Henry Darger, Storm brewing.

En Europe, la Collection de l’Art Brut, inaugurée en 1976, et héritière de la collection historique de Dubuffet, est la première institution muséale publique à présenter des œuvres d’Art Brut. A partir de 1987, elle expose régulièrement un important corpus d’œuvres de Henry Darger, auteur originaire de Chicago, dont elle possède des pièces grâce à une donation exceptionnelle de la veuve de Nathan Lerner. Ce photographe qui était le logeur de Darger a permis la sauvegarde de cette production magistrale. Après sa présentation en 2019 à lntuit, Chicago, à Paris et en Allemagne, Chicago Calling offre donc l’opportunité de découvrir ou redécouvrir cet auteur qui figure parmi les plus célèbres représentants de l’Art Brut aux États-Unis, aux côtés de cinq autres créateurs autodidactes également natifs de Chicago, ville qui a nourri leur création artistique : Lee Godie, Mr. Imagination, Pauline Simon, Wesley Willis et Joseph E. Yoakum. Leurs œuvres proviennent d’Intuit et de collections privées et publiques américaines mais aussi, pour ce qui concerne Darger, du fonds de la Collection de l’Art Brut.

Salle d'exposition Collection Art Brut LausanneDe toutes les grandes villes d’Amérique, Chicago est celle qui a le plus fait preuve d’indépendance artistique. Dès les années 1940, les milieux artistiques de Chicago s’orientent vers l’expressionnisme allemand et le surréalisme, mais aussi vers l’art primitif et l’Art Brut. En 1951, à l’occasion de la première rétrospective de son œuvre à Chicago, Dubuffet prononce sa célèbre conférence Anticultural Positions à l’Arts Club, suscitant un vif enthousiasme auprès d’artistes, de collectionneurs et d’amateurs avertis. Cette même année, il confie à son ami Alfonso Ossorio, peintre résidant à East Hampton, près de New York, sa collection d’œuvres d’Art Brut. Entreposée et présentée dans sa vaste demeure durant 10 ans, elle sera vue par des personnes influentes du milieu de l’art à New York, dont les peintres Jackson Pollock, Willem de Kooning, Robert Motherwell et Clyfford Still.

Lee GodieLEE GODIE (JAMOT EMILY GODIE) (1908-1994)

Les origines et la vie de Lee Godie conservent aujourd’hui encore une part de mystère. Mariée à deux reprises, elle a quatre enfants dont deux meurent en bas âge, de maladie. On perd sa trace jusqu’à sa réapparition à Chicago, dans les années 60, où elle se met à peindre et devient l’une des figures de la scène artistique locale.
Elle choisit de vivre dans la rue et en fait son lieu de création, signe ses œuvres en tant qu’« artiste impressionniste française », se comparant à Cézanne, et prétendant avoir reçu les conseils de Renoir. Elle se rend 2-3 fois par jour sur les marches de Art Institute de Chicago, où elle vend ses peintures à des collectionneurs mais aussi à de jeunes étudiants. Son sujet de prédilection est le portrait, de face ou de profil, sur un fond épuré, dans certains cas orné de feuillages ou d’oiseaux. (Lee Godie, 1985 – Photo Steve Kagan)

 Lee Godie, sans titre

Lee Godie - Art Brut

 

 

Lee Godie est reconnaissable
à son style unique, sa faconde extravagante. Elle aime se déguiser, se peint les joues
ou les lèvres en couleur,
avec de la gouache,
porte des manteaux en patchwork de tissus et,
le plus souvent, en fourrure.
L’insertion de photos dans ses oeuvres est une manière d’affirmer  qu’elle en était l’auteur.

