Galerie de la Tine, Troistorrents VS

Robert Hainard hermineLa Galerie de la Tine à Troistorrents (VS) consacre une grande exposition au maître sculpteur animalier Robert Hainard. Plus de 350 gravures sur bois et quelque 50 sculptures en bronze sont à découvrir jusque fin janvier 2020.

Dans le site spectaculaire des gorges de la Tine, la galerie consacre plusieurs pièces aux œuvres de l’artiste, scientifique et philosophe genevois né en 1906 et décédé le 26 décembre 1999, le jour de l’ouragan Lothar. Une exposition exceptionnelle qui montre plus d’un tiers de la production de gravures sur bois réalisées par l’artiste. Mammifères européens, passereaux et oiseaux du lac, hiboux, rapaces, grands coqs et autres pélicans témoignent du sens de l’observation et de l’amour de la nature de l’artiste. La galerie présente aussi quelques rares œuvres consacrées à sa famille, Robert Hainard n’ayant peint que peu de personnages.

C’est à l’École des Beaux-Arts qu’il va faire la connaissance de Germaine Roten, sa future épouse, qui suit les cours du soir dispensés par Philippe Hainard, le père de Robert. Dès 1929, l’année de leur mariage, Robert et Germaine travaillent et voyagent ensemble. (Visuel ci-contre : @Fondation Robert Hainard)

C’est un élan vital qui pousse Robert Hainard, sa vie durant, à saisir les multiples aspects d’une nature secrète et paisible. Il l’exprime dans des dizaines de milliers de croquis, des milliers d’aquarelles, des centaines de sculptures et bien sûr dans ces près de mille gravures polychromes sur bois, qui lui permettent de diffuser auprès d’un public très large les impressions et les émotions si profondes ressenties dans cette « contemplation active » qu’il a si bien su décrire.

Fort de cette communion avec ce monde extérieur indépendant de la volonté humaine, animé de l’incoercible besoin de transmettre sa perception de la beauté intrinsèque de la nature, doué d’un charisme tout spontané, Robert Hainard a su communiquer tout au long de sa vie, sa foi et sa passion aux générations qui l’ont côtoyé puis succédé.

Robert Hainard a vu son œuvre couronnée de nombreuses distinctions, dont, pour ses publications scientifiques résultant de ses innombrables observations, le doctorat honoris causa de l’Université de Genève en 1969. Il s’éteint la nuit où souffle l’ouragan Lothar, en décembre 1999.

Galerie de la Tine, Troistorrents salle d'exposition Robert Hainard

Galerie de la Tine, Troistorrents exposition Robert Hainard, antiquités

Galerie de la Tine, Troistorrents exposition Robert Hainard, bronze

Galerie de la Tine, Troistorrents Robert Hainard, bronze sanglier

Né à Genève en septembre 1906, de parents peintres, Robert Hainard montre très tôt des dispositions marquées pour le dessin. Fasciné depuis son enfance par les animaux, le jeune Robert dessine dès l’âge de 4 ans et sculpte ses premiers morceaux de bois. A peine sevré, muni d’allumettes brûlées en guise de crayons, il dessine sur des rognures de papier tombées de la table à dessin de ses parents. Cette précocité se confirme à six ans : il dessine un poisson d’après nature et précise dans sa légende “Petite perche mâle”. A 10 ans, il réalise sa première gravure et ses toutes premières sculptures d’animaux. Robert Hainard a dessiné depuis son plus jeune âge. A douze ans, il quitte l’école. Adolescent, il bat la campagne avec un arc et des flèches ou avec un carnet de croquis.

Un procédé original de gravure sur bois en couleurs 

A la fin de la scolarité obligatoire, dont il passe les trois dernières années en autodidacte guidé par son père, il poursuit pendant quatre ans sa formation aux Arts Industriels de Genève dans la classe de sculpture sur bois. En 1927, Edouard Collet, son maître, lui transmet la maîtrise d’un métier à la fois précis et souple qu’il saura adapter rapidement à la gravure sur bois mettant au point un procédé nouveau qui permet de rendre le velouté et les nuances des scènes de la nature sauvage tout comme du visage humain. En 1925, il expose pour la première fois, à Monza. En 1929, il expose ses premières estampes animalières au Salon genevois de l’œuvre. Il participera par la suite à au moins 120 expositions. Dans les années 1960, le Genevois partait à l’aventure en Slovénie pour dessiner les ours bruns.

