
Chaque année, dès novembre, le Château de Gruyères présente une exposition ayant pour thème les festivités de fin d’année.
Novembre 2025 : des cohortes d’anges ont quitté les cieux pour investir le Château de Gruyères. Indissociables de la période de Noël, ces créatures célestes se dévoilent sous toutes leurs formes à l’occasion d’une exposition à découvrir jusqu’au 11 janvier 2026.
Avec Anges à l’infini, le public fait connaissance de ces messagers divins et explore leurs différentes facettes au travers de
la diversité des représentations, sacrées ou profanes, de
la fin du Moyen Âge à nos jours.
Quel rôle les anges jouent-ils dans l’histoire de Noël ? Quels sont leurs fonctions et leurs attributs ? D’où vient leur forme ailée ? Comment les artistes contemporains réinvestissent-ils cette figure ?

L’ange et ses ailes
Les anges de l’Annonciation

L’ange ailé s’impose progressivement dans l’art chrétien à partir de la fin du IVème siècle. Cette manière de représenter ces messagers célestes est due à l’influence de l’effigie de plusieurs divinités grécoromaines et égyptiennes. En Égypte, la déesse Isis protège l’enfant Horus de ses grandes ailes, préfigurant le motif de l’ange gardien.
Dans la mythologie grecque, Niké (Victoire) et Éros (Amour) contribuent également à la formation de l’image de l’ange ailé. Un détour dans l’Antiquité permet au public de découvrir ces précurseurs de la figure angélique représentés sur des vases grecs, des statuettes en bronze ou en terre cuite et même sur un imposant fragment de sarcophage romain.
Le récit de la naissance du Christ qui débute bien avant le soir de Noël, commence par deux annonciations angéliques : la première à Marie, la seconde à son époux Joseph. Depuis la fin du Moyen Âge, l’iconographie de l’Annonciation, relatée dans l’Évangile de Luc, présente l’archange Gabriel, paré d’habits somptueux, face à la Vierge, et tenant dans sa main un sceptre ou une fleur de lys, symbole de pureté.
Dans l’Évangile de Matthieu, un ange apparaît en songe à Joseph et dissipe ses craintes concernant l’origine de la grossesse de son épouse. Au coeur de l’exposition, on peut admirer une série de tableaux des XVIᵉ et XVIIᵉ siècles, des gravures du XVIIIᵉ siècle où, dotés d’ailes somptueusement ciselées, les anges de l’Annonciation s’y déploient avec magnificence.
Des anges par milliers
Si les textes bibliques ne mentionnent pas de présence d’anges au moment de la naissance de Jésus, ils sont intégrés dans les représentations de la Nativité à partir du Moyen Âge. Ils essaiment au fil des siècles, foisonnant à l’extrême à l’époque baroque alors que les artistes les répandent en cohortes sur leurs décors.
Apparaissant d’abord en petit comité, ils essaiment au fil des siècles, foisonnant à l’extrême à l’époque baroque alors que les artistes les répandent en cohortes sur leurs décors. Dans les scènes d’Annonce aux bergers ou Adoration des bergers, l’ange proclamant la venue du Sauveur est rejoint par une légion céleste qui chante « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ». Trompette, trombone, luth, harpe, vielle et viole, psaltérion ou organetto, les instruments se multiplient dans les mains des anges, peints ou sculptés.
À partir du XIXème siècle, les anges de Noël se déclinent à l’infini dans les œuvres et les décors
de Noël. Investissant le sapin du pied à la pointe, ils se déclinent à l’infini dans les œuvres et les décors de Noël, investissant le sapin du pied à la pointe, ils se retrouvent dans les crèches,
sur les figurines accrochées aux branches, remplaçant parfois la traditionnelle étoile
au sommet de l’arbre.
Les anges foisonnent également sur de nombreux supports en carton et papier, prenant les traits juvéniles de Cupidon, dieu romain de l’amour, ou ceux d’un angelot de la période baroque.

Dünnenberger. Photo : Château de Gruyères

Un céleste protecteur
Figure bienveillante, l’ange gardien s’avère un motif récurrent dans les chambres d’enfants. L’angélique protecteur s’y propage sous la forme d’estampes dont le foisonnement est possible grâce au développement de la lithographie au XIXème siècle. Souvent représenté sous des traits empreints de douceur, l’ange incarne une présence rassurante.
À l’approche de Noël, il accompagne symboliquement les enfants jusqu’à la fête. Présent sur de nombreux calendriers de l’Avent,
il remplace parfois les lutins du Père Noël et participe aux réjouissances des plus jeunes.



Trois artistes pour trois regards contemporains : Diane Deschenaux, photographe, Anja Jenny, artiste peintre, et Maria Eugenia Poblete, artiste pluridisciplinaire présentent chacune une œuvre caractéristique de leur art : série photographique, capture de formes vaporeuses dans le ciel puisant dans les attributs et l’imaginaire généralement associés aux anges; figure irrévérencieuse où le divin se dissout dans le kitsch des célébrations hivernales; installation Tiw, où le bien et le mal coexistent et respirent ensemble.
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Autour de l’exposition
Anges à l’infini invite le public la découvrir ces êtres surnaturels et leurs multiples facettes jusqu’au 11 janvier 2026. Sylvie Ruffieux, conteuse, propose aux visiteurs de tous âges un moment d’émerveillement à l’écoute des plus belles histoires de Noël, le 14 décembre et le 3 janvier.
Château de Gruyères – Rue du Château 8 – 1663 Gruyères
Horaires : Tous les jours // Novembre – mars : 10h – 17h // Avril – octobre : 9h – 18h
Tél. : + 41269212102 | chateau-gruyeres.ch