 

Elle récupère de la toile de stores, du papier, des affiches, sur lesquels elle peint et dessine à l’aquarelle, au crayon, à la gouache ou au stylo-bille. Le thème du portrait et de l’autoportrait est présent dans son oeuvre. Le but de ses peintures est de présenter l’idée de la beauté. Les hommes sont représentés en dandies, avec moustache, noeud papillon… A partir des années 70, elle utilise une autre technique, se mettant en scène dans un photomaton de la station de bus de Chicago, son seul lieu d’intimité. Elle se déguise, s’invente des personnages. Ses extraordinaires autoportraits sont assortis de collages, en-dessous desquels elle accroche un camée ou des photos d’elle prises dans un photomaton, et qu’elle rehausse parfois de couleur. Certaines de ses œuvres sont composées de plusieurs pièces cousues à la manière d’un triptyque ou d’un livre.

A la fin de sa vie, elle est régulièrement arrêtée pour vagabondage et contrainte de subir des examens psychiatriques. Elle perd aussi beaucoup en indépendance. En 1989, sa fille la place en maison de retraite où elle ne créera plus autant que dans la rue. Lee Godie aurait réalisé des centaines, voire des milliers de dessins et peintures. Son œuvre est présentée à l’exposition Outsider Art in Chicago en 1979 au Museum of Contemporary Art et une première rétrospective est organisée en 1993 au Chicago Cultural Center, quelques mois avant son décès, à quatre-vingt-six ans.

 

MR. IMAGINATION MR. IMAGINATION (GREGORY WARMACK) (1948-2012)

Gregory Warmack voit le jour en 1948 dans un quartier pauvre de Chicago. Sa mère, baptiste convaincue et chanteuse de Gospel, anime avec ses neuf enfants la chorale des Warmack Singers. Elle ne cesse d’encourager l’intérêt de son jeune fils pour la création et la spiritualité. Souffrant de crises, probablement d’épilepsie, Gregory Warmack quitte l’école vers l’âge de treize ou quatorze ans et exerce toutes sortes de métiers pour aider sa famille. Tantôt vendeur de journaux, garçon de café, plongeur, cuisinier, coiffeur ou étalagiste, Gregory Warmack, souvent vu une Bible sous le bras est surnommé le « prédicateur », ce qui lui vaudra quantité de moqueries, mais ne l’empêche pas de poursuivre imperturbablement ses activités parallèles de peintre et sculpteur.
Il commence par accumuler toutes sortes d’objets récupérés, puis taille de petits masques dans des écorces d’arbres, confectionne des chapeaux, des cannes, des vêtements, des bijoux essentiellement à partir de capsules de bières et autres boissons – ce qui en fait sa marque de fabrique – et qu’il vend le soir dans les bars et les restaurants. En 1978, victime d’une tentative d’assassinat, il passe plusieurs semaines dans le coma et vit une expérience de mort imminente à l’origine de visions qui l’accompagneront toute sa vie. (Photo Ron Gordon)

oeuvre de MR. IMAGINATION oeuvre - pinceaux de MR. IMAGINATION

Peu après sa « renaissance », Gregory Warmack choisit le pseudonyme de Mr. Imagination et se consacre davantage à la création. Il découvre le grès industriel – un sous-produit du processus de moulage de l’acier. Il crée des sceptres, des trônes, des totems et des portraits sculptés d’inspiration égyptienne, mais aussi des paintbrush people (« personnages pinceaux »– voir visuels ci-dessus) qu’il façonne à l’aide de vieux pinceaux, ainsi que de grandes pièces environnementales, comme des arches, des abribus et des grottes, ornées de sculptures, de miroirs et de divers autres matériaux. Un portrait le montre assis sur un trône, sorte de guide spirituel revêtu d’un habit composé de capsules.
En 2002, il quitte Chicago pour s’installer en Pennsylvanie, où il vit jusqu’à un malheureux incendie qui détruit, en 2008, plusieurs centaines de ses œuvres, ainsi que sa maison. En 2009, il déménage à Atlanta, en Géorgie, et se met à fabriquer de grands oiseaux en copeaux de bois et des robes en fil de fer. Il décède en 2012 d’une septicémie foudroyante.

