Saint Petersbourg Ermitage Situé au cœur de Saint-Pétersbourg, au bord de la Neva, le musée de l’Ermitage est le plus grand musée du monde en terme d’objets exposés. Si plus de 60’000 pièces sont proposées au public dans 400 salles, près de 3 millions d’objets sont conservés dans les réserves. 

Lieu d’habitat des différents empereurs et impératrices, le majestueux Palais d’Hiver témoigne aujourd’hui de la splendeur de son histoire. Sa couleur d’origine n’est pas le bleu clair, il arborait alors une couleur plutôt ocre et a été repeint huit fois, à chaque fois dans une couleur différente. Les changements extérieurs de la façade du bâtiment ont commencé après le violent incendie de 1837.

Saint Petersbourg Ermitage Escalier des Ambassadeurs Saint Petersbourg Ermitage dessus de table Sous Alexandre II, les façades du palais vont, petit à petit, changer de couleur. L’ocre va s’accentuer et va couvrir chacune des façades. Lorsque Alexandre III lui succède, la couleur ocre sera encore plus accentuée, en raison des pigments rouges plus riches, qui y seront ajoutés. Sous Nicolas II, le Palais d’Hiver revêt une couleur rouge brique avant de virer au gris granuleux, puis gris-brun quelques années plus tard. Après tous ces changements, une tentative de repeindre l’extérieur du palais à l’aide d’une peinture à huile, fut vaine. En 1940, cette peinture fut retirée sur demande générale à cause des effets néfastes qu’elle provoquait. Après la guerre, la commission des architectes a proposé la repeinte entière du Palais d’Hiver en bleu émeraude et en y ajoutant des colonnes, des cadres de fenêtres, des ornements de couleur blanche. Depuis ces temps là, les façades extérieures restent inchangées.
Les bâtiments abritant le musée de l’Ermitage constituent un des principaux ensembles du centre de Saint-Pétersbourg qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.


Saint Petersbourg Ermitage Salon rougeSaint Petersbourg Ermitage Vase en malachite Saint Petersbourg Ermitage Fontaine intérieureVoyage aux confins de l’art sous toutes ses formes
Plusieurs collections d’art et d’antiquités occupent plusieurs palais réunis entre eux et dont le plus grand est le palais d’Hiver.  Le visiteur passe d’un bâtiment à l’autre sans s’en rendre compte. L’impératrice Catherine II de Russie est à l’origine de la création de ce bijou architectural. En 1764, elle acheta 225 tableaux au marchand d’art J.A. Gotskowski, à l’origine destinés au roi de Prusse Frédéric. Ces tableaux furent dans un premier temps entreposés dans le Palais d’Hiver. L’impératrice Catherine acquit par la suite un grand nombre de peintures, parfois des collections entières, d’une part pour satisfaire sa passion de collectionneuse, et en partie pour prouver à l’Europe de l’ouest le caractère éclairé de la Russie et de Saint-Pétersbourg.

C’est ainsi que l’on peut y admirer une profusion de chefs d’oeuvres : tableaux de Le Nain, Poussin, Watteau, Le Titien, des Rembrandt (36 toiles exceptionnelles), de Van Dyck (25 toiles), Rubens (22 tableaux), deux madones de De Vinci, un chef-d’œuvre de Michel-Ange, des objets préhistoriques et vestiges d’art scythe unique au monde, la collection personnelle de pierres précieuses de Catherine II, un ensemble important de Matisse et de Picasso…

Saint Petersbourg Ermitage Chapelle Saint Petersbourg Ermitage Salle du trôneSaint Petersbourg Ermitage Marquetterie plancherLe Palais d’hiver est l’ancienne résidence de tsars construite par Bartolomeo Rastrelli, affecté seulement depuis 1946 au musée de l’Ermitage. Les collections sont réparties en six départements dans des salle numérotées.
La plupart des visites guidées commencent dans le hall d’entrée du Palais d’Hiver, pour accéder au premier étage par l’éblouissant escalier principal du palais, escalier des Ambassadeurs – ou du Jourdain –  en marbre de Carrare, granit et or. De belles matières pour un décor quelque peu théâtral.
L’une des premières pièces par laquelle on passe, au premier étage, est la salle en malachite, avec une présentation d’objets personnels de la famille impériale. La salle du pavillon est magnifique avec ses colonnes de marbre, ses balcons de bronze doré, ses 28 lustres, sa superbe collection de mosaiques italiennes des XVIII et XIXèmes siècles et, sous une vitrine de verre, l’Horloge du paon (Peacock Clock), conçue par James Coxe, mécanicien anglais du XVIIIème siècle, cadeau de Potemkine à Catherine II.
Ainsi la vie s’écoulait, luxueuse, sous les colonnades de salons fastueux…

