Exposition Lumière 2e affiche Cinématographe par Auzolle 1896

L’exposition Lumière ! Le cinéma inventé – Palais Lumière, consacrée aux pionniers lyonnais du cinéma, Louis et Auguste Lumière et à leurs inventions phares dans le domaine de l’image, est prolongée jusqu’au
3 janvier 2021. Avec, en fil conducteur, l’épopée du Cinématographe.

Dès 1896, en plus de diverses propriétés et terrains dont notamment l’Hôtel de Paris et Beau-Rivage, Antoine Lumière acquiert à Evian une villa inachevée. La somptueuse Villa Lumière terminée en 1898 sera un lieu de villégiature privilégié pour Antoine et sa famille jusqu’en 1924, avant de devenir l’Hôtel de Ville en 1927. Les Lumière et leurs inventions sont ainsi à nouveau les hôtes de la Ville d’Evian, dans les espaces d’expositions des anciens thermes voisins de la Villa, bâtiment baptisé « Palais Lumière » en leur honneur en 2006. Evian fut aussi le lieu de tournage de 10 films du Cinématographe Lumière entre 1896 et 1900, présentés dans l’exposition.

Evian palais Lumière Auguste et Louis en Labo

Evian palais Lumière Arroseur et arrosé © Collection Institut Lumière

Lumière, une saga industrielle lyonnaise

A la fin du XIXème siècle, Antoine Lumière, photographe, s’intéresse avec ses jeunes fils à toutes les innovations photographiques de l’époque. En 1881, la mise au point par Louis, à l’âge de 17 ans, d’une plaque photographique « sèche » permettant le développement de la pratique amateur grâce à sa simplicité d’usage, marque le point de départ de la réussite industrielle de cette famille.
Face au succès de cette invention, le studio photographique paternel est rapidement remplacé par une fabrique artisanale, puis par de véritables usines. « Antoine Lumière et ses fils » devient la première industrie européenne de plaques photographiques. Ainsi, les frères Lumière, lorsqu’ils mettent au point le Cinématographe et en déposent le brevet en 1895, sont déjà des industriels accomplis, qui s’emploieront tout au long de leur vie à innover dans le domaine de la photographie et du cinéma.

Aboutissement technique du Cinématographe

Le désir d’animer des images est antérieur au Cinématographe. A la seconde moitié du XVIIème siècle apparaissent les lanternes magiques permettant de projeter des images fixes. Au XIXème siècle, des jouets optiques et objets tels que le Thaumatrope, le Phénakistiscope, le Zootrope, le Praxinoscope illustrent autant de tentatives plus ou moins abouties de mettre les images en mouvement. L’apparition de la chronophotographie permettra des recherches sur l’outil d’enregistrement successif d’images photographiques et donnera naissance à la caméra. Les inventions par Thomas Edison du Kinétographe et du Kinétoscope, permettant respectivement d’enregistrer des images puis de les visionner, marquent une étape décisive. Souhaitant rendre la vision  d’images animées collective, les frères Lumière fabriquent des prototypes d’appareils permettant l’agrandissement sur un écran d’images successives animées. Fin 1894, Louis trouve la solution en s’inspirant du mécanisme d’une machine à coudre. Les frères Lumière mettent au point le Cinématographe, « l’écriture du mouvement », dont ils déposent le brevet le 13 février 1895.

Exposition Lumière lanterne Lapierre JL Mèje_Musee Lumiere

Kinora de salon 1900 et à main 1910

Cinématographe Spécial projection modèles A et B 1897 Cinématographe n°1 en projection décembre 1895

Inventions phares dans le domaine de l’image

Si le Cinématographe s’inscrit comme l’invention la plus révolutionnaire des deux frères, Louis Lumière a également été à l’origine d’autres innovations majeures dans le domaine de l’image, comme l’Autochrome, breveté en 1903. Ce premier procédé commercial de photographie en couleur consiste à intégrer à une plaque de verre en noir et blanc un écran composé de millions de grains de fécule de pomme de terre, teintés en trois couleurs, celles-ci permettant de filtrer à l’échelle microscopique les radiations colorées de la lumière.

portrait Frères Lumière © Collection Institut LumièreBreveté également par Louis Lumière en 1900, le Photorama consiste à projeter une photographie à 360°, présentant un tour d’horizon complet dans une salle ronde. La photo est réalisée en un seul cliché grâce à un appareil appelé Périphote. L’exposition présente une reconstitution du spectacle vertigineux de ces images projetées tout autour des visiteurs.