 

PAULINE SIMON PAULINE SIMON (1898-1976)

Pauline Simon naît vers 1894 à Minsk, actuelle capitale de la Biélorussie, alors située en Russie. Elle grandit dans une propriété appartenant au prince Radziwill, où son père enseigne l’hébreu. A douze ans, elle quitte ensuite ce lieu pour aller au lycée à Varsovie et, entre 1911 et 1912, elle émigre seule aux États-Unis. A Chicago, Pauline Simon est coiffeuse dans un théâtre. A vingt-deux ans, elle épouse un étudiant en médecine dentaire, Herman Simon, dont elle gérera le cabinet. Le couple, ses deux filles, ainsi que la sœur de Pauline, habitent sur la rive sud du fleuve Chicago. En 1961, son mari décède d’une crise cardiaque. (Pauline Simon dans son atelier, ca. 1974 – Photo Mary Baber)

Pauline Simon, sans titre, 1968, Acrylique sur toile, Pauline Simon, sans titre, Acrylique sur toile, 1965A soixante-dix ans, Pauline Simon s’inscrit à un cours de peinture assuré par Seymour Rosofsky et destiné aux membres de l’Art Institute dont elle et son mari faisaient partie. Quand on lui demande si elle aime le travail d’autres créateurs, d’un ton péremptoire  elle déclare : « Je n’aime aucun autre artiste ».
Plus tard, elle développera cependant un intérêt pour les œuvres de Gustav Klimt, et celles des peintres impressionnistes, expressionnistes ou pointillistes qu’elle découvre dans les expositions et les publications de l’Art Institute. Par la suite, elle suit des cours au Hyde Park Art Center, plus proche de son domicile.
Elle y rencontre le professeur qui va le plus l’influencer, l’artiste et conservateur Don Baum. Après sept ou huit mois, elle cesse de fréquenter les cours, mais continue à étudier avec Baum qui se rend chez elle.
Pauline Simon développe un vocabulaire artistique singulier. Elle réalise de curieux portraits de femmes semblables à des réinterprétations des élégantes bourgeoises peintes par John Singer Sargent. Ces motifs et les textures des tissus et des dentelles rappellent aussi certains tableaux de cet artiste. Malgré une vue déclinante, Pauline Simon continuera à peindre jusqu’à sa mort, en 1976.

 

Le paysage… tel est le thème des œuvres réalisées par les trois artistes suivants : 

Paysages urbains de Wesley Willis essentiellement axés sur la ville de Chicago – Paysages naturels, avec rivières et montagnes, vus par Joseph Elmer Yoakum – Paysages imaginaires rêvés par Henry Darger. Avec un point commun au niveau de la symbolique des œuvres.

 

WESLEY WILLIS WESLEY WILLIS (1963-2003)

C’est dans une famille de dix enfants que Wesley Willis voit le jour à Chicago en 1963. Abandonnés par leur père et maltraités par leur mère alcoolique, ils vivent dans des logements sociaux et sont placés par intermittence dans différentes maisons d’accueil. Entre 1976 et 1978, Wesley et trois de ses frères sont adoptés par la même famille.
A dix-huit ans, Wesley Willis rencontre Paul Young, un architecte et collectionneur d’art, qui, après avoir remarqué ses dessins, l’invite à assister à son cours à l’Illinois Institute of Technology. Ainsi, pendant cinq ans, il se rend dans le bâtiment de cette école prestigieuse, une icône de l’architecture moderne conçue par Mies van der Rohe. Electron libre, doté d’un physique imposant – environ 160  kg – et d’une forte personnalité, il devient à la fois un artiste de rue et une star de la scène punk rock underground du Chicago des années 1990. Il travaille dans la rue ou dans des stations de métro, assis sur une petite chaise pliable, une grande feuille de papier sur les genoux. Exécutées au stylo-bille et au feutre, ses compositions représentent les gratte-ciels de la ville, les embouteillages, les bretelles d’autoroutes, les fast-foods… Les traits se croisent, se superposent et créent une espèce de vibration assez forte à ses dessins et les animent. Nature et figure humaine sont absente. On peut voir sa manière très étrange d’utiliser la perspective. Au cour de son travail, il modifie le point de fuite, donnant ainsi au dessin une perspective tournante. (Wesley Willis, 1997 – Photo Carla Winterbottom)

