Time is Tomi Vue d’une salle d’exposition

L’exposition “Time is Tomi” explore la relation particulière de Tomi Ungerer au Temps. Imaginée en partenariat avec le musée Tomi Ungerer- Centre international de l’Illustration à Strasbourg, cette exposition met en parallèle l’œuvre de l’artiste et l’histoire familiale des Ungerer, constructeurs d’horloges astronomiques et d’édifice à Strasbourg à partir du milieu du XIXème siècle. Profitant de deux mois et demi de sommeil forcé, dessins, horloges et archives vous donnent donc rendez-vous jusqu’au 20 septembre pour arpenter les salles du musée et admirer le travail des Ungerer père et fils. De plus, vous aurez une autre bonne raison de franchir les portes du musée car « Cet été, c’est gratuit ! »

« Dans cette exposition, le temps vécu et le temps ressenti, la quête effrénée d’un temps de plus en plus précis et le temps qui nous échappe sont autant de facettes conciliées. Une occasion de mettre en regard l’omniprésence du temps et de la mort dans l’oeuvre de Tomi Ungerer. Un thème inédit, jamais montré lors d’une exposition et qui prend tout particulièrement son sens au musée du Temps à Besançon », commente Laurence Reibel, conservateur en chef du Musée du Temps.
“Je suis né avec la mort”… Premier lien très intime de Tomi Ungerer avec ce sentiment du temps qui passe, qui fuit, et la mort inéluctable : celle de son père en 1935 alors qu’il avait 4 ans. Evénement qui va le poursuivre toute sa vie, un thème qu’il va développer tout au long de son oeuvre. Au cœur des thématiques du Musée du Temps, Time is Tomi est la première rétrospective en France consacrée à Tomi Ungerer sur le thème du Temps qui lui était cher et qui inscrit résolument le dessinateur dans la filiation de sa famille d’horlogers.

Tomi Ungerer, sans titre, Der Herzinfarkt Né à Strasbourg, Tomi Ungerer (1931-2019) a hérité de sa famille d’illustres fabricants d’horloges d’édifice, non seulement la passion pour tout ce qui est mécanique, mais également un don pour le dessin. Son arrière-grand-père et son arrière-grand-oncle maniaient le crayon autant pour des travaux techniques que personnels. Mais c’est l’œuvre graphique de son père, Théodore Ungerer, qui est restée la plus marquante.
Peu intéressé par les mouvements artistiques de son époque,
Théodore aimait dessiner son environnement, sa famille, les lieux où il séjournait, remplissant des carnets entiers de ses croquis et esquisses, utilisant l’aquarelle, la gouache, le crayon, le collage. Son modèle préféré était son épouse Alice, la mère de Tomi, dont il ne cessait de souligner la grande beauté. C’est à son père que Tomi Ungerer doit ce qu’il est devenu : l’un des grands dessinateurs de notre temps. (Visuel ci-contre : Tomi Ungerer, sans titre, Der Herzinfarkt | Collection Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration | Copyright © Tomi Ungerer / Diogenes Verlag AG Zürich, Suisse. Tous droits réservés | création graphique : Thierry Saillard – Musées du Centre)

Artiste curieux de techniques et de supports divers

L’œuvre multiforme de cet artiste touche de nombreux registres : livres pour enfants, affiche et dessin publicitaires, dessin satirique et érotique… La sélection, effectuée sur l’ensemble de la collection du Musée Tomi Ungerer-Centre international de l’Illustration à Strasbourg et dans toutes les facettes de l’œuvre de l’artiste, a permis de dégager plusieurs axes et les contextualiser avec l’héritage familial des Ungerer, constructeurs strasbourgeois d’horloges d’édifice. Au rez-de-chaussée, la partie Ungerer et le temps, dans les combles l’histoire de la fabrique Ungerer.

S’il choisit de s’engager dans la voie artistique plutôt que de reprendre l’entreprise familiale, Tomi Ungerer garde un attachement certain à cet héritage, déclinant le thème du Temps dans tous les aspects de son œuvre. La soixantaine de dessins présentés donne à voir combien les mécanismes et automates sont omniprésents dans l’œuvre de l’artiste, tandis que la mort y apparaît comme un thème majeur, presque obsessionnel. Car Tomi Ungerer exprime une véritable passion pour tout ce qui est mécanique. En témoigne sa collection de jouets conservée aux musées de Strasbourg. Il réalise également des esquisses et des croquis dans le but de fabriquer des jouets et des jeux dont certains ont vu le jour, comme la voiture qu’il a construite pour ses deux fils.

