La Fondation de l’Hermitage s’intéresse aux liens entre les beaux-arts et l’une des grandes révolutions visuelles du 20ème siècle : le cinéma ! Et ouvre ainsi un nouveau chapitre à son exploration de la modernité artistique… Une magnifique exposition, l’occasion de voir des oeuvres de François Bocion, Eugène Boudin, Berthe Morisod, Pierre Bonnard, Camille Pissarro, Max Ernst, Dali, Man Ray, René Magritte, Hans Richter, Robert Delaunay, Marcel Duchamp, Fernand Léger, Nicolas de Staël… jusqu’au 3 janvier 2021.

Par une douce matinée d’été, la presse était accueillie dans les jardins de l’Hermitage, par Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage, Lausanne, Sylvain Amic, directeur de la Réunion des Musées métropolitains Rouen Normandie et Frédéric Bonnaud, directeur général de la Cinémathèque française, Paris. L’exposition s’articule de manière chronologique autour de thématiques éclairant le dialogue entre arts et cinéma. : Avant le cinéma, Les Frères Lumière et l’impressionisme, Charlot et le cubisme, Rythmes formels, Expressionisme allemand, Expressionisme russe, Surréalisme, Filmer l’art, Vagues modernes, Le cinéma politique et militant.

Fernand Léger. La Roue (Abel Gance
Mimmo Rotella. La Storia del cinema,
Mimmo Rotella, La Dolce Vita,
Bande à part, Une femme mariée (Jean-Luc Godard
Clément Hurel A bout de souffle (Jean-Luc Godard,
Alexandre Rotchenko. Ciné-oeil, la vie à l'improviste

Fernand Léger. La Roue (Abel Gance, 1923) Affiche, lithographie en couleur. Paris, Collection la Cinémathèque française. // Mimmo Rotella, La Dolce Vita, 1963-1974. Collage et décollage d’affiches sur toile Genève, Fondation Gandur pour l’Art. // Clément Hurel A bout de souffle (Jean-Luc Godard, 1960) Affiche, lithographie Paris. Collection la Cinémathèque française. // Mimmo Rotella. La Storia del cinema, 1991. Huile, sérigraphie et collage sur toile Paris, Collection la Cinémathèque française. // Bande à part, Une femme mariée (Jean-Luc Godard, 1964), 1968. Affiche, Sérigraphie couleur Paris, couleur. Paris, Collection la Cinémathèque française. // Alexandre Rotchenko. Ciné-oeil, la vie à l’improviste (Kino-Glaz), (Dziga Vertov, 1924). Affiche, lithographie en couelur, Paris, Collection la Cinémathèque française.

Le XIXème siècle est le théâtre d’innombrables innovations techniques qui bouleversent profondément les pratiques artistiques et le regard porté sur le monde. Parmi elles, divers procédés visuels tentent de retranscrire le mouvement ou le passage du temps. Delacroix, Ingres, Corot et Degas utilisèrent la photographie à des fins de documentation. De nombreux critiques et historiens du cinéma comparent les premiers films des frères Lumière avec l’impressionisme.

Charlie Chaplin Les Temps modernes
Lucien Jaquelux. Charlot, sans date
Les temps modernes Eléments de décor

Dans la salle dédiée à Charlie Chaplin (Charles Chaplin, dit) : Les Temps modernes (Modern Times), 1936. Photogramme // Lucien Jaquelux. Charlot, sans date. Mine de graphite, fusain estompé et gouache sur papier. Paris, Collection la Cinémathèque française. // Les Temps modernes (Modern Times), 1936. Eléments de décor (roues ayant servi pour l’engrenage de la machine), bois peint. Paris, Collection la Cinémathèque française.

L’avènement de la photographie en 1840 fait naître l’espoir de saisir les mouvements de la matière et de transcrire l’évolution motrice des animaux et des hommes. Tout est en place pour la naissance du cinéma, effective en 1891.