Wesley Willis, The Chicago Skyline, Sears Tower, Chicago River

Wesley Willis Chicago 1986,Dans les années 1980, Willis commence à entendre « des voix de démons » qu’il nomme Heartbreaker « brise-cœur », Nervewrecker « destructeur de nerfs » et Meansucker « fumier ». A vingt-six ans, il est diagnostiqué schizophrène. Quelques années plus tard, il commence à écouter et jouer de la musique. Il chante seul dans la rue, accompagné de son synthétiseur sur lequel il a programmé une structure rudimentaire pour ses morceaux, qui sont tous à peu près semblables, et reconnaissables dès les premières notes. Il forme également un groupe, le Wesley Willis Fiasco. Tandis que des labels discographiques commencent à éditer ses chansons, Wesley Willis continue à produire des œuvres graphiques indépendamment des albums qu’il vend dans la rue ou lors de ses concerts. Le fait de dessiner et faire de la musique l’apaisait. Il décède en 2003 d’une leucémie.

 

JOSEPH ELMER YOAKUMJOSEPH ELMER YOAKUM (1890-1972)

D’origine afro-américaine, avec des origines cherokee et française, Joseph Elmer Yoakum naît en 1890 à Ash Grove, dans le Missouri, bien qu’il ait prétendu avoir vu le jour dans une réserve Navajo. Il grandit dans une ferme et n’est pratiquement pas scolarisé. Il quitte la maison vers l’âge de neuf ans et, de 1900 à 1908, travaille dans plusieurs cirques, s’occupant des chevaux puis placardant les affiches lors de tournées qui le mènent jusqu’en Europe. En 1910, il se marie et trouve un emploi dans la compagnie de chemin de fer St. Louis & San Francisco Railway. Le couple déménage en 1915 à Fort Scott, dans le Kansas, le village d’enfance de sa femme, où Yoakum travaille dans les mines de charbon. Enrôlé dans l’armée en 1918, il est envoyé en France. A son retour aux États-Unis, il divorce. Il s’installe à Chicago à la fin des années 1920, se remarie et exerce les métiers de charpentier, mécanicien, ouvrier de fonderie et concierge, avant de prendre sa retraite dans les années 1950. (Photo : Whitney Halsteads Paper, The Art Institude of Chicago)

JOSEPH ELMER YOAKUM oeuvreYoakum s’est mis à dessiner assidûment à partir de 1962, à l’âge de 72 ans, donnant naissance à une œuvre mystique qu’il décrit lui-même comme un « déroulement spirituel ». Il dessine au stylo bille, sans esquisse, et utilise l’aquarelle, le pastel et surtout les crayons de couleur, qu’il estompe avec du papier hygiénique pour donner aux surfaces le brillant de la peinture, une certaine fluidité, un côté un peu magique… Ses nombreux voyages, ainsi que le magazine National Geographic, inspirent ses premiers dessins, qui deviendront plus imaginaires par la suite. Ils évoquent des coupes biologiques ou géologiques dans lesquelles les montagnes s’élèvent et retombent comme des vagues, et où les rochers se métamorphosent en figures anthropomorphes.

Joseph Yoakum, The Mounds of PleasureJoseph Yoakum, Mt. Mourner in Maritine Alps near Diane FranceYoakum disait voir ce qui se trouve au-delà des choses matérielles, que pierres et rivières possèdent des forces vitales invisibles. Il signe systématiquement ses dessins, y ajoutant des légendes pour situer les paysages présentés. Afin de vendre ses travaux, il les présente dans la vitrine d’une ancienne échoppe de barbier qui lui sert de logement. Devenu célèbre assez rapidement, il est exposé au Whitney Museum de New York en 1972, l’année de sa mort. Une rétrospective lui sera aussi consacrée à l’Art Institute de Chicago, en 1995.