Galerie de la Tine, Troistorrents canards et oiseaux Robert Hainard

Galerie de la Tine, Troistorrents Robert Hainard Bronze Hermine

Galerie de la Tine, Troistorrents -é Robert Hainard salle pierres

 

Galerie de la Tine, Troistorrents - Robert Hainard bronze héron

Galerie de la Tine, Troistorrents - Robert Hainard bronze cerf Galerie de la Tine, Troistorrents - gérald lange galeriste

Une œuvre colossale et l’art du bel objet

“Peintre, graveur et sculpteur animalier, mais aussi écrivain, naturaliste et philosophe, Robert Hainard travaillait au moins 13 à 14 heures par jour. Il avait chez lui plus de 36’000 dessins d’observation. Il a en outre réalisé quelque 900 xylogravures tirées en moyenne sept fois. Sans compter des centaines de bronzes”, commente Gérald Lange, propriétaire des lieux dont le regard admiratif s’attarde sur les bronzes et qui fait admirer les coloris et détails d’œuvres demandant “parfois jusqu’à 18 teintes et 13 gravures sur bois nécessaires à la réalisation d’une seule gravure… C’était un précurseur, un avant-gardiste, ses écrits étaient prémonitoires. Cinquante ans avant tout le monde, il prônait l’humilité de l’homme devant la nature. Epris de nature, il souffrait du progrès destructeur. Il ne pensait pas qu’il irait aussi vite et que la disparition des espèces prendrait des proportions aussi importantes”.

Sans compter ses livres. Les “Mammifères sauvages d’Europe“, son ouvrage majeur, fait encore autorité. Le Genevois a publié en tout treize livres de réflexions sur l’homme et de la nature, de théorie artistique et de naturalisme.

Galerie de la Tine, Troistorrents - Robert Hainard BisonsGalerie de la Tine, Troistorrents - Robert Hainard Hiboux

Galerie de la Tine, Troistorrents - Robert Hainard Oiseau - hibou

Galerie de la Tine, Troistorrents - Robert Hainard autoportrait

Depuis bientôt 30 ans, la Galerie de la Tine à Troistorrents organise des expositions d’artistes du 19ème et du 20ème siècle ainsi que des artistes contemporains dans un lieu particulier : un chalet classé construit en 1846 et restauré (Prix Patrimoine Suisse 1992), dans le magnifique site  des gorges de la Tine à Troistorrents. Montagne, nature, découverte, sensibilité et force sont les grands thèmes des artistes présentés qu’ils soient connus comme R. Hainard, E. Vallet, A. et F. Gos ou contemporains, G. Es-Borrat, M. Kozuck, P-Y. Gabioud. (Visuel ci-contre : Autoportrait – R. Hainard)

La Galerie de la Tine, c’est aussi :

– Un chalet classé construit en 1846 et restauré (Prix Patrimoine Suisse 1992), un four à pain, une grange dans le site spectaculaire des gorges de la Tine à Troistorrents (trois ponts en pierre voûtés, des moulins, une forge).

– Une exposition permanente de 300 m2, meubles anciens de montagne, art populaire, tableaux et objets rustiques du XVIIème au XXème siècle.

– La réalisation d’encadrements et des conseils spécialisés pour restaurations (chalets, meubles, tableaux) et décoration d’intérieur (boiseries, planchers, fourneaux en pierre ollaire).

Exposition ROBERT HAINARD

Ouvert tous les jours de 14h30 à 18h30 jusque fin janvier 2020 // Fermeture le lundi // Entrée libre

Galerie de la Tine – Gérald Lange // CH-1872 Troistorrents // +41 (0)24 477 70 70 +41 (0)79 621 43 72

www.latine-galerie.com

 

Galerie de la Tine, Troistorrents - Robert Hainard grands bronzes

Galerie de la Tine, Troistorrents - le moulin

La Tine, Troistorrents - le moulin, maisons accolées aux rochers

 

 

 

Chemin des Vieux Moulins 1
Troistorrents 1872, Suisse
Tél. +41 (0)79 226 33 16
Ouvert tous les jours
du 01/05 au 30/09/2019,
Pour les groupes,
ouvert toute l’année
sur réservation.

 

 

 

Les Moulins de la Tine, site exceptionnel

Sur le chemin qui était l’ancienne route qui reliait Monthey à Champéry, Les Moulins de la Tine datent de 1401 et tout le site est classé par l’Etat du Valais et la Confédération Helvétique en tant que «Monuments Historiques». Les bâtiments de cet ensemble artisanal constituent un fleuron du patrimoine culturel et historique. Ils permettent de comprendre les activités liées à l’exploitation de la force hydraulique avec des moulins, un foulon, un pressoir, une forge et un couvert à louer “Espace Scierie”. Blottis contre les falaises, à l’entrée de l’étroite gorge de la Tine de Morgins, le chalet du meunier et son musée de l’habitat, une collection d’outils et une exposition permanente sur le chanvre, de même que sur le bois et ses métiers, complètent la visite.
Le pont actuel a été construit autour des années 1750. C’était la zone industrielle de toute la vallée d’Illiez. Les gens de l’époque, profitant de la force hydraulique de cette eau avaient une scierie – une forge avec habitation – des moulins avec habitation des foulons et un pressoir. Au XVIIème siècle déjà, on dénombrait 3 moulins à grains, 2 foulons, 1 pour le grain et 1 pour le chanvre et les fruits, un pressoir pour le cidre ou le vin, une forge, surtout pour les fers des chevaux, une scierie, ainsi que les habitations du meunier et du maréchal-ferrant. Aujourd’hui restauré, le site constitue un ensemble artisanal à visiter à tout prix.

www.vimoti.ch

(Photos sans mention : Françoyse Krier)

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