Gilles Paris portrait Certains coeurs...

Ça ne prévient pas, ça arrive / Ça vient de loin / Ça s’est traîné de rive en rive / La gueule en coin… / Le mal de vivre / Vaille que vivre (Barbara)

« Les cliniques spécialisées, je connais. Je m’y suis frotté comme on s’arrache la peau, à vif. Les hôpitaux psychiatriques sont pleins de gens qui ont baissé les bras, qui fument une cigarette sur un banc, le regard vide, les épaules tombantes. J’ai été un parmi eux. »
Une dépression ne ressemble pas à une autre. Gilles Paris est tombé huit fois et, huit fois, s’est relevé. Dans ce récit où il ne s’épargne pas, l’auteur tente de comprendre l’origine de cette mélancolie qui l’a tenaillé pendant plus de trente ans. Une histoire de famille, un divorce, la violence du père. Il y a l’écriture aussi, qui soigne autant qu’elle appelle le vide après la publication de chacun de ses romans. Peut-être fallait-il cesser de se cacher derrière les personnages de fiction pour, enfin, connaître la délivrance. « Ce ne sont pas les épreuves qui comptent mais ce qu’on en fait », écrit-il. (Photos Didier Gaillard-Hohlweg)

De l’ombre vers la lumière

« On ne connait pas les origines de la dépression : forme de fragilité, grande fatigue, mauvais excès. Un ensemble de raisons… Ce qui est rageant pour celui qui la vit mais aussi pour son entourage. » Avec ce témoignage tout en clair-obscur, en posant des mots sur sa souffrance, l’écrivain nous offre un récit à l’issue lumineuse. Parce qu’il n’existe pas d’ombre sans lumière. Il suffit de la trouver.

« Ce livre évoque mes années de dépression et comment je m’en suis sorti. Et aussi mes trente-cinq ans dans l’édition, ma famille dysfonctionnelle, mon parcours d’écrivain. Entre deux dépressions, j’ai eu la chance de vivre normalement et de supporter la menace d’une épée de Damoclès. Je suis heureux de la vie que j’ai menée, elle ressemble à celle de milliers d’autres personnes. Il vient une heure où chacun doit affronter ses démons pour mieux s’en libérer. Je me suis défendu contre la bête, pas question d’être dominé par elle. Entrez dans ma vie, comme on entre dans une danse… »

Et sans prévenir, ça arrive / Ça vient de loin / Ça s’est promené de rive en rive / Le rire en coin / Et puis un matin, au réveil / C’est presque rien, mais c’est là / Ça vous émerveille / Au creux des reins / La joie de vivre… (Barbara)

Gilles Paris portrait
Gilles Paris Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

Le parcours de Gilles Paris

Le premier roman de Gilles Paris – Papa et Maman sont morts (Le Seuil, 1991) – a été adapté au cinéma. Le suivant, Auto-biographie d’une Courgette, traduit en plusieurs langues, s’est vendu à plus de 150 000 exemplaires. Il a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation pour la télévision intitulée C’est mieux la vie quand on est grand, réalisée en 2007 par Luc Béraud.
Au pays des kangourous, récit à l’écriture poétique,  sorti en 2012, reçoit de nombreux prix, comme le Prix Cœur France 2012, le Prix Roman de la ville d’Aumale 2012, le Prix des lecteurs de la bibliothèque Goncourt 2012, le Prix Folire 2012 et le Prix Plume d’Or 2013.

Flammarion ~ Gilles Paris
Certains cœurs lâchent pour trois fois rien

 

 

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