


Collection privée, Suisse. Photo : Droits réservés

Collection privée, Suisse.


Huile sur toile. Collection privée.
Félix Vallotton est, avec Alberto Giacommetti, l’artiste suisse le plus célèbre dans le monde
Lausanne, ville natale de Félix Vallotton (1865 – 1925), accueille la plus grande rétrospective jamais consacrée à l’artiste, à l’occasion du centenaire de sa disparition. Réunis sur Plateforme 10, le Musée cantonal des Beaux- Arts (MCBA), qui conserve une importante collection de ses oeuvres, et la Fondation Félix Vallotton, centre de documentation et de recherche, proposent une approche inédite de cet artiste à l’esprit lucide et critique, et à l’humour incisif.
Lors du parcours chronologique et thématique, Catherine Lepdor, conservatrice en chef, MCBA, et Katia Poletti, conservatrice de la Fondation Félix Vallotton, ont présenté à la presse les chefs-d’œuvres issus de collections suisses et européennes, soit plus de 250 pièces exposées.


Huile sur toile.
Pauline, Fondation d’art

Huile sur toile.
Zurich, Kunsthaus Zürich, legs Hans Naef, 2001
Félix Vallotton a marqué l’historie de l’art en Suisse, sa terre natale ainsi qu’ en France, son pays d’adoption. Sur quelque 1400 m2, le peintre et le graveur dialoguent avec l’illustrateur et le dessinateur de presse que fut Félix Vallotton.


Huile sur carton.
Collection privée
Artiste majeur de la modernité
Vallotton Forever retrace les efforts déployés par Vallotton pour s’imposer à Paris où il arrive à seize ans : débuts au Salon officiel, percée en tant que graveur sur bois, dessins de presse témoignant de son engagement dans le combat social, illustrations de livres et peintures de scènes d’intérieur.
Il suit une formation artistique à l’Académie Julian et son nom figure au registre des copistes du Louvre.

Dessin pour Les Rassemblements, 1895 / 1902-1903
Crayon, encre de Chine et aquarelle sur papier.
Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts. Acquisition, 2013. Vallotton reçoit en 1895 la commande de 30 dessins pour un ouvrage de luxe destiné à des bibliophiles. Son éditeur demande à 15 écrivains de commenter ses dessins : événement apportant de la joie, tels chanteurs de rue, envol de ballons, ou drames : arrestations, incendie, noyade…

Gravure sur bois.
Musée cantonal des Beaux-arts de Lausanne.
Photo : MCBA, Lausanne

De la série Intimités, 1897-1898
Gravure sur bois.
Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts. Acquisition, 1903

A la fin des années 1880, Vallotton s’initie à la gravure sur métal. Ses sujets sont intimistes : sa mère, sa compagne, des vues de Lausanne et de Paris. En 1891, Vallotton se forme à la gravure sur bois et développe un style percutant qui repose sur la juxtaposition d’aplats de noirs et de blancs avec des sujets déterminés par ses convictions libertaires. Actif également dans la presse, ses dessins paraissent notamment dans Le Rire, Le Courrier Français,
Le Cri de Paris…
Dès 1893, Vallotton fait partie du groupe des Nabis qui bataille au sein des avant-gardes postimpressionnistes pour un art symboliste et décoratif. Groupe qui sera dissous en 1903. Une révolution s’opère lorsque Vallotton rejoint les courants réalistes. Il se consacre dès lors à la seule peinture, en toute indépendance, à l’écart des courants modernistes et revisitant les genres traditionnels : nus, portraits, paysages, natures mortes et peinture d’histoire. Son œuvre compte plus de 1700 tableaux, des centaines de dessins, environ 1200 illustrations de livres et dessin de presse, quelque 200 gravures ainsi que des pièces de théâtre et romans.


Kunsthaus Fondation Gottfried Keller, Office fédéral de la culture, Berne, 1965

Huile sur toile, Winterthour, Kunst Museum Winterthur,
Fondation Hahnloser / Jaeggli

Huile sur toile. Paris, Musée de l’Armée
Vallotton est un artiste en vue lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale. Naturalisé Français en 1900, il souhaite partir au combat mais son engagement est refusé en raison de son âge. Il sombre alors dans la dépression. Les deux premières années du conflit, l’artiste s’interroge sur la possibilité pour la peinture de trouver une forme susceptible de traduire la guerre moderne. Il opte pour le langage allégorique avec des tableaux qui dénoncent des horreurs des massacres ou expriment l’espoir d’une victoire. En 1917, il sollicite une mission artistique aux armées et se rend sur le front de Champagne et d’Argonne. Ce séjour lui permet d’étudier la réalité du terrain et lui donne un nouvel élan. Avec Verdun, toile de grand format achevée en décembre 1917, qu’il qualifie de tableau de guerre interprété, il atteint une synthèse affranchie de toute référence littérale au réel. Il tente aussi des étude de formes sur le morcellement de corps. Verdun est le tableau qui se rapproche le plus de l’abstraction.
Un créateur hors pair…
A la fin des années 1890, Vallotton est actif dans l’ornementation, avec comme langage décoratif, le monde animal et les plantes. Pour le chocolat Kohler, entreprise lausannoise ou travaille son frère Paul, Félix Vallotton dessine une publicité où image et lettre se répondent en une unité Vallotton, fabrique appartenant à son père, installée à Lausanne, sous l’actuel Pont Chauderon.
Après 1900, Vallotton ne peint plus ses paysages en plein air. Il les réalise en atelier, à partir de croquis annotés ou d’esquisses. L’artiste remplit ses carnet de petits dessins à la mine de plomb, notant la référence des couleurs grâce à un système chiffré.

Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts. Acquisition, 1896

Photo : © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Berne, Kunstmuseum
Autoportrait à l’âge de 20 ans. Installé à Paris, Vallotton expose pour la première fois au Salon des artistes français. Un refus d’idéalisation est présent dans cet autoportrait : visage pâle, yeux cernés et bordés de rouge, lèvres ombrées d’un modeste duvet, corps flottant dans une veste sombre… Autoportrait de l’artiste alors âgé de 32 ans. Des huit autoportraits connus, celui-ci date de 1897. La vie commence à sourire à l’artiste et il fait la connaissance de Gabrielle, fille du marchand de tableaux Alexandre Bernhein. Une jeune veuve qui lui ouvre les portes de l’élite artistique et littéraire de l’époque. Ultime portrait réalisé en 1923 : son regard est pensif. Des autoportraits qui se caractérisent par un réalisme aigu, une fine précision graphique et grande sobriété.
En 1992 – 1993, une rétrospective présentée au Musée cantonal des Beaux- Arts avait déjà confirmé l’importance de l’artiste. Trente ans plus tard, Vallotton est devenu un incontournable, qui a bénéficié d’expositions à Paris, Amsterdam, Tokyo, Londres ou encore New York qui ont accueilli près d’un million de visiteuses et visiteurs. Une occasion pour une nouvelle génération de rencontrer aujourd’hui à Lausanne cet artiste fascinant.
Vallotton c’est pour toutes et pour tous, et c’est forever.
A découvrir et admirer jusqu’au 15 février 2026
Vallotton Forever. La rétrospective
Les débuts – La foule – L’humour – Le spectacle – La revue blanche – La mode – La répression – Les intérieurs –
Les nus – Les paysages – La guerre – Les dernières années
Musée cantonal des Beaux-Arts PLATEFORME 10
Place de la Gare 16 1003 Lausanne Suisse – Tél.: + 41 21 318 44 00
Visites guidées ~ Evénements ~ Ateliers – Informations :
