Gustave Courbet, (1819-1877), La Trombe
Gustave Courbet, (1819-1877), La Trombe. Etretat, vers 1869-1870), huile sur toile, 54 x 80 cm, Musée des Beaux-Arts de Dijon © Dijon, musée des Beaux-Arts, François Jay

Le musée de la Vie romantique invite à découvrir une thématique emblématique et fascinante de la première moitié du XIXe siècle et l’une des plus puissantes sources d’inspiration de l’univers romantique : les tempêtes et naufrages. Cette exposition souhaite ouvrir la programmation du musée au-delà de ses collections centrées sur la vie parisienne des salons en explorant la diversité picturale du romantisme et en mettant en lumière ce nouveau regard porté sur la nature et les paysages maritimes comme reflet de l’âme romantique.

Johan Barthold Jongkind (1819-1891, Le Grain
Johan Barthold Jongkind (1819-1891, Le Grain, vers 1865, huile sur toile, 40,2 x 60,9 cm, Musée des Beaux-Arts de Reims, Reims. © Photo Christian Devleeschauwer
Théodore Gudin (1802-1880), Tempête sur les côtes de Belle-Île,
Théodore Gudin (1802-1880), Tempête sur les côtes de Belle-Île, 1851, huile sur toile, 132 x 203 cm, Musée des Beaux-Arts de Quimper © Musée des beaux-arts de Quimper

À travers une sélection d’une soixantaine d’œuvres – peintures, dessins, estampes, manuscrits – de plus de trente artistes des XVIIIe et XIXe siècles, cette exposition embarque le visiteur dans un récit vivant et illustré de la tempête maritime, depuis le déchaînement des éléments jusqu’aux conséquences souvent dramatiques du naufrage et de la perte avant le retour au calme en mer et sur terre.

Louis-Philippe Crépin (1772-1824) Sauvetage de la gabare l'Alouette
Louis-Philippe Crépin (1772-1824) Sauvetage de la gabare l’Alouette, 1822, huile sur toile, 38.5 x 46 cm, Musée national de la Marine, Paris, France © – P. Dantec
Ary Scheffer, (1795-1858), La Tempête,
Ary Scheffer, (1795-1858), La Tempête, vers 1820, huile sur toile,
35,5 x 51,5 cm Musée de la Vie romantique, Paris © Musée de la Vie romantique – Roger-Viollet // Le spectacle des éléments déchaînés dévoile toute une palette de sentiments – terreur, courage ou admiration – devant la force et la beauté de la nature.

La mer, par sa démesure et sa violence, fait écho aux tourments intérieurs des artistes qui s’emparent des motifs de coups de vent, de nuages menaçants, de vagues se brisant sur des récifs, de navires en perdition et de personnages en danger afin de créer des mises en scène sublimes et dramatiques. Un véritable spectacle d’éléments de la nature déchaînés qui dévoile toute une palette de sentiments exacerbés comme la terreur, le courage ou l’admiration…

Victor Hugo, (1802-1885), Les Travailleurs de la mer _ Naufrage
Victor Hugo, (1802-1885), Les Travailleurs de la mer _ Naufrage, entre 1864 et 1866, dessin, 53,5 x 41,5 cm, Bibliothèque nationale de France – Manuscrits, Paris © Bibliothèque nationale de France, Paris
Pierre-Émile Berthélémy (1818-1894), Naufrage sur la côte bretonne
Pierre-Émile Berthélémy (1818-1894), Naufrage sur la côte bretonne, 1851, huile sur toile, 93,3 x 72 x 2,5 cm, Musée de Morlaix © Musée de Morlaix, Musée de France
Jean-Jacques Monanteuil, Une Scène de déluge
Jean-Jacques Monanteuil, (d’après Anne-Louis Girodet-Trioson (1767-1824), Une Scène de déluge, vers 1820, huile sur toile, 166,8 x 133,5 cm © F. Lauginie – Musée Girodet, Montargis

Grâce à une scénographie originale, le parcours s’organise en trois parties : Aux sources de la représentation de la tempête – Le spectacle de la tempête en pleine mer, au cœur du romantisme – Après la tempête : épaves et naufragés. Tableaux et dessins de Joseph Vernet, Théodore Géricault, Théodore Gudin, Eugène Isabey, Eugène Boudin ou Gustave Courbet. Ecrits tempétueux de Denis Diderot, Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo et Jules Michelet. Créations musicales de Ludwig van Beethoven, Franz Liszt ou Richard Wagner.

