Giovanni Giacometti : Paysage de neige (soleil),
Giovanni Giacometti : L'Alouette
A gauche, Giovanni Giacometti : Paysage de neige (soleil), 1910 © Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte, Winterthur.
Giovanni Giacometti : L’Alouette, 1920. Bündner Kunstmuseum, Coire

Les Grisons, canton suisse situé dans les Alpes au sud-est de la Suisse, à la frontière du Liechtenstein, de l’Autriche et de l’Italie, constitue depuis longtemps une terre d’accueil et d’inspiration pour de nombreux artistes. Cette superbe exposition retrace la féconde restitution de ces paysages à l’aube du XXème siècle, à travers le regard d’un noyau d’artistes s’articulant en particulier autour de Giovanni Giacometti. Giacometti, Amiet et Hodler deviendront les représentants du renouveau de la peinture helvétique au début du XXème siècle.

L’exposition d’Evian permettra de faire connaître des artistes Suisses majeurs de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXème siècle ainsi que la découverte d’œuvres qui pour beaucoup d’entre elles restent inconnues du grand public. Elle présente les liens et échanges personnels, artistiques et amicaux, entre Giovanni Giacometti (né à Stampa en Suisse en 1868, décédé à Glion en 1933) et Giovanni Segantini, son aîné de 10 ans, qui devient son ami et son maître et peint sur le même territoire, ainsi que deux de ses contemporains, Cuno Amiet et Ferdinand Hodler. A partir de ce quatuor d’artistes, l’exposition explore l’héritage qu’ils ont pu transmettre sur le territoire grison, à travers d’autres figures de l’art moderne, puis de la création contemporaine, liées à ces espaces alpins.

En janvier 1887, le jeune Giovanni Giacometti débute sa formation artistique à l’Akademie der Bildenden Künste de Munich. Il y rencontre Cuno Amiet, peintre suisse originaire de Soleure, avec qui il se lie d’amitié. Tous deux poursuivent à partir de la fin de 1888 leurs études à Paris, en particulier à l’Académie Julian. 
Giacometti fera ensuite découvrir sa terre natale, le Bregaglia, territoire des Grisons, à son ami, lui-même proche de Ferdinand Hodler. Les Grisons accueillent également à cette époque le peintre d’origine italienne Giovanni Segantini, d’abord en 1886 à Savognin, puis en 1894 à Maloja, trait d’union entre la haute vallée de l’Engadine et la vallée de Bregaglia, qui s’enfonce vers l’Italie et le lac de Côme.

La fascination des lieux, la beauté des paysages et le sentiment de liberté auront attiré et inspiré bien des artistes, penseurs, écrivains ou cinéastes : Friedrich Nietzsche, Sigmund Freud, André Gide, Marcel Proust, Thomas Mann – avec “La montagne magique” dont l’intrigue se déroule justement dans les Grisons –, Rainer Maria Rilke, Hermann Hesse, Jean Cocteau, Jean Genet, Olivier Assayas, Claude Chabrol…

Segantini, inspiré par les paysages majestueux des Grisons

Giovanni Segantini : Paysage alpin avec femme à la fontaine,
Giovanni Segantini : Paysage alpin avec femme à la fontaine, vers 1893 © Kunst Museum, Winterthour
Giovanni Segantini : Retour de la forêt
Giovanni Segantini : Retour de la forêt, 1890 © Segantini-Museum, Saint-Moritz

Paul Badrutt. Photographie de Giovanni Segantini,
Paul Badrutt. Photographie de Giovanni Segantini, 1898. Segantini Museum, Saint-Moritz.

