. 01.55.31.95.67
Ouverture : de 10h à 17h20, du mardi au dimanche
Salon de thé Rose Bakery : ouvert toute l’année. Fermé les lundis 

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Visuels : Niki de Saint Phalle My heart, 1965, peinture collage sur bois Collection privée, Courtesy Niki Charitable Art Foundation and Galerie GP & N.Vallois, Paris © D.R. © Adagp, Paris, 2020 // Luise Unger, Cor, 2008 Scuplture – volume Fil d’acier inoxydable crocheté Collection Fondation Antoine de Galbert © photo Alistair Overbruck // Coeur breton que George Sand portait autour du cou. Paris, musée de la Vie romantique © Philippe Joffre – Roger-Viollet // Françoise Pétrovitch, Cage en verre, 2010, verre soufflé, argenture et miroir, production CIAV, Meisenthal © Hervé Plumet. Courtesy Semiose, Paris © Adagp, Paris, 2020 // Jean-Michel Othoniel, Kokoro, 2012, Aquarelle sur papier. Collection privée, Othoniel Studio © Adagp, Paris 2020 // Philippe Mayaux, Tableau de mariage – Inclinaison 33o deux cœurs en 69, 1993, Collection privée, France. Courtesy Galerie Loevenbruck, Paris. Photo Fabrice Gousset © Adagp, Paris 2020 / Jim DINE Irène…, 1993 Huile et vernis sur toile. © Bertrand Huet Tutti. Courtesy Templon, Paris – Bruxelles © Jim Dine © Adagp, Paris, 2019 // Hsia-Fei Chang Lin Chi-Ling’s, Autograph, 2015 installation, néon Galerie Godin, Paris © Hsia-Fei Chang // Niki de Saint Phalle, My heart, 1965, peinture collage sur bois, détail, Collection privée, Courtesy Niki Charitable Art Foundation and Galerie GP & N.Vallois, Paris © D.R. © Adagp, Paris, 2020 // Annette Messager, Cœur au repos, 2009 Tissage – fil de fer, filet noir. Collection Antoine de Gabert, Paris © Cloé Beaugand © Adagp, Paris, 2020.

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