Eugène Boudin, (1824-1898), Un grain,
Eugène Boudin, (1824-1898), Un grain, 1886, huile sur toile, 117 x 160
x 3 cm, Musée de Morlaix © Musée de Morlaix, Musée de France
Philippe Jacques de Loutherbourg, (1740-1812), Naufrage
Philippe Jacques de Loutherbourg, (1740-1812), Naufrage, 3e quart du XVIIIe siècle, huile sur toile, 93 x 131 cm, Musée de Dieppe © Ville de Dieppe – Bertrand Legros

En écho aux œuvres présentées, une sélection de textes littéraires avec la voix de Guillaume Gallienne de la Comédie-Française et une bande sonore conçue par la Médiathèque musicale de Paris viennent compléter le parcours. Cette exposition s’accompagne également d’une riche programmation culturelle, d’animations et de dispositifs de médiation comme un voyage olfactif conté, un parcours de visite pour les enfants, des visites guidées et des ateliers thématiques qui inviteront le public du musée de la Vie romantique à explorer cet imaginaire de la tempête à la fois effrayant et sublime.

Louis Garneray, (1783 –1857), Le Naufragé,
Louis Garneray, (1783 –1857), Le Naufragé, vers 1800, huile sur toile,
82 x 100 cm, Musée des beaux-arts de Brest © Musée des Beaux-Arts
de Brest Métropole
Eugène Isabey (1803-1886), La Tempête - Naufrage,
Eugène Isabey (1803-1886), La Tempête – Naufrage, 1835, huile sur toile, 65 x 82 cm © Musée Fabre Montpellier Méditerranée Métropole -Photographie François Jaulmes

La naissance du musée

Ary Scheffer (1795-1858), peintre d’origine hollandaise, s’installe en 1830 dans le quartier à la mode de la “Nouvelle Athènes” au n° 7 de la rue Chaptal (actuel n° 16). Sa demeure connaît durant trente années une intense activité artistique, politique et littéraire. Face à la maison, Ary Scheffer fait construire deux ateliers à verrière. L’un à usage de salon, l’autre d’atelier de travail. Le portraitiste reçoit le Tout-Paris artistique et intellectuel : Liszt et Marie d’Agoult, Rossini, Tourgueniev, Dickens, Pauline Viardot… Delacroix vient en voisin, comme Chopin qui joue volontiers sur le piano Pleyel.
Agrémentée d’un jardin puis d’une serre, cette propriété louée par le peintre pendant près de trente ans, fut achetée à sa mort par sa fille unique Cornélia Scheffer-Marjolin qui préserva le cadre où travaillait son père. En 1956, la maison fut vendue à l’État, lequel, en 1982, remit la gestion de l’immeuble à la ville de Paris qui ouvrit alors une annexe du musée Carnavalet sous l’appellation de « Musée Renan-Scheffer ». Peu après, un nouveau programme muséographique fut mis en œuvre, mettant en valeur dans les bâtiments rénovés sous la conduite de Jacques Garcia, de nombreux souvenirs de George Sand. Le musée prend en 1987 le nom de « musée de la Vie romantique ».

Affiche Paul Huet (1803-1869) Brisants à la pointe de Granville
 Paul Huet (1803-1869) Brisants à la pointe de Granville (Manche), vers 1852. Huile sur toile,
68 x 103 cm Musée du Louvre, département des peintures, Paris, France. Photo ©  RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda © Conception graphique : Nicolas Hubert et Virginie Poilièvre
Théodore Géricault, (1791-1824), Le Radeau de la Méduse
Théodore Géricault, (1791-1824), Le Radeau de la Méduse (quatrième esquisse dite esquisse Bessonneau), vers 1818 – 1819, huile sur toile, 37,5 x 51,5 x 2 cm, Musée des Beaux-Arts d’Angers, Angers France

Exposition Tempêtes et naufrages. De Vernet à Courbet
Musée de la Vie romantique // 16 rue Chaptal // 75009 Paris
Jusqu’au 12 septembre 2021

Informations et réservations : Tél. : 01 55 31 95 67
Achat de billets en ligne : http://www.billetterie-parismusees.paris.fr
museevieromantique.paris.fr

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