Saint Petersbourg Ermitage Bibliothèque Nicolas II Saint Petersbourg Ermitage Lustres et doruresAu même étage, visite des appartements privés et des somptueuses salles d’apparat. La salle Saint-Georges, principale salle du trône avec ses colonnes de marbre, la salle des concerts et le précieux salon de malachite, la bibliothèque de Nicolas II (Photo ci-dessus à gauche)

Au deuxième niveau : art italien et français du XV et XVIIIemes siècles. Peinture espagnole du XV au XIXemes, œuvres des écoles flamande, hollandaise, allemande, anglaise…

Au troisième niveau se situent les salles les plus visitées dans lesquelles sont exposés de vrais trésors : Cézanne, Vuillard, Renoir et les Impressionnistes, Matisse, Picasso, très prisés par les collectionneurs russes du début du XXème siècle.

Le Petit Ermitage s’ouvre sur la Place du Palais. Bâti entre 1764 et 1767, par Vallin de la Mothe qui enseignait l’architecture à l’Académie des beaux-arts, à la demande de Catherine II, désireuse d’avoir un palais spécial pour ses collections.

Toujours au bord de la Neva, le Second Ermitage fut construit pour les collections de Catherine II, de 1775 à 1784.

Saint Petersbourg Ermitage Atlante Saint Petersbourg Ermitage Porte extérieure Saint Petersbourg Ermitage jardin et mosaïquesDu côté de la rue des Millionnaires, le Nouvel Ermitage s’ouvre par un portique soutenu par des atlantes en granit gris de Carélie (5 m de hauteur – photo ci-dessus à gauche), oeuvres du sculpteur Alexandre Térébénev. Bâti de 1841-1851 sur ordre de Nicolas Ier, petit-fils de Catherine, dans le but d’en faire un musée public. Auparavant, les collections étaient réservées à famille impériale et à ses invités. Catherine II disait des oeuvres d’art que “seules les souris et moi-même les admirons“.
Les hôtes importants utilisent l’entrée de la rue des Millionnaires, notamment le président Poutine.

Catherine II et Diderot
Sans Catherine II et Diderot, l’Ermitage ne serait pas ce qu’il est. Après seize années passées à lire les philosophes français, Catherine décida dès son accession au trône, de s’inspirer des conseils de Voltaire et de Diderot. Le noyau de la collection de tableaux fut constituée en 1764 par les fameuses 225 toiles.

Saint Petersbourg Ermitage Portrait Catherine IIDiderot et Catherine II (Ci-contre : portrait équestre de la tsarine, par Virgilius Erichsen) entrèrent en relation à propos de la fameuse bibliothéque que l’écrivain toujours à court d’argent cherchait à vendre. Catherine offrit le prix demandé, nomma le philosophe conservateur de sa propre bibliothèque et lui paya 50 années de salaire. De son côté, Diderot recommanda les artistes – notamment Falconnet – et négocia plusieurs ventes comprenant des tableaux espagnols, flamands…

La collection des livres de Diderot fut installée à l’Ermitage en 1785.
Le catalogue manuscrit a été perdu. Il restait 799 volumes alors que la bibliothèque en comptait 2’904. Certains ont été dispersés à la fin du XVIIIème siècle, d’autres furent envoyés à Tsarskoe Sélo. Au XIXème siècle, les livres ont été transportés de l’Ermitage à la Bibliothèque impériale, aujourd’hui Bibliothèque nationale de Russie.

A la fin du règne de Catherine II, trois galeries avaient été installées. L’impératrice avait stimulé le goût des collections chez les aristocrates qui se mirent à collectionner à tel point que, plus tard, leurs richesses rejoindront celles de l’Ermitage. A la mort de Catherine II, son petit-fils Alexandre Ier, poursuivit son oeuvre.

