Malbosson en 1322 ; Malboisson en 1343 ; Malbuisson depuis 1530…
Situé sur la rive droite du lac Saint-Point, Malbuisson s’étire sur deux kilomètres, bel écrin entre eau et forêt d’épicéas. Le bourg profite d’un climat de montagne caractérisé par de fortes précipitations, notamment sous forme de neige et une température moyenne annuelle basse. En hiver il n’est pas rare que les températures chutent sous les –25 °C pendant plusieurs semaines et d’avoir jusqu’à 5 mois consécutifs d’enneigement.
Au début du XXème siècle, Malbuisson connut une expansion importante avec l’avènement du tourisme, rendu possible par l’ouverture d’une ligne de chemin de fer ouverte depuis Pontarlier. Classée station climatérique (altitude. 900 m), Malbuisson devint alors une destination très prisée. Sur l’initiative du banquier Schlumberger, propriétaire à Malbuisson, se crée la société du Tacot qui allait de Pontarlier à Mouthe. La bicyclette, devenue moyen de transport populaire, favorise également les voyages vers le lac. Quelques Parisiens se hasardèrent, avant la Première Guerre mondiale, d’y venir s’adonner à la pêche et nombreux furent-ils à revenir d’année en année, n’hésitant pas à faire construire des maisons de plaisance. L’ère touristique et hôtelière commençait à Malbuisson, ce qui lui vaudra, en 2009, le label national “Station verte”.
En montant vers le Fort Saint-Antoine, à travers les forêts, découverte de belles maisons anciennes. Au village, des commerces proposent des produits typiques de la région. Un sentier pédestre ceinture le lac. A la belle saison : baignade, activités aquatiques, pique-nique, aires de jeux, le long des plages des Landes, des Perrières, embarquement à bord d’un bateau électrique pour se laisser guider au fil de l’eau et apprécier la beauté du lac et de ses rives : croisières commentées, croisière-bar/croisières-repas…
Le bateau qui assure la traversée vers le village de Saint-Point-Lac est amarré à la plage de Malbuisso. www.lesbateauxdulacsaintpoint.com
La saga du Complexe Le Lac
Tout a commencé par une ferme typique du Haut-Doubs que l’arrivée du tram, en 1890, transformera en logis d’accueil – prémices des chambres d’hôtes actuelles – destinées à une population venue découvrir les rives du lacs. Le succès est tel que, dans les années 1900, la famille Magrin fait abattre la moitié de la ferme pour faire place à la première partie de construction de l’Hôtel Le Lac et Restaurant du Tramway, qui correspondent à l’actuelle partie gauche de l’Hôtel Le Lac. Quelques années plus tard, un autre bâtiment voit le jour, avec un salon-salle à manger en enfilade. En 1939, lors de la Seconde Guerre Mondiale, l’armée allemande réquisitionne le bâtiment qui sera transformée en garage.
Malbuisson étant réputé pour son air, de nombreuses maisons du village hébergèrent, en 1945, des enfants et des personnes venus se ressourcer et l’hôtel accueillera des déportés et des réfugiés. Puis l’hôtel sera mis en vente.
1949 : nouvelle aventure entre l’hôtel et, cette fois, la famille Chauvin qui y fait son entrée. Maquignon aux Grangettes dans le Jura, Fernand Chauvin vend sa ferme et tous ses biens pour s’installer avec femme et enfants – au nombre de sept – à l’Hôtel Le Lac. A force de travail, l’affaire prend forme et sera gérée par sa nombreuse descendance. Et c’est ainsi que chaque génération apporte sa pièce à l’édifice. On peut suivre les diverses périodes de construction des bâtiments en observant les différents niveaux des toitures…
1994 : après la restauration de l’Hôtel Beau Site et afin de compléter son offre, la Famille Chauvin inaugure le Restaurant Du Fromage, dans lequel il est possible de déguster fondues, raclettes ou tartiflettes dans un cadre typique tout de bois sculpté à la main.
1999 : ouverture, dans la même rue, d’un nouveau restaurant et d’un nouvel hôtel : le Restaurant A la Ferme, à l’ambiance brasserie, et l’Hôtel de La Poste. Ce qui rend désormais plausible le concept de Complexe.
2017 : nouveau défi pour la famille Chauvin avec l’inauguration à proximité du lac, de l’Hôtel SPA Les Rives Sauvages, établissement 4 étoiles proposant 16 suites avec spa, sauna, hammam, solarium et piscine intérieure de 5 mètres sur 11 qui bénéficie de la proximité d’une large baie vitrée donnant sur une terrasse agrémentée de chaises longues.