 

HENRY DARGERHENRY DARGER (1892-1973)
Né à Chicago, Henry Darger n’a que quatre ans lorsque sa mère meurt en mettant au monde sa petite sœur, immédiatement confiée à une autre famille. Il ne la reverra jamais. Le motif de la petite fille va être au coeur de son travail… Enfant doué, il adorait les livres illustrés. A l’âge de sept ans, son père doit le confier à un foyer pour orphelins. Il est ensuite placé dans une institution pour handicapés mentaux à 700 km de Chicago. En été, les enfants sont envoyé dans des fermes pour travailler. Henry aime la nature, les fleurs. On retrouvera cette nature exubérante dans son oeuvre. A 17 ans, il parvient à s’échapper, après avoir appris le décès de son père. Sans argent, il retourne à Chicago où il loue une petite chambre au photographe Nathan Lerner, et travaille comme plongeur et nettoyeur dans plusieurs hôpitaux de la ville jusqu’à sa retraite en 1963. A 21 ans, témoin de la destruction d’une ville de l’Illinois par une tornade, il est fasciné par les phénomènes météorologiques, les incendies, et les consigne dans un carnet. On retrouvera la thématique du feu associé à la guerre, dans bon nombre de ses dessins. Catholique pratiquant, Henry Darger assiste à la messe plusieurs fois par jour, mène une vie solitaire, recluse et discrète. Le soir, dans l’intimité de sa chambre, il se réinvente un monde parallèle à la la réalité, un monde imaginaire dans lequel il va vivre par procuration, le monde actuel ne lui convenant pas. Pendant plus de 60 ans, Henry Darger réalise en secret une oeuvre colossale constituée d’écrits, de collages, de dessins aquarellés, qui ne sera découverte qu’à sa mort.

HENRY DARGER fillette papillon Collection de l’Art Brut, Lausanne

HENRY DARGER fleurs Collection de l’Art Brut, Lausanne

HENRY DARGER enfant Collection de l’Art Brut, Lausanne

A la mort d’Henry Darger, à 81 ans, son logeur découvre dans la chambre de l’artiste, toutes sortes d’objets, statuettes et images religieuses, chaussures, bouteilles vides, ficelles avec lesquelles Darger faisait des pelotes – lorsqu’il était contrarié, l’artiste accablait Dieu et les lançait contre les images pieuses –, des piles de dessins, de magazines, de journaux, une autobiographie de deux mille pages, ainsi qu’une œuvre littéraire dactylographiée de plus de quinze mille feuillets intitulée In the Realms of the Unreal (« Dans les Royaumes de l’Irréel »). Certains feuillets ont été reliés par Darger, en plusieurs volumes.

Ces écrits sont accompagnés de plusieurs centaines d’aquarelles, de planches-panoramas. Ces grand panneaux recto/verso de très grand format travaillés au crayon de couleur, mine de plomb, aquarelle, comportent également des figurines découpées et collées. Le récit épique qui y est dépeint dès les années 60, relate la confrontation des forces du bien (les enfants) et du mal (les adultes) dans le royaume d’Abbieannia, théâtre de spectaculaires scènes de batailles. On y voit notamment les sept « Vivian Girls», héroïnes dotées d’un sexe masculin, s’opposer aux barbares, les « Glandéliniens ».  Les sept princesses du royaume Abbieannia sont en proie aux attaques répétées du diabolique John Manley. A la tête du domaine de Glandelia, il menace de réduire en esclavage tous les enfants.. Les sept sœurs sont à la tête d’une rébellion acharnée, aidées par leurs vaillantes légions de fillettes. On y trouve de géantes créatures aux ailes de papillons, les blengins, aux corps couverts d’écailles se terminant en queues pointues. Toutes ces aventures se déroulent sur une vaste planète autour de laquelle gravite la Terre, à la façon d’une lune.