« Placé en introduction de l’exposition, L’Autoportrait à la mort, un dessin unique qui donne l’impression que l’artiste se confronte directement à la Mort qu’il essaie d’apprivoiser et à laquelle il montre un dessin. Ce dessin symbolique, exceptionnel dans l’oeuvre graphique de l’artiste – utilisation de crayons gras, lavis – sort très rarement des collections et a été montré une seule fois depuis l’ouverture du musée Ungerer de Strasbourg, en 2007 », mentionne Thérèse Willer, conservateur en chef du Musée Tomi Ungerer, Centre international de l’Illustration, Strasbourg.

L’Autoportrait à la mort Tomi Ungerer

Tomi Ungerer« Rapt »

Tomi Ungerer. Sans titre.

L’Autoportrait à la mort, 1975. Encre de Chine, lavis d’encre noire, crayon gras noir sur papier. Strasbourg, Musée Tomi Ungerer – Centre International de l’Illustration. Inv. 99.991.21.585 © Diogenes Verlag AG Zürich / Ayants droits Tomi Ungerer  // Tomi Ungerer« Rapt », Rigor Mortis 1981-1982. Encre de Chine noire et sépia sur papier calque Strasbourg, Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration. Inv. 99.991.15.1 © Diogenes Verlag AG Zürich. Ayants droits Tomi Ungerer // Tomi Ungerer. Sans titre. Impression offset. Strasbourg, Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration. Inv. 77.989.14.30 © Diogenes Verlag AG Zürich / Ayants droits Tomi Ungerer.

Tomi Ungerer fasciné par la mécanique du Temps

Les instruments de mesure du Temps sont des motifs récurrents dans tous ses registres graphiques. Dans les livres pour enfants, ils ornent les décors intérieurs et sont représentatifs d’une époque. Dans les dessins satiriques, ils servent de support à la critique sociale du monde contemporain. Le dessinateur représente sans distinction le coucou suisse, la montre-bracelet, la montre à gousset ou l’horloge mécanique avec ses poids; le sablier ou le métronome… Il recourt régulièrement à la représentation de mécanismes de tous genres qui lui permet de démontrer que l’automatisation de la société contemporaine provoque la déshumanisation de celle-ci. Le motif de l’être humain que l’on remonte comme un automate est significatif à cet égard. Dans un autre registre, les dessins érotiques tracés à la plume de la série Fornicon expriment le même phénomène : dans un futur incertain, les êtres humains ne communiquent plus entre eux et ne trouvent la jouissance qu’avec des mécanismes, des plus simples – comme un métronome – aux plus complexes.

Les Ungerer : une fabrique d’horloges d’édifice à Strasbourg (1858 – 1989)

Musée du Temps Besançon exposition horloges Ungerer SchwilguéMusée du Temps Besançon exposition Ungerer Schwilgué

En contrepoint aux dessins de Tomi Ungerer, l’exposition est l’occasion de raconter l’histoire de la fabrique d’horlogerie d’édifice Ungerer. De l’embauche des frères Ungerer par le grand horloger Jean-Baptiste Schwilgué sur le chantier exceptionnel de la troisième horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg (1838-1842), à la vente de l’entreprise Ungerer en 1989, ce sont plus de 150 ans d’histoire qui sont retracés.

Tomi Ungerer avec un cadran d’horloge monumentale firme Ungerer Aiguilles monumentales de la Cathédrale Saint-Michel à Hambourg.

 

Anonyme. Tomi Ungerer avec un cadran d’horloge monumentale de la firme Ungerer. Vers 1990-1993. Archives du Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration, Strasbourg
© Musées de la Ville de Strasbourg //
Anonyme. Aiguilles monumentales de la Cathédrale Saint-Michel à Hambourg. 1911 Photographie sur plaque de métal. Strasbourg, Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration © Musées de la Ville de Strasbourg, M. Bertola

 

 

Soucieux de leur héritage familial, les Ungerer ont su préserver un riche fonds d’archives et d’instruments, aujourd’hui conservé dans les musées de Strasbourg et aux Archives départementales du Bas-Rhin, témoignage rare et précieux dans le domaine de l’horlogerie monumentale. Quatre générations Ungerer se succèdent à la tête de l’entreprise durant près de 150 ans, sur une période marquée par l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne en 1871 et les deux Guerres mondiales, mais également par l’évolution de l’horlogerie monumentale. L’horlogerie mécanique subit progressivement la concurrence de l’électrique puis, au XXème siècle, des horloges radio-pilotées. Dans ce contexte, la fabrique Ungerer s’est sans cesse attachée à se diversifier et développe dès 1913 une activité de réparation automobile, afin de s’assurer une activité constante, jusqu’au rachat de l’entreprise en 1989 par l’entreprise Bodet.

Jean-Baptiste Schwilgué (1776-1856). Machine à tailler les roues.