Début 2000, la fratrie composée de quatre frère et sœurs reprend le flambeau et gère la société qui, de patriarcale est devenue matriarcale, et au sein de laquelle chacun œuvre selon ses possibilités, avec le soutien des conjoints, d’oncles et de tantes.
Hôtel Le Lac : aussi maison de famille…
La salle à manger s’enorgueillit de longues baies invitant la lumière qui se reflète dans les beaux miroirs accrochés aux murs. Dans le salon 1930, où règne l’art de mélanger les siècles et les objets, le mobilier ancien, le papier peint qui date de l’ouverture de l’hôtel « …ce qui ravit les hôtes de passage, Suisses, Belges, Hollandais, Anglais”, mentionne Corinne Chauvin-Brachet. Avec ses 53 chambres, sa cuisine semi-gastronomique, l’Hôtel Le Lac se présente comme le vaisseau amiral, un lieu historique qui n’est pas seulement un outil de travail, mais une maison de famille : « Ici, on rénove, mais à l’identique. C’est en quelque sorte ” la madeleine de Proust” pour certains de nos clients venus à l’hôtel étant petits et qui reviennent en tant qu’adultes, avec leurs enfants. Une belle histoire de continuité… ».
Le Lac Complexe Hôtelier & Gastronomique /7 65 Grande Rue 25160 Malbuisson France
Tél: 0033 3 81 69 34 80
www.complexe-le-lac.fr
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Reflet Bois, vitrine de l’artisanat
Situé à l’entrée de Malbuisson, perché sur un tertre arboré, un vaste bâtiment attire le regard. « Deux menuisiers successifs ont exploité le bâtiment qui a été agrandi. J’ai sauté sur l’occasion de reprendre cette surface mise à disposition, ainsi que les machines, et ouvert, à l’entrée, un espace qui fait office de boutique », explique Sébastien Figard, regard bleu et sourire bienveillant. D’emblée, on sent chez cet artisan une passion pour son outil de travail, le bois, et la fierté que procure un certain savoir-faire et le pouvoir de fabriquer quelque chose de ses mains.
Menuisier depuis plus de 20 ans, Sébastien Figard a fréquenté plusieurs entreprises qui lui ont permis de se former à de nombreuses spécialités : menuiserie, charpente, maison ossature bois, agencement, escalier. Cet artisan passionné a l’art de cultiver ses jardins secrets : en effet, c’est dans le sous-sol de son garage, que pendant trois ans, il a confectionné des objets de petite taille, en bois – jouets et objets décoratifs –, les vendant par internet et sur les marchés. « Un hobby que je pratiquais à temps perdu, parallèlement à autre emploi… Alors je me suis lancé dans cette aventure, bien décidé à donner une autre orientation à mon parcours professionnel. J’ai ainsi l’occasion de vivre de ma passion, et d’atteindre un certain épanouissement ! »
Petites séries, pièces uniques, créativité…
Car si Sébastien Figard dispose d’un atelier complet de menuiserie traditionnelle, son savoir-faire s’oriente aujourd’hui en direction des technologies numériques au moyen d’outils modernes à commandes numériques (Fraiseuse CNC et graveuse laser), ce qui nécessite l’utilisation de logiciels de dessin (DAO). « Cela me permet d’apporter une valeur ajoutée en terme de personnalisation et gravure sur tous supports. Le grand atout de Reflet Bois c’est la possibilité de personnaliser la plupart des articles, de les réaliser sur mesure. Certaines personnes apportent leur motif pour des commandes spéciales – événements sportifs, trophées, objets utilitaires, signalétique, meubles de petite taille, prototypes mêlant, par exemple, le bois et l’aluminium. »
Reflet Bois Route des Laves // 25160 Malbuisson // France
http://www.refletbois.fr
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Le Conifer, petit train touristique
En sortant des Hôpitaux-Neufs, direction Malbuisson et le lac Saint-Point, une petite gare pas comme les autres annonce un train tout aussi insolite, le Conifer : traction vapeur l’été, traction diesel l’hiver, grâce aux deux locos vapeur Tigerli et 150Y. Chaque année, quelque 15’000 voyageurs profitent d’une balade inoubliable à travers les forêts de sapins du Haut-Doubs. Un trajet de 8,5 km les mène jusqu’au village de Fontaine Ronde.
L’épopée des wagons de l’Orient Express : que de péripéties, lors du transport du wagon restaurant et de la voiture lit depuis Sospel, près de Nice, jusqu’à leur arrivée en juillet 2013, en gare des Hôpitaux-Neufs !
Mon souhait serait de pouvoir passer une soirée “nostalgie”, vivre un souper inoubliable dans le wagon restaurant au célébrissime logo doré. Mais je n’ai pas réussi à savoir si ce rêve est réalisable ou seulement réservé à des groupes ou des soirées privées… Un jour, peut-être… !?