En 1886, le peintre Giovanni Segantini et sa famille s’installent dans les Grisons, à Savognin.
Agé de 28 ans, Segantini se met à peindre frénétiquement les montagnes environnantes qu’il gravit pour y poser son chevalet. Inspirée du pointillisme de Georges Seurat (1859-1891), sa technique divisionniste consiste à appliquer des couleurs pures en fins traits parallèles, au lieu de les mélanger sur la palette, laissant à l’œil le soin d’opérer le mélange des couleurs. En résultent des tableaux éclatants, baignés de lumière.
Dès 1894, Segantini acquiert une réputation internationale. La famille déménage alors à Maloja, village situé à 1800 mètres d’altitude, entre la haute vallée de l’Engadine et le val Bregaglia qui s’enfonce vers l’Italie. Segantini y rencontre Giovanni Giacometti, originaire de Bregaglia et de dix ans son cadet, qui deviendra son élève et ami, et ira peindre avec lui en montagne.
En 1899, alors qu’il travaille sur un de ses tableaux monumentaux, installé dans une cabane à plus de 2700 mètres d’altitude, il est terrassé par une péritonite et meurt le 28 septembre. Les derniers mots prononcés par Segantini seraient : « Voglio vedere le mie montagne ». Je veux voir mes montagnes.
La même année, le jeune photographe Andrea Garbald (1877-1958), natif du val Bregaglia, devient chroniqueur de la vallée en immortalisant sur ses plaques de verre la nature, les sommets et les habitants de la vallée, parmi lesquels la famille Giacometti.

Giovanni Giacometti, Ferdinand Hodler, Cuno Amiet…

Après la mort de Segantini en 1899, Giovanni Giacometti s’éloigne progressivement du style divisionniste, notamment sous l’influence des peintres Cuno Amiet et Ferdinand Hodler, qui le rejoignent régulièrement dans les Grisons. Il s’attachera inlassablement à restituer la magie de la lumière, comme dans Soleil d’hiver près de Maloja (1926). Pour gagner sa vie, Giacometti réalise, outre ses peintures, des commandes décoratives et des affiches publicitaires pour sa vallée.

Tout au long de sa vie, Giovanni Giacometti explore de multiples techniques: huile, aquarelle, dessin, estampe, lithographie… L’aquarelle lui permet de restituer avec spontanéité l’extraordinaire variété des paysages de l’Engadine. L’artiste retourne souvent sur les mêmes lieux, à différents moments, pour en saisir la diversité des ambiances, les multiples variations de lumières et de couleurs. A partir de 1901, il peint régulièrement depuis Capolago, où la famille passe ses étés, devant un magnifique panorama sur le lac de Sils et les sommets qui l’entourent. Outre ses toiles, Giacometti y réalise de très nombreuses aquarelles, jouant avec le grain du papier, les effets de transparence, les coloris de même que les formes
et les lignes, simplifiées par le geste rapide de l’aquarelle.

Giovanni Giacometti : Paysage de neige (soleil)
Giovanni Giacometti : Paysage de neige (soleil), 1910
© Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte, Winterthur

Giovanni Giacometti : Vue de la haute vallée de l'Albigna en Bregaglia, depuis l'Alpascella au col de Septimer
Giovanni Giacometti : Vue de la haute vallée de l’Albigna en Bregaglia, depuis l’Alpascella au col de Septimer, 1932
© Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte, Winterthur
Giovanni Giacometti : Lac de Sils
Giovanni Giacometti : Lac de Sils, 1906 @ Collection privée, Bregaglia

Cuno Amiet, un des plus illustres représentant du courant symboliste suisse, accompagne régulièrement Giovanni Giacometti pour peindre à l’aquarelle les paysages autour de Sils. Lui aussi trouve dans cette technique l’outil idéal pour rendre la beauté éclatante du panorama, entre lac et montagnes, où les effets atmosphériques sont particulièrement changeants. Sa maitrise de la couleur a donné à la peinture suisse du XXe siècle une nouvelle impulsion.

Pour Ferdinand Hodler, le séjour en Engadine sera l’occasion de poser les prémices d’une nouvelle technique de composition qu’il nomme parallélisme, dans laquelle l’image est symétrique par rapport au milieu du tableau. Le photographe Albert Steiner (1877-1965) reprendra cette technique à son compte.

