Au bord de l’Allier, dernière rivière sauvage d’Europe, Moulins, ville d’art et d’histoire, regorge de trésors à découvrir, notamment le centre historique médiéval, ses petites rues pavées bordées de belles maisons à colombages des 15ème et 16ème siècles et ses hôtels particuliers des XVII et XIXèmes siècles, avec cours intérieures…
En 1276, Beatrix, dame de Bourbon, épouse Robert de Clermont, fils de Saint-Louis. En 1327, leur fils Louis devient le premier Duc de Bourbon, le Bourbonnais ayant été érigé en duché. La ville de Moulins en devient la capitale et connaît un véritable essor. Sous la direction de Pierre II et d’Anne de France, fille aînée du roi Louis XI, Moulins bénéficie d’un important apport culturel et artistique dans les domaines de la peinture et de l’architecture. De nombreux artistes fréquentent la cour de ce couple mécène.
Charme et douceur de vivre…
Le vieux Moulins se laisse découvrir lors de flâneries à travers le quartier historique et ses hôtels particuliers aux façades de briques roses et noires losangées et aux jolies cours intérieures, les belles maisons entourant la place de l’Allier et à proximité, la grande façade et le dôme des Nouvelles Galeries, de style « Beaux-arts » avec des mosaïques de faïence datant de 1914; Une halte au Grand Café (1899), adresse incontournable de Moulins, s’impose. Inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques, cet établissement est une des plus belles réussites de l’Art Nouveau et fait partie des dix plus belles brasseries 1900 de France : boiseries style art déco, volutes rococco, puttis joufflus, plafonds peints, jeux de miroirs…
On dit que c’est au Grand Café, que la jeune Gabrielle Chanel qui travaillait dans un magasin de confection de Moulins, y aurait poussé une chansonnette qui lui valut le surnom de Coco. Une balade de 1,5 km permet de découvrir les lieux emblématiques côtoyés par Coco Chanel pendant les six ans qu’elle passa à Moulins et comment cette étape fût à l’origine de sa célébrité.
Sur les cours, le « Bar américain », quant à lui, a conservé sa superbe vitrine de style et d’époque Art Nouveau, ses verres dépolis et ses décors végétaux ; sans oublier la chocolaterie Les Palets d’Or, au décor réalisé en 1898 par l’école des Beaux Arts de Moulins.
La Tour horloge, appelée tour Jacquemart, domine Moulins – 30 m de hauteur depuis le Moyen Age, au cœur de la cité, place de l’Hôtel de ville. Après un incendie qui détruisit la partie haute en 1655, le beffroi fut reconstruit et une impressionnante famille d’automates frappe les heures sur une cloche.
La Mal Coiffée désigne l’ancien donjon du château des Ducs de Bourbons et date du XIVe siècle. Masse rectangulaire de 45 mètres de hauteur sur une assise de 20 mètres par 15, la tour comprend sept étages au-dessus du sol et trois en sous-sol.Alors qu’il contemplait la tour carrée du château des Ducs de Bourbon, Louis II se serait exclamé, en considérant la toiture : « C’est une belle tour, mais elle est mal coiffée ». Ce surnom lui est resté à travers les siècles… Convertie en prison après l’incendie qui ravage le château en 1775, la Mal Coiffée fait office de prison allemande de juin 1940 à août 1944.
La cathédrale abrite un chef d’œuvre de renommée internationale et convoité par le Louvre : le Triptyque du Maître de Moulins qui représente une vierge en gloire entourée du duc Pierre II, de la duchesse Anne, fille de Louis XI et de leur fille Suzanne. Malgré de nombreuses recherches, cette magnifique huile sur bois (1,90 x 3,30 m), classée Monument Historique, garde tout son mystère quant à l’identité de son créateur.