Saint Petersbourg Ermitage Voltaire par Houdon Saint Petersbourg Ermitage Voltaire par Houdon- profil Saint Petersbourg Ermitage Buste Voltaire Présence de Voltaire et de Ferney à l’Ermitage
Le “Voltaire assis dans un fauteuil”, oeuvre en marbre de Jean-Antoine Houdon créée en 1781, suscite beaucoup d’intérêt de la part du public. Salle 169, plus discrète, la maquette originale du Château de Ferney. Dès 1779, sur l’ordre de Catherine II, des plans détaillés du château de Ferney et de ses parcs furent dressés et une maquette précise de l’ensemble des bâtiments a été confectionnée. Admiratrice de Voltaire, l’impératrice voulait en effet reproduire à l’identique le château ferneysien dans le parc de Tsarskoïe Selo. 
Saint Petersbourg Ermitage Maquette originale château de Ferney
Bien conservé, ce modèle réduit fait de bois, papier, verre, métal et plâtre, est démontable : les toits et les façades laissent alors apparaître chacune des pièces. Longue de 1 mètre, haute de 48 cm et large de 65 cm, cette maquette à l’échelle de 1/50ème, est  l’oeuvre d’un certain Morand, domestique de Madame Denis.
Wagniere, secrétaire de Voltaire, fut chargé de faire parvenir à Saint-Pétersbourg des échantillons des tentures murales et des tissus utilisés pour tapisser les meubles du château. Le projet de construction du “Ferney russe”  n’a pas été réalisé, probablement pour des raisons politiques mais aussi financières, les réserves d’Etat étant épuisées.

Saint Petersbourg calèche devant le musée Ermitage Saint Petersbourg musée Ermitage vue sur la Neva
L’Ermitage aujourd’hui…
Malgré les guerres et les révolutions, le musée de l’Ermitage a su préserver ses collections. L’afflux de personnes est très élevé. On estime qu’un visiteur aurait besoin de 11 ans pour tout voir, et que parcourir toutes les chambres représente environ 24 kilomètres…

Au rez-de-chaussée se trouvent les expositions d’art primitif, de l’art et de la culture orientale, des antiquités égyptiennes et classiques. La « Treasure Gallery » (salle d’or et salle de diamant) peut être visitée via une visite guidée.

L’entrée est située Place du Palais. Les billets peuvent être achetés le jour de la visite à l’accueil – il ne faut pas craindre les files d’attente ! – , sur les machines automatiques dans la cour d’accès au Palais d’Hiver, ou à l’avance en ligne sur le site web du musée. Au rez-de-chaussée, une boutique présente cartes, souvenirs, livres, choix de jolis bijoux.

Les grands sacs, sacs à dos, parapluies, gros manteaux doivent être laissés au vestiaire. Photos et vidéos sont autorisées, sans utiliser le flash. L’Ermitage est un labyrinthe où il est presqu’impossible de … ne pas se perdre ! Les employés vous aident à retrouver votre chemin mais ne parlent généralement que le russe.

Il est possible de visiter l’Ermitage sans guide, à l’aide des applications pour smartphone en russe et en anglais.

Texte et photos : Françoyse Krier 

http://www.hermitage.ru/

(Ci-dessous : ) Parmi les chefs-d’œuvre à admirer, Van Gogh, Bonnard, Marquet, Gauguin, Renoir…  Au centre, “L’Amour menaçant”, de Falconnet : commandée par Madame de Pompadour, cette sculpture fut présenté au Salon de 1757 puis orna les jardins de l’Hôtel d’Evreux (actuel Palais de l’Elysée) avant d’être léguée en 1877 au musée du Louvre. L’oeuvre obtint un tel succès qu’elle engendra la création de nombreuses copies, de supports et matériaux et variés, ainsi que de deux répliques autographes de Falconet, respectivement conservées au Rijksmuseum à Amsterdam et au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.

Saint Petersbourg musée Ermitage Lustre et plafond peint Saint Petersbourg musée Ermitage Dorures

Saint Petersbourg musée Ermitage van Gogh Saint Petersbourg musée Ermitage Bonnard Saint Petersbourg musée Ermitage MarquetSaint Petersbourg musée Ermitage GauguinSaint Petersbourg musée Ermitage Sculptures angelotSaint Petersbourg musée Ermitage Renoir

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