Giovanni et son épouse Annetta auront quatre enfants : Alberto (1901-1966), Diego (1902-1985), sculpteur et designer, Ottilia (1904-1937) douée pour la couture et le tissage, et Bruno (1907-2012), architecte. En 1906, Giovanni réaménage une ancienne étable en atelier, espace que s’appropriera plus tard son fils Alberto. En 1923, il réalise gracieusement pour le Club Alpin Suisse un panorama des montagnes surplombant le val Bregaglia et répertoriées par l’alpiniste Christian Klucker. Cinquante exemplaires sont imprimés et l’œuvre, accrochée dans l’atelier, y restera jusqu’à nos jours. L’atelier est aujourd’hui ouvert au public

Cuno Amiet : Lac de Sils avec montagnes
Cuno Amiet : Lac de Sils avec montagnes, 1909
© Collection privée, Bregaglia
Cuno Amiet : Fenaison dans le val Bregaglia,
Cuno Amiet : Fenaison dans le val Bregaglia, 1890
© Collection privée
Giovanni Giacometti : Vue depuis Soglio vers l'Italie
Giovanni Giacometti : Vue depuis Soglio vers l’Italie, 1921
© Museo Ciäsa Granda, Stampa

Alberto Giacometti : le dessin, départ de toute son œuvre

Au milieu de ces espaces magiques, se pose le regard existentialiste du sculpteur Alberto Giacometti, premier fils de Giovanni et Annetta. “Les Trois hommes qui marchent” (1948) pourraient être son père Giovanni, son parrain Cuno Amiet et le parrain de son frère Bruno, Ferdinand Hodler. « Trois hommes qui avancent, échangent, s’influencent et qui prennent tous trois des chemins artistiques – et de vie – très différents ».

Alberto Giacometti : Trois hommes qui marchent
Alberto Giacometti : Trois hommes qui marchent, 1948,
© Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence
Alberto Giacometti : La montagne (Lunghin)
Alberto Giacometti : La montagne (Lunghin), 1930
© Fondation Giacometti, Paris

Alberto Giacometti : Montagnes,
Alberto Giacometti : Montagnes, vers 1918 © Fondation Alberto Giacometti, Kunsthaus Zurich

Alberto se met très tôt à recopier des chefs-d’œuvre de la peinture. Les influences de son père et de son parrain Cuno Amiet sont très présentes dans les premières peintures qu’Alberto réalise dans le val Bregaglia et à Capolago. Il s’essaie à la peinture à l’huile, ainsi qu’à l’aquarelle, en reprenant la palette de ses aînés. Hodler aussi l’influence. En 1922, il s’installe à Paris, mais retourne très régulièrement à Stampa auprès de sa famille, dans sa région natale qui reste une riche source d’inspiration pour son travail. C’est ainsi qu’il représente les sommets alentours : Piz Margna, Piz Lunghin, Piz Duan, Piz Corvatsch…

Alberto Giacometti dessine avec un trait qui se fait de plus en plus dense, aux lignes nerveuses et griffées qui se superposent. Il recherche, par la vivacité de son dessin, à saisir l’essence d’une montagne, d’un paysage ou d’une personne. Sa palette aussi se simplifie, abandonnant les couleurs vives des aînés pour des gris souvent nuancés de bleu. Ses sculptures manifestent la même recherche de vérité.

Alberto Giacometti s’émancipe ainsi progressivement de ses aînés pour développer une œuvre sculptée et graphique radicalement différente, mais en revenant toujours sur le territoire et sur les motifs privilégiés par son père. Toute sa vie il s’attachera à les représenter à sa manière singulière, nerveuse, au trait acéré et en utilisant une palette sombre et restreinte.