La Chapelle de la Visitation abrite le Tombeau du Duc de Montmorency. On peut y admirer le plafond, fleuron de l’art du 17e siècle réalisé par Rémy Vuibert, peintre qui a travaillé aux côtés de Poussin à la Grande Galerie du Louvre. Le musée de la Visitation présente une exposition permanente unique en France regroupant des objets de dévotions exceptionnels, la plupart confectionnés par les visitandines, et retraçant l’histoire et le patrimoine d’un ordre monastique. Une troisième salle accueille des expositions temporaires de grande qualité.
Installé dans un prestigieux hôtel particulier, l’Hôtel de Mora, le Musée de l’Illustration Jeunesse est consacré à l’illustration du livre de jeunesse depuis le XIXe siècle. Détenteur de près de 3’500 œuvres de quelque 25 illustrateurs, il a pour mission de conserver, d’exposer et de faire connaître les originaux d’illustrateurs jeunesse.
Le musée Anne de Beaujeu est un imposant édifice du XVIe siècle, dont il ne subsiste que le donjon du XIVe (surnommé la Mal Coiffée) et le pavillon Renaissance. Sur la façade, les emblèmes des Bourbons : un chardon, une ceinture et un cerf-volant.
La Maison Mantin, fermée depuis cent ans selon le vœu de son extravagant propriétaire, livre au public la richesse de collections excentriques et de nombreux objets d’art que Louis Mantin admirait. Issu de la bourgeoisie fortunée de Moulins, le maître des lieux, amateur d’art, légua en 1905 son exceptionnelle et mystérieuse maison de façon à montrer aux visiteurs un “spécimen d’habitation d’un bourgeois au XIXe siècle…”.
Après une promenade le long des berges de l’Allier, admirez le pont Régemortes du XVIIIe siècle, inscrit aux Monuments historiques et arrêtez-vous au Restaurant des Cours où Patrick et Martine Bourhy, passionnés de cuisine française, mettent en avant les produits du Bourbonnais et possèdent une des plus belles caves de Moulins. Et une des plus agréables terrasses, très prisée aux beaux jours.
(Texte / photos : FK)
Au cœur de Moulins, l’Hôtel de Paris**** invite au calme et au bien-être avec ses chambres et suites, un espace bien être et spa, une piscine, des salles de réception dans la chapelle mitoyenne datant du XIXème siècle.
Les Palets d’Or – Confiserie Serardy
Fondée vers 1835, la maison fabriquait de la limonade et des sirops. En 1889, Bernard Serardy, ancien compagnon du Tour de France, succédant à son père, connaît un vif succès avec le Palet d’or, un chocolat à base de crème fraîche et de café, pailleté d’or…
Le beau magasin Serardy a conservé le décor de la fin du XIXème siècle : toile peinte en trompe-l’œil au plafond, et murs recouverts de boiseries sculptées et dorées à l’or fin. La somptueuse boutique vend, entre autres, le fameux Palet d’or, ganache légèrement parfumée au café – ou le Palet d’argent, ganache au chocolat mi-amer.
Le Musée du Bâtiment
Né de la volonté d’architectes et d’entrepreneurs moulinois de créer une vitrine et un lieu de promotion des différents métiers du bâtiment, ce musée unique en France, est situé dans un magnifique immeuble datant du XVlllème siècle. Il accueille tous les corps d’état du bâtiment au travers de collections étonnantes et variées. Ces collections présentées sur trois niveaux proviennent de dons et mises en dépôt de particuliers et d’entrepreneurs.
Au rez-de-chaussée, chaque année, des expositions temporaires explorent un thème particulier lié à un corps de métier. Au premier étage et dans les combles récemment aménagés se trouvent les outils et réalisations constituant le fonds permanent du Musée.
Tous ces objets sont les témoins d’un savoir-faire, d’une époque ou de modes. Les préserver et les mettre en valeur au sein du Musée du Bâtiment contribue à la transmission du savoir et du savoir-faire : charpente, carrelage, plâterie, peitnure staff, papier peint, gros oeuvre…
Office de tourisme de Moulins et région
www.moulins-tourisme.com
www.ville-moulins.fr