Des premiers voyages de Mozart en France jusqu’à sa gloire posthume sur les diverses scènes lyriques… L’exposition Mozart Une passion française dévoile la richesse et la variété des collections conservées à la BnF et à l’Opéra national de Paris. Autour du manuscrit autographe de l’oeuvre-culte Don Giovanni, sont présentés des manuscrits musicaux de Mozart parmi les plus importants au monde, ainsi que des maquettes de costumes et de décors commandés aux prestigieux artistes engagés sur les scènes lyriques françaises. A voir jusqu’au 24 septembre 2017. 

Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni. Partition manuscrite autographe de Mozart, 1787.Ch. Cambon, Maquette construite de l’acte V, tableau 2 pour Don Juan, 1866

Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni. Partition manuscrite autographe de Mozart, 1787. Ouverture. BnF, département de la Musique. Bibliothèque-musée de l’Opéra / P.-L.-C. Cicéri, Projet de décor pour Don Juan (Acte 4, t.2), 1834 – Dessin. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra / Ci-dessous : Mozart père, son fils et sa fille, gravure d’après Carmontelle, 1764. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra.

 

Mozart père, son fils et sa fille, gravure d’après Carmontelle, 1764

Les liens qui unissent Mozart à la France sont en effet étroits, qu’il s’agisse de ses trois séjours à Paris (1763-1766 / 1778), de la célèbre pièce de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, qu’il met en musique, ou encore de l’acquisition du manuscrit de Don Giovanni par l’une des plus grandes cantatrices françaises, Pauline Viardot.

Devenu aujourd’hui le compositeur le plus joué à l’Opéra de Paris, son œuvre demeure une source intarissable d’invention théâtrale. A travers une sélection de cent quarante pièces, dont certaines inédites, l’exposition retrace les grandes étapes de sa reconnaissance par le public français : fascination pour la précocité de l’enfant prodige, adaptation, ensuite, de ses œuvres au goût français, et enfin célébration de son génie universel par la postérité.

Séjours en France
Le jeune Mozart n’a que sept ans lorsque son père Leopold décide d’entreprendre avec sa famille un long voyage qui durera trois ans, afin de le présenter à l’aristocratie et aux cours européennes. Arrivés à Paris le 18 novembre 1763, les Mozart sont pris en charge par Friedrich Melchior Grimm qui leur ouvre les portes des maisons aristocratiques. Fin décembre, ils sont présentés à la Cour à Versailles. Les enfants Mozart donnent un concert devant les princesses Adélaïde et Victoire, filles de Louis XV, excellentes musiciennes. Leopold s’enorgueillit de l’honneur d’avoir été admis par les souverains Louis XV et Marie Leszczyńska le soir du Nouvel An 1764.

La famille Mozart s’embarque alors pour l’Angleterre, puis la Hollande, avant de revenir à Paris le 18 mai 1766. Sur le chemin qui les ramène à Salzbourg, en septembre 1766, les enfants Mozart se produisent à l’hôtel de ville de Genève. Voltaire, qui vit dans son château de Ferney, exprime son regret de les avoir manqués.

Leopold Mozart décide d’envoyer son fils tenter sa chance à Paris en 1778. La ville cosmopolite accueille alors de nombreux musiciens allemands. Wolfgang accompagné de sa mère s’y installe le 23 mars. Mais cette dernière tombe malade et meurt le 3 juillet et il sera recueilli par le baron Grimm et Madame d’Épinay.

Ce séjour à Paris n’aura apporté au musicien que déboires et désillusions. Poussé par son père que Grimm a alerté, Mozart quitte Paris dès la fin de l’été. Ce sera son dernier grand voyage à l’étranger.

Dépendant les liens étroits avec la France se sont prolongés au-delà de la mort du compositeur, avec l’adaptation en français de ses opéras sur les plus grandes scènes nationales et l’acquisition, en 1855, du manuscrit de Don Giovanni par la grande cantatrice Pauline Viardot, manuscrit aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale de France.

En 1887, à l’occasion du centenaire de la création de Don Giovanni, le Palais Garnier proposa huit représentations de l’œuvre, ainsi qu’une exposition au centre de laquelle figurait le manuscrit de Mozart. En 2017, alors que l’Opéra de Paris inaugure un nouveau cycle Mozart-Da Ponte, l’exposition organisée par la Bibliothèque nationale de France et l’Opéra s’attache à mettre en lumière la présence du compositeur salzbourgeois dans la vie musicale française, de ses premiers voyages en France jusqu’à sa gloire posthume sur les scènes lyriques nationales.

Mozart Une passion française : jusqu’au 24 septembre 2017 Bibliothèque-musée de l’Opéra
https://www.operadeparis.fr/visites/expositions/mozart-une-passion-francaise

J. Drésa, maquette de costume pour Papageno dans La Flûte enchantée, 1922. Dessin. BnF, département

Affiche Mozart une passion françaiseChapelain-Midy, Projet de décor pour La Reine de la Nuit,

Maquette de costume de M. Mültzer pour Fernand et Guillaume dans Cosi fan tutte, 1920. Dessin.

Jean-Pierre Ronnay, La Flûte enchantée, mise en scène de R. Wilson – 1999

Die Zauberflöte, Opéra Bastille, 2014.

 

 

Visuels ci-dessus :
J. Drésa, maquette de costume pour Papageno dans La Flûte enchantée, 1922. Dessin. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra / Affiche : Chapelain-Midy, Projet de décor pour La Reine de la Nuit, tableau 2, 1954. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra © ADAGP, Paris, 2017 / Maquette de costume de M. Mültzer pour Fernand et Guillaume dans Cosi fan tutte, 1920. Dessin. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra / Jean-Pierre Ronnay, La Flûte enchantée, mise en scène de R. Wilson – 1999 BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra / Die Zauberflöte, Opéra Bastille, 2014. Photographie de Christophe Pelé – Opéra national de Paris.

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