Cunio Amiet. Lac de Sils avec montagnes
Giovanni Giacometti ou Cunio Amiet. Esquisse au dos du tableau Lac de Sils avec montagne
A gauche, Cunio Amiet. Lac de Sils avec montagnes, 1909
© Collection privée, Bregaglia / Ci-dessus : Giovanni Giacometti ou Cunio Amiet. Esquisse au dos du tableau. Aquarelle sur carton, 1906 © Collection privée, Bregaglia

Au mois de juillet 1896, Giovanni Giacometti et Cuno Amiet, se rendent près d’un lac dans le val de Cam, pour y peindre ensemble six semaines durant. Le résultat artistique de cette expérience alpine s’avère très modeste : à peine quelques esquisses, non conservées. En 2016, lors de la restauration de l’atelier Giacometti à Stampa, une ébauche réalisée lors de cet épisode pluvieux est découverte au dos d’une autre toile. Jusqu’alors, aucune représentation du val de Cam n’était connue. Ni le catalogue des peintures de Giacometti, ni celui d’Amiet ne font référence à ce sujet.
De même, ni l’analyse stylistique, ni les nombreux écrits de Giacometti et d’Amiet n’ont permis à ce jour d’attribuer la paternité de l’œuvre à l’un plutôt qu’à l’autre. L’existence même de cette ébauche constitue un témoignage révélateur de la fertile amitié entre les deux artistes.

L’œuvre puissante de Ferdinand Hodler

Ferdinand Hodler. La Retraite de Marignan VI,
Ferdinand Hodler. La Retraite de Marignan VI, 1896-1905. Aquarelle, encre noire et crayon
© Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte, Winterthur

En août 1896, la commission suisse d’art lance un concours destiné aux décors muraux du Musée national suisse à Zurich. Pour les fresques devant orner les lunettes du mur occidental de la salle d’armes centrale, le sujet proposé est la « Retraite des Suisses après la bataille de Marignan, 1515 ». En novembre 1896, Giovanni Giacometti a déjà réalisé de nombreux dessins préparatoires avec des figures et, notamment, une esquisse peinte représentant un guerrier portant un camarade blessé. Mais, faute de temps, il ne poursuit pas le travail et ne remet pas sa proposition. Le concours est finalement remporté par Ferdinand Hodler. En 1898, Amiet, grand admirateur de l’œuvre de Hodler réalisera le portrait du peintre devant l’une de ses esquisses pour ce concours.
Les fresques peintes par Hodler sont toujours en place aujourd’hui au Musée national suisse à Zurich.
Ferdinand Hodler est considéré comme l’un des peintres suisses qui a le plus marqué la fin du XIXème et le début du XXème siècle.

Autoportraits, échanges amicaux, sensibles et artistiques

Giovanni Giacometti . Tête d’Alberto
Giovanni Giacometti . Tête d’Alberto, 1929 © Museo Ciäsa Granda, Stampa.
Collection privée
Cuno Amiet : Buste de Ferdinand Hodler,
Cuno Amiet : Buste de Ferdinand Hodler, 1922 © Kunstmuseum, Soleure

Giovanni Giacometti : Portrait d'Alberto
Giovanni Giacometti : Portrait d’Alberto, 1921 © Musée des Beaux-Arts, Lausanne
Cuno Amiet : Portrait de Ferdinand Hodler
Cuno Amiet : Portrait de Ferdinand Hodler devant son tableau de Marignan, 1898
© Kunstmuseum Soleure

Hodler, Segantini, Giacometti et Amiet ont pratiqué l’autoportrait et également développé tout un jeu de portraits en miroir, se représentant les uns les autres dans diverses situations. Ces portraits réciproques sont à l’évidence l’occasion de rendre hommage au maître, comme Giacometti ou Amiet représentant respectivement Segantini ou Hodler sur leur lit de mort.