Sergueï M. Eisenstein. Le Cuirassé Potemkine
Sergueï M. Eisenstein. Le Cuirassé Potemkine Escaliers
Eisenstein. Le Cuirassé Potemkine Poussette dans l'escalier

Sergueï M. Eisenstein. Vues du film Le Cuirassé Potemkine (Bronenossets Potiomkine), 1925. Photogramme Berlin. Stiftung deutsche Kinemathek.

Jean Cocteau Le sang d'un poète, 1930

Jean Harold,Orphée

Jean Cocteau Le sang d’un poète, 1930. Plâtre polychrome. Paris, Collection la Cinémathèque française. // Boîte tenue par le cycliste dans Un chien andalou de Luis Bunuel (1929), 1928. Bois, métal, papier. Paris, Collection la Cinémathèque française. // Man Ray (Emmanuel Radnitsky, dit) Perpetual Motif, 1923-1970. Edition Galleria IL Fauno, Turin n° 3/40, métronome, photographie d’un oeil lenticulaire. Collection Marion Meyer. // Jean Harold, pseudonyme supposé de Jean Cocteau. Orphée (Jean Cocteau, 1950)Affiche, impression offset noir et blanc par Affiches Gaillard Paris, Collection la Cinémathèque française.

Art de la lumière par excellence, le cinéma devient un nouveau champ d’expérimentation vers lequel se tournent les artistes qui veulent contester les salons officiels, les académies et les conventions dites bourgeoises.
Les peintres sont tentés d’abandonner leurs pinceaux et de prendre la caméra. Ils trouvent des équivalences entre toile et pellicule. Cinéastes autant que peintres, certains transforment leurs toiles en rouleaux que l’imagination du spectateur peut faire défiler comme une monumentatle pellicule.

Gérard Fromager
Gérard Fromager  le drapeau français
Le cinéma s'insurge

Si les années 1960 sont propices aux recherches sur la couleur au cinéma, elles voient également la concrétisation des lutte sociales et idéologiques dont les révolutions de mai 1968 constituent l’apogée.
Au sortir d’une manifestation, Fromager, jeune plasticien imagine un tableau-affiche représentant le drapeau français dont le rouge coule, évoquant le flux de la jeunesse qui se répand dans la rue. L’oeuvre fascine Godard qui la reproduit en peinture et propose à Fromager d’en faire du cinéma. Ce film-tract réalisé à 4 mains a conservé toute sa puissance symbolique et visuelle.

robot pour Metropolis Fritz Lang
Pablo Picasso Costume pour Parade

A gauche, Walther Schulze-Mittendorff robot Metropolis pour Metropolis (Fritz Lang, 1927), 1970. Sculpture en bois et métal peints en argenté, sur socle. Exemplaire créé par le décorateur du film pour le musée du cinéma Henri- Langlois au Palais de Chaillot à Paris à la demande de Henri Langlois. Paris, Collection la Cinémathèque française. // A droite, Pablo Picasso Costume pour Parade, ballet de Jean Cocteau, 1917. reconstitution de Jean Abricat, 1969. Bois peint. Paris, Collection la Cinémathèque française.

Fondation Hermitage - septembre 2020

Programme d’activités : Projection du film A bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard. Mercredi 16.09 à 19 h. Casino de Montbenon (Lausanne)

Ateliers, visite-découverte, stage…
www.fondation-hermitage.ch

Fondation de l’Hermitage // Route du Signal 2 //
1018 Lausanne
Exposition Arts et Cinémas jusqu’au 3 janvier 2021

De gauche à droite, Aurélie Couvreur, commissaire de l’exposition pour l’étape lausannoise, conservatrice de la Fondation de l’Hermitage; Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage, Lausanne; Frédéric Bonnaud, directeur général de la Cinémathèque française, Paris; Sylvain Amic, directeur de la Réunion des Musées métropolitains Rouen Normandie. (Photos Françoyse Krier)

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