Au cours des années 1930, Louis Lumière expérimente les films en relief, en transposant au cinéma les principes de la stéréoscopie. Avec des lunettes équipées de filtres de couleurs, le relief de l’image apparaît. Hélas, l’usage imposé de lunettes rebutera le public. Le remake de 1935 de l’Arrivée du train en gare de La Ciotat est présenté dans l’exposition avec un dispositif ne nécessitant pas de lunettes.

Le Cinématographe va d’emblée imposer ses univers à une foule active. En se posant des questions de mise en scène, en inventant des sujets dont des centaines de réalisateurs reprendront l’inspiration, en envoyant des opérateurs aux quatre coins du monde, Lumière agissait en cinéaste. Louis Lumière est le premier des cinéastes dont l’exposition donne à voir la richesse, la créativité et la modernité de son oeuvre. Les frères Lumière ont ouvert avec leurs films une véritable fenêtre sur le monde, témoignant de la vie quotidienne de l’époque mais offrant aussi un regard inédit sur des pays et cultures lointaines.

Le Cinématographe constitue également la pièce fondatrice d’une nouvelle forme de divertissement collectif, dont l’avènement fut lors de la première projection publique des films Lumière, donnée au Salon Indien à Paris le 28 décembre 1895, devant 33 personnes. Ce furent très rapidement des milliers de spectateurs enthousiastes qui se pressèrent pour assister au Cinématographe. Depuis cette époque, et encore aujourd’hui, à l’heure où les films sont tournés en numérique, le public continue à rire, à pleurer ou à frissonner dans les salles obscures.

Evian exposition Lumière pub carton Lumière

Evian exposition Lumièrepub carton Lumière_Film Lumière Lumichrome 28 x35cm

De l’argentique au numérique

Depuis l’avènement de la pellicule impressionnant la lumière sur sa surface sensible, le cinéma a connu de nombreuses évolutions techniques. Le passage de l’argentique, support physique, au numérique, support virtuel, a considérablement transformé les systèmes de « filmage », ceux de projection mais aussi les modes de consommation des images. Cette mutation redéfinit les milieux professionnels et questionne aussi le devenir de l’expérience collective de la salle traditionnelle de cinéma, en regard de l’expérience individuelle sur l’écran miniature d’un téléphone portable.

L’ exposition Lumière ! Le cinéma inventéPalais Lumière est ouverte du 11 au 20 mai 2020, tous les jours de 14 à 18 h.
A compter du 21 mai, elle sera de nouveau ouverte et prolongée jusqu’au 3 janvier 2021,
aux horaires habituels : de 10 h à 18 h
Lundi-mardi : de 14 à 18 h // Les jours fériés : toute la journée.
Accès limité à 50 personnes munies obligatoirement d’un masque.
Gel hydroalcoolique mis à disposition à l’accueil et à la boutique.

Quai Charles-Albert Besson  | 74500 Evian France

www.palaislumiere.fr

Evian Hôtel de ville salle des mariages Evian Hôtel de ville la salle des mariages

Evian Hôtel de ville escalier Visuels : 1re affiche Cinématographe par Brispot 1896 // 2e affiche Cinématographe par Auzolle 1896 // Auguste et Louis en Labo // Arroseur et arrosé © Collection Institut Lumière // Lanterne Lapierre JL Mèje_Musée Lumiere // Kinora de salon 1900 et à main 1910 // Cinématographe Spécial projection modèles A et B 1897 // Cinématographe n°1 en projection décembre 1895 // Portrait Frères Lumière © Collection Institut Lumière // Pub carton Lumière // Pub carton Lumière_Film Lumière Lumichrome 28 x35cm //
Vues Palais Lumière – 
Hôtel de Ville, anciennement Villa Lumière : la salle des mariages, la porte d’entrée et l’escalier monumental – Photos Françoyse Krier.

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