Giovanni Giacometti : Giovanni Segantini sur son lit de mort
Giovanni Giacometti : Giovanni Segantini sur son lit de mort, 1918 © Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte, Winterthur
Cuno Amiet : Ferdinand Hodler sur son lit de mort
Cuno Amiet : Ferdinand Hodler sur son lit de mort, 1918 © Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte, Winterthur

Ces portraits sont aussi l’expression d’une complicité entre deux artistes étroitement liés : Giacometti et Amiet se peignent réciproquement dans leur petit appartement parisien pendant leurs études à l’Académie Julian. Amiet représente son ami Ferdinand Hodler devant ses propres œuvres ou en sculpture, etc. échanges à la fois amicaux, sensibles et artistiques.
Giovanni Giacometti ne se lassera pas de peindre et dessiner sa famille, en particulier son fils Alberto qu’il voit grandir. Amiet fera de même avec son filleul Alberto, qui lui rendra plusieurs fois visite à Oschwand, dans le canton de Berne.

Giovanni Segantini, projet pour l’Exposition universelle de Paris, 1900

Segantini et l’Exposition universelle de 1900

Giovanni Segantini conçoit en 1898 un ambitieux projet pour l’Exposition universelle de Paris qui doit avoir lieu en 1900. Pour l’occasion, il veut faire construire un bâtiment circulaire, près de la Tour Eiffel, et y exposer, dans un espace de 3850 m2, un triptyque monumental de l’Engadine : La Vie – 
La Nature – La Mort, ainsi que des toiles de Giovanni Giacometti, Amiet et Hodler. Trop onéreux, le projet est rejeté par la commission de l’Exposition universelle, mais Segantini continuera à travailler à ses trois tableaux jusqu’à sa mort prématurée en 1899.

Au Palais Lumière d’Evian-les-Bains, la salle rend hommage au projet de Segantini sous la forme d’un espace circulaire de 7 mètres de diamètre, modèle réduit à l’échelle 1:10 de celui imaginé pour l’Exposition universelle. Au centre de la pièce, un bonhomme de neige de béton blanc, le Restschnee-Mann de Dominik Zehnder, est installé de manière à tourner son regard vers l’est, en direction du Schafberg où Segantini a perdu la vie. Deux phrases tirées du journal de l’artiste et traduites en français, matérialisent au sol cette direction, ainsi que celle de l’emplacement parisien prévu pour le projet de l’Exposition universelle.

Kurt Sigrist : Schlittenzeichen
Kurt Sigrist : Schlittenzeichen (marques de luge), acier rouillé, 1979/2011 © Collection de l’artiste
Affiches annonçant la nouvelle exposition sur les murs du Palais Lumière d’Evian



Affiche La lumière feretile, Palais Lumière d'Evian

En plus d’une amitié indéfectible, les quatre artistes se sont inspirés les uns des autres en se nourrissant des influences majeures de l’art moderne. Ils laissent un héritage qui va au-delà de la perception de la « Montagne fertile » et vont être à leur tour une source d’inspiration pour des figures de l’art moderne et de l’Art contemporain liées à ces espaces alpins : Andrea Garbald, pionnier de la photographie, a vécu et travaillé toute sa vie dans le paysage alpin de Bergell, Albert Steiner, un des plus grands photographes suisses du XXème siècle, Joseph Beuys, dessinateur, sculpteur, performeur, vidéaste, Kurt Sigrist, artiste suisse contemporain, Remy Zaugg, peintre, sculpteur, concepteur et responsable de la rétrospective Alberto Giacometti en 1991 à Paris.

Palais Lumière Évian
Quai Charles-Albert Besson, 74500 Évian
Tél. +33 (0)4 50 83 15 90

www.palaislumiere.fr

Site web : https://ville-evian.fr/fr/palais-lumiere/expositions/expositions-2020-2022

Exposition prévue jusqu’au 30 mai 2021. Comme toute les institutions culturelles, le Palais Lumière est temporairement fermé.

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