Horloge monumentale, construite par Schwilgué à Strasbourg 1845

 

Jean-Baptiste Schwilgué
(1776-1856). Machine à tailler les roues. Sans date. Bois, métal. Strasbourg, musée historique © Musées de la Ville de Strasbourg, M. Bertola // Grieshaber. Horloge monumentale, construite par Schwilgué à Strasbourg 1845. Lithographie. Strasbourg. Archives départementales du Bas-Rhin ©Musées de la Ville de Strasbourg, M. Bertola
 

 

 

 

 

L’horlogerie d’édifice : une production monumentale 

L’horlogerie d’édifice appartient au domaine de l’horlogerie mécanique et fonctionne sur les mêmes principes. L’objectif d’une horloge d’édifice est de donner à voir et à entendre l’heure publique à distance grâce à de grands cadrans et à des cloches massives. Le tout nécessite beaucoup de puissance, fournie par des rouages imposants, mis en mouvement par des poids très lourds. Pour une autonomie d’une semaine, il faut au minimum 10 mètres de hauteur de descente des poids, d’où la localisation de ces horloges dans des clochers, des beffrois ou des combles.

Toutes uniques, les pièces des premières horloges d’édifice, apparues au XIIIème siècle, étaient finies à la main. Jean-Baptiste Schwilgué est l’un des premiers horlogers à concevoir, dès 1825, des machines spécifiques pour la fabrication des horloges d’édifice. Au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, de nouvelles machines apparaissent, beaucoup plus puissantes car mues par des machines à vapeur puis par l’électricité. En permettant des finitions précises, elles ouvrent la voie à la production en série et aux pièces interchangeables. De nombreuses entreprises d’horlogerie d’édifice se créent alors partout en France et en Europe. Pour accueillir ces machines, lourdes, volumineuses et puissantes, les Ungerer construisent une nouvelle usine qui ouvre en 1903.

 

Horloge astronomique Cathédrale Strasbourg Alfred et Théodore Ungerer

L’Horloge astronomique de la Cathédrale de Strasbourg 

Natif de Strasbourg, Jean-Baptiste Schwilgué (1776-1856) voue une véritable passion à l’Horloge astronomique de la cathédrale qu’il se promet de restaurer un jour. Installé comme horloger à Sélestat en 1796, il revient à Strasbourg en 1827 et fonde sa propre entreprise quand il obtient, en 1938, le marché pour édifier la 3ème Horloge astronomique de la Cathédrale de Strasbourg, en 1938 et qu’il mettra 4 ans à la réaliser. Il conserve la magnifique structure en bois de l’horloge précédente, construite au XVIème siècle, mais y installe des mécanismes entièrement nouveaux. Le 31 décembre 1842, l’une des plus complexes machines mécaniques jamais réalisées est inaugurée.

Les Ungerer ont pris la suite du grand mécanicien et horloger Jean-Baptiste Schwilgué. Embauchés, les deux  premiers Ungerer horlogers, Jules-Albert et son frère Auguste-Théodore, ont travaillé avec lui sur ce chantier exceptionnel. Cette horloge reste par la suite le fil rouge de l’activité des Ungerer puisqu’ils reprennent l’entreprise de Schwilgué en 1958 jusqu’en 1989 et continuent l’entretien et la restauration de l’Horloge astronomique, tout en réalisant ponctuellement des commandes d’exception, à l’image de leur œuvre majeure, l’Horloge astronomique de la cathédrale de Messine en Sicile (1933). Au début de la Seconde Guerre mondiale, à la demande de la Ville, ils retirent tout les mécanismes de l’horloge de Strasbourg pour les mettre en sécurité et les réinstallent après la guerre.

Tomi Ungerer entretient un lien très fort avec la cathédrale de Strasbourg, “SA” cathédrale, s’Menschter en alsacien, avec laquelle il jongle dans son iconographie, la transformant en jouet, l’introduisant dans ses collages…

Le coq automate de Strasbourg construit en 1354

Schéma de l'Horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg

Les chars des jours de semaine Horloge Cathédrale de Strasbourg

 

 

Le coq automate, construit en 1354 // Schéma de l’Horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg, en 1842 // Les chars des jours de semaine

 

En 1922, Alfred Ungerer publie un ouvrage de référence sur ce chef-d’œuvre qu’est l’Horloge astronomique de la Cathédrale de Strasbourg, qui a fait l’objet de nombreuses rééditions, et en 1931, Les horloges astronomiques et monumentales les plus remarquables de l’Antiquité à nos jours. Même s’il affirme se sentir écrasé par cet édifice, la Cathédrale fait partie intégrante de l’imaginaire de Tomi Ungerer au même titre que d’autres motifs rappelant l’Alsace. Il l’a ainsi souvent représentée comme emblème de sa ville natale et en a même fait le thème central d’un livre, Mes Cathédrales. Elle y est devenue un support humoristique et satirique comme si, d’une certaine manière, il avait l’intention de la désacraliser. Découverte depuis la chambre d’hôpital de son père, il ne semble pas, en revanche, qu’il en ait connu dans son enfance les automates de son horloge astronomique, dont l’entreprise familiale assurait l’entretien.