Henry Darger quatre généraux Collection art Brut Lausanne

Henry Darger tête fillette Collection art Brut Lausanne

Pour présenter l’œuvre de Henry Darger, la Collection de l’Art Brut a souhaité reproduire l’espace physique de la chambre – environ
4 X 5 m – , lieu dans lequel il a créé toute la saga et des centaines de pages aquarellées, des centaines de pages dactylographiées… Ce, afin de montrer que cet artiste hors du commun a réalisé dans un espace restreint une œuvre gigantesque.
L’œuvre de Henry Darger est répartie entre différents musées, majoritairement nord-américains, notamment l’American Folk Art Museum et le MoMA de New York, l’Institut d’art de Chicago, ainsi que le LaM de Villeneuve-d’Ascq et la Collection de l’art brut de Lausanne.

Visible dès le 13 mai, l’exposition Chicago Calling est prolongée jusqu’au 1er novembre 2020

Collection de l’Art Brut // Avenue des Bergières 11 // ch CH – 1004 Lausanne
Tél. : +41 21 315 25 70
www.artbrut.ch

 

Afin de respecter les consignes sanitaires liées au Covid-19, la capacité du musée sera limitée à 50 personnes. Dans une optique de sensibilisation et d’accès à la culture pour tous dans cette période de crise, la Ville de Lausanne a décrété la gratuité des quatre musées communaux jusqu’au 8 juin.

Nouvelles dates de visite et ateliers jeune public : 5 septembre 2020, 14h30 : Visite commentée gratuite de l’exposition Chicago Calling // 5 septembre 2020, 14h00 : Atelier jeune public “Decalcomania” pour les enfants de 6 à 10 ans // 3 octobre 2020, 14h00 : Atelier jeune public “Decalcomania” pour les enfants de 6 à 10 ans. Inscriptions sur le site de la Collection de l’Art Brut, rubrique “agenda”

Henry Darger, 216 At Jennie Richee. Then are chased for long distance ...

Visuels : Henry Darger, Storm brewing. This is not strawberry the little girl is carrying – Entre 1930 et 1972, décalque, aquarelle et collage sur papier, Photo : AN – Collection de l’Art Brut, Lausanne, © Kiyoko Lerner/ 2020, Prolitteris, Zurich // Lee Godie, sans titre, s.d. Tirage argentique, 12 x 9.5 cm Collection Christopher LaMorte et Robert Grosset Photo ©John Faier // Pauline Simon, sans titre, 1968, Acrylique sur toile, 82.5 x 62 cm & Pauline Simon, sans titre, Acrylique sur toile, 1965 80 x 59.5 cm – Collection Karl Wirsum et Lorri Gunn – Photos ©John Faier // Wesley Willis, The Chicago Skyline, Sears Tower, Chicago River…, 1986 Stylo à bille et feutre sur carton, 71 x 99 cm. Collection Rolf et Maral Achilles // Wesley Willis Chicago 1986, Stylo à bille et feutre sur carton, 71.5 x 99.5 cm. Collection Rolf et Maral Achilles Photo ©John Faier // Joseph Yoakum, The Mounds of Pleasure/on JA Brimms.Farm Near Walnut Grove…, 197o.  Encre et pastel sur papier, Richard et Ellen Sandor Family Collection // Joseph Yoakum, Mt. Mourner in Maritine Alps near Diane France by Joseph E. Yoakum, 1968. Crayon de couleur et encre sur papier, 30 x 19 cm, Collection Intuit: The Center for Intuitive and Outsider Art, don de Martha Griffin, 2014.5.1. Photo ©John Faier // Henry Darger, 216 At Jennie Richee. Then are chased for long distance by Glandelinian soldiery with dogs. Entre 1930 et 1972, décalque, aquarelle et collage sur papier, 61 x 272 cm. Photo : AN – Collection de l’Art Brut, Lausanne, © Kiyoko Lerner/ 2020, Prolitteris, Zurich // Darger, Henry, sans titre, entre 1930 et 1972 – Aquarelle et mine de plomb, 39,5 x 27,2cm. Photo : AN – Collection de l’Art Brut, Lausanne © Kiyoko Lerner/ 2020, Prolitteris, Zurich // Photos sans mention : Françoyse Krier

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