Kunsthaus Zurich Calame, Le Grand Eiger au soleil levant
Kunsthaus Zurich Johann Jakob Ulrich, Bateau à vapeur en feu sur mer démontée

Jusqu’au 14 février 2021, le Kunsthaus est entièrement placé sous le signe du romantisme. A travers plus de 150 œuvres, cette exposition embrasse la production artistique allant de Johann Heinrich Füssli au premier Arnold Böcklin en passant par Alexandre Calame. 

C’est à la fin du 18ème siècle que le romantisme se développe en Europe. Les artistes commencent à créer des œuvres mettant l’accent sur les sentiments et la fascination pour l’inexplicable, à l’opposé de l’art sobre et rationnel du classicisme. En Suisse, ils découvrent dans leur propre environnement un motif pictural et fixent sur la toile les majestueux paysages de montagne et la glace éternelle des glaciers. Cette période artistique majeure du pays, qui n’a jusqu’à présent été examinée que de manière très parcellaire.

Kunsthaus Zurich Arnold Böcklin, Les Pins

L’exposition démontre l’éminente contribution des artistes suisses à l’évolution de la peinture de paysage, suit les artistes dans les académies des beaux-arts à l’étranger et met en évidence les liens étroits qui existaient entre les peintres. En intégrant de célèbres romantiques des pays voisins comme Caspar David Friedrich, Eugène Delacroix et William Turner, ce tour d’horizon rend hommage à la contribution suisse au romantisme tout en la replaçant dans une perspective internationale.
Mettre l’accent sur un romantisme typiquement suisse permet de mieux comprendre l’interaction entre spécificité locale et liens internationaux. L’esprit de renouveau particulier qui caractérise l’art suisse de cette époque se formule essentiellement au fil d’échanges intenses avec les artistes des pays voisins. Les artistes suisses essaiment ainsi dans les académies des beaux-arts de Paris, Dresde ou Vienne et tissent des réseaux efficaces, tout en réagissant avec sensibilité aux particularités locales de leur environnement didactique respectif.

Kunsthaus Zurich ranz Niklaus König. La chapelle de Guillaume tell au bord du lac des Quatre-cantons

Dès la fin du 18ème siècle, les beautés des paysages suisses deviennent des motifs recherchés par les artistes étrangers d’inspiration romantique. L’intensité de ces échanges par delà les frontières invite à ne pas parler catégoriquement d’un «romantisme suisse», mais plutôt d’un «romantisme en Suisse». Cette optique met en évidence des aspirations communes, mais aussi des caractéristiques artistiques localement déterminées. Peintures, dessins et films sont regroupés par thèmes dans la salle d’exposition de 1’000 m2.

Kunsthaus Zurich Ford Madox Brown, Manfred sur la Jungfrau
Kunsthaus Zurich Léopold  Robert. Femme de brigand veillant sur son mari endormi

La réalisation d’une exposition de cette envergure a été possible grâce à de précieux prêts de collections suisses et à l’intégration d’œuvres exceptionnelles provenant d’Allemagne, d’Autriche, de Grande-Bretagne et de France. La liste des artistes comprend des peintres préromantiques du rang de Caspar Wolf et Johann Heinrich Wüest, de grands noms de la période romantique, dont les Suisses Alexandre Calame, Charles Gleyre et Léopold Robert, mais aussi des célébrités mondiales comme Eugène Delacroix, Caspar David Friedrich et William Turner. Les travaux vidéo «Everything is going to be alright» de Guido van der Werve, «Projection (matin)» de Remy Zaugg et «Travel» de David Claerbout montrent que les idées romantiques de la fin du 18ème et du début du 19ème siècle résonnent encore aujourd’hui.

Kunsthaus Zurich William Turner, Le lac de Lucerne
Kunsthaus Zurich Johann Heinrich Füssli, Solitude à l'aube

Kunsthaus Zürich, Heimplatz 1
CH – 8001 Zurich www.kunsthaus.ch
L’audioguide (en allemand, en anglais et en français) fournit des informations de fond sur le romantisme et explique le thème de l’exposition.  Jusqu’au 14 février 2021

Visuels : Alexandre Calame, Le Grand Eiger au soleil levant (Le matin, vue du Grand Eiger), 1844. Dépôt de la Confédération suisse, Office fédéral de la culture, Fondation Gottfried Keller // Johann Jakob Ulrich, Bateau à vapeur en feu sur mer démontée, 1850-1853. Museum der bildenden Künste Leipzig // Arnold Böcklin, Les Pins, 1849. Kunstmuseun Basel, Legs Clara Böcklin 1923 // Franz Niklaus König. La chapelle de Guillaume tell au bord du lac des Quatre-cantons, vers 1810. Kunstmuseum Berne. // Ford Madox Brown, Manfred sur la Jungfrau, 1841/1861. Manchester Art Gallery, Manchester, Gift of Mr Frederick William Jackson // Léopold  Robert. Femme de brigand veillant sur son mari endormi, 1821. Kunstmuseum Saint-Gall // Joseph Mallord William Turner, Le lac de Lucerne, 1841. The Courtaud Gallery // Johann Heinrich Füssli, Solitude à l’aube, 1794-1796. Kunsthaus Zurich.

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