
“Quand tu es arrivé au sommet de la montagne, continue de grimper”. Proverbe Tibétain
Le vendredi 13 juin 2025, la commune de Chamonix-Mont-Blanc a participé aux célébrations des 70 ans de l’Aiguille du Midi, site emblématique de la haute montagne et fleuron du territoire chamoniard. Le téléphérique de l’Aiguille du Midi part du centre de Chamonix et grimpe jusqu’à 3 842 mètres d’altitude. De là, les alpinistes peuvent poursuivre leur ascension vers le point culminant des Alpes : le Mont Blanc, à 4 806 mètres.



(du col du Midi) et de l’Aiguille du Midi
XVIIIème siècle : les Alpes deviennent un terrain d’exploration scientifique et d’alpinisme. Nombre d’alpinistes français et étrangers s’aventurent en haute montagne pour réaliser les premières ascensions du massif du Mont-Blanc. Le sommet du mont Blanc est atteint en août 1786. L’Aiguille du Midi, est encore inexplorée.
En 1818, le poète polonais Antoni Malczewski et six guides chamoniards (dont Jacques Balmat qui fut un des deux premiers arrivés en haut du mont Blanc) réalisent la première ascension de la face Nord de l’Aiguille du Midi. Le sommet devient alors un objectif important pour les alpinistes. En 1905, l’idée d’un téléphérique commence à germer et la construction d’un premier “téléférique” débute en 1909. Il est inauguré pour les premiers Jeux olympiques d’hiver organisés à Chamonix en 1924. Les cabines, de taille modeste, comportaient deux classes : la première classe en cabine fermée et la seconde ouverte sur l’extérieur. Le billet représentait l’équivalent d’un mois de salaire d’un ouvrier !
Modernisation en profondeur
Le premier téléphérique de France offre alors à Chamonix une renommée internationale et donne naissance à une piste légendaire.
Sur le plan technique, le téléphérique est rapidement dépassé. Son éloignement du centre-ville et la difficulté de construire le tronçon jusqu’au au sommet à 3 842 mètres ont limité son développement. 1951 – 1955 : construction du téléphérique actuel qui devient le plus haut téléphérique du monde et transporte les premiers passagers le 31 mai 1955.



de haute montagne
Exploit d’ingénierie pour l’époque : dans un premier temps, le câble était acheminé par le monte-charge du téléphérique, puis, chaque homme partait avec une bobine de 30 kg sur le dos pour rejoindre le sommet. Six alpinistes originaires de Chamonix et du Val d’Aoste (Gérard Paul, Roger Demarchi, Arturo Ottoz, Fernand Gaspard, Camille Pession et Attilio Truchet), entreprennent une tâche délicate : tendre un câble test du futur téléphérique. Acheminé au Col du Midi, il est porté en bobines par les guides. Assemblé et descendu sur la trace Nord, il tiendra bon tout l’hiver. Son installation préfigure un nouveau tracé pour la remontée mécanique.
Le téléphérique de l’Aiguille du Midi, qui mène à 3 777 mètres, est alors la plus haute remontée mécanique au monde. Mais il est détrôné au début des années 1960, par le téléphérique de Merida, au Venezuela, qui amène ses passagers à 4 765 mètres.




Funambules de l’acier et des intempéries
Confrontés au chômage, de nombreux Italiens en quête de travail en France sont recrutés par le biais du bouche-à-oreille. Aux côtés des équipes françaises présentes, l’activité est intense, quelles que soient les altitudes. C’est dans cette atmosphère de travail acharné et de ballet incessant entre hommes et matériaux, qu’ils se sont engagés dans un pari audacieux : construire le téléphérique le plus haut du monde !
Dans ses reportages, Philippe Gaussot, journaliste au Dauphiné Libéré, décrit les hommes, une corde autour de leur taille en guise de protection, évoluant sur des poutres et des filins. Leur courage lui inspire une image saisissante : les “Araignées du Ciel”, bâtisseurs de l’extraordinaire, qui ont payé un lourd tribut à ces travaux d’équilibristes et font désormais partie de l’histoire de la vallée chamoniarde.
Les cabines ont été renouvelées lors de la grande rénovation de 1991. Une année qui voit une modernisation en profondeur : machineries et câbles neufs, cabines panoramiques, spacieuses et confortables ainsi que l’ouverture d’un ascenseur qui mène à la terrasse sommitale avec vue à 360°.
Sécurité des voyageurs en cas de tourmente au sommet : une salle principale creusée dans le rocher et des salles annexes peuvent loger 600 personnes assises et chauffées.




Rencontre avec Christophe Profit
La montée à L’Aiguille du Midi est l’occasion de rencontres insolites et inoubliables : celle de Christophe Profit ce jour de juin 2025 en est une. Originaire de Rouen, le jeune Christophe commence l’escalade à 16 ans. En 1980, il effectue son service militaire à Chamonix et obtient son diplôme de Guide de haute montagne en 1986. A ce jour, il totalise 10 ascensions de la face Nord de l’Eiger. A son palmarès, la première en solo intégral de la Directe américaine aux Drus, première ascension de l’arête Nord-Ouest du K2. Considéré par un nombre important d’alpinistes comme une référence dans l’exercice de ce métier, pour sa rigueur et son éthique, Christophe Profit est un “défenseur d’une montagne à l’état pur”.
Une des principales attractions touristiques de la région

L’Aiguille du Midi est un important point de départ pour de nombreuses courses d’alpinisme, à commencer par l’ascension du mont Blanc par la voie des 3 Monts, itinéraire légèrement plus physique que la voie normale (mont Blanc du Tacul, mont Maudit et mont Blanc). Plus de 800 000 touristes se pressent, chaque année, en haut de l’Aiguille du Midi pour profiter d’une vue imprenable sur les principaux sommets du massif du Mont-Blanc et distinguer la pointe Helbronner qu’il est possible de rejoindre via les télécabines du Panoramic.
Construit dans les années 1930, le refuge des Cosmiques (3 613 m), proche de la gare d’arrivée de l’Aiguille du Midi, sert de laboratoire d’études des rayons cosmiques. Son sous-sol héberge toujours des activités de recherches menées en partenariat avec le CNRS.
“L’alpiniste est un homme qui conduit son corps là où, un jour, ses yeux ont regardé… ” Gaston Rébuffat
Panoramas exceptionnels, pauses détente et gastronomie : Terrasses panoramiques : vue à 360° sur les Alpes françaises, suisses et italiennes.
Terrasse sommitale : Accessible par ascenseur, c’est le point culminant de la visite.
Le 3842 : l’un des restaurants les plus hauts d’Europe. Cuisine savoyarde avec vue imprenable.
Cafétéria / Boutique : pour un repas rapide, souvenirs, cartes postales, etc.

AGENDA
Retrouvez tous les grands événements et animations sur :
www.chamonix.com
Visites culturelles et éducatives :
Espace Vertical : petit musée qui retrace l’histoire de l’alpinisme, des premières ascensions, des guides chamoniards…
Espace Mont-Blanc : infos sur la géologie, la glaciologie, la faune et la flore du massif.
Espace Histoire : rétrospective de la construction du téléphérique.
Pallier Hypoxie : espace où sont expliqués les effets de la diminution de l’oxygène avec l’altitude sur l’organisme.