 montre pendentif de Gaspard Cameel

 montre pendentif de Gaspard Cameel en vente

 

Bijou de qualité  exceptionnelle, de Gaspard Cameel qui vécut à Strasbourg fin XVIème et début du XVIIème, cette montre pendentif est en or massif.  Dans la revue horlogère française réputée,  La France horlogère, Theodore Ungerer, père de Tomi, appelle à une souscription et fait jouer tous ses réseaux pour susciter des dons, afin de conserver cette montre achetée grâce à eux. // Ungerer et Cie. Prototype d’horloge à astrolabe. Début des années 1980. Métal, émail, laiton. Collection particulière.

 

Horloges publiques et carillons : production courante des Ungerer

Depuis 1838, La fabrique Schwilgué/Ungerer a installé plus de 8000 horloges en France et à l’étranger, fourni près de 700 horloges dans le Nord-Est de la France, en Alsace et Lorraine, mais aussi dans les territoires frontaliers allemands et suisses. Les mairies achètent des horloges publiques pour les clochers d’église, les hôtels de ville, les écoles. La fourniture d’horloges de gare devient un important débouché jusqu’à la fin du XIXème siècle et les usines se dotent elles-aussi d’horloges.

L’entreprise comptera jusque 70 employés. L’évolution de l’horlogerie monumentale l’oblige à s’adapter lorsque la demande en horloges mécaniques diminue. L’électrification du remontage des poids d’horloges constitue un marché important dans les années 1920. Les « abonnements » auprès des communes pour l’entretien des horloges publiques lui garantissent une activité continue notamment en période de guerre. Au cours du XXème  siècle, elle développe de nouveaux produits en commercialisant notamment des horloges électriques. L’entreprise fournit également des carillons en s’associant avec des fondeurs de cloches.

Horloges Ungerer en Franche-Comté 

Dans les années 1930, l’entreprise Ungerer recense plus de 150 horloges d’édifice vendues en Franche-Comté. C’est à Besançon que la dynastie a laissé ses traces les plus remarquables. La mairie procède à l’acquisition de trois nouvelles horloges au milieu du XIXème siècle. En 1845, Jean-Baptiste Schwilgué équipe l’église Saint-Pierre d’une horloge monumentale. En 1858, les Ungerer livrent à leur tour une horloge à l’église de la Madeleine. En 1929, ils offrent une horloge à la nouvelle École nationale d’horlogerie, actuel lycée Jules Haag. En 1930, la ville leur commande la mise en place du remontage automatique des horloges publiques. L’horloge astronomique au pied de la citadelle, a été également entretenue par la famille Ungerer.

La célèbre horloge astronomique de la cathédrale Saint-Jean est également liée aux Ungerer à plusieurs égards. En 1849, Jean-Baptiste Schwilgué est pressenti pour construire une horloge, mais le projet lui échappe au profit d’Auguste-Lucien Vérité, constructeur de l’horloge actuelle en 1864. En 1966, les Ungerer sont choisis pour restaurer l’horloge dont ils assurent l’entretien jusqu’en 1985.

Théodore Ungerer .dessin du Lion de la cathédrale de MessineMessine Horloge astronomique Le lion rugit Messine Horloge astronomique Le coq chante 3 foisThéodore Ungerer (1897-1935). Lion de la cathédrale de Messine. 16 juillet 1931. Crayon au graphite et crayons de couleur sur papier calque. Strasbourg, Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration. Inv. 99. 2008 1. 268 © Musées de la Ville de Strasbourg, M. Bertola // Le lion rugit et le coq, comme celui de Strasbourg, chante 3 fois en battant des ailes.

 

 

Productions d’exception : Hambourg, Messine, Oslo, Strasbourg

Les Ungerer ont émaillé l’histoire de la fabrique de quelques réalisations d’envergure. Chacune des générations suivantes a réalisé une horloge d’exception.
En 1911, suite à l’incendie de l’église Saint-Michel de Hambourg, la fabrique Ungerer installe une horloge d’édifice dans le bâtiment reconstruit. Il s’agit de la plus grande horloge mécanique d’Allemagne dont l’aiguille des minutes mesure près de 5 mètres de long.
Inaugurée en 1933, l’horloge astronomique de Messine en Sicile est considérée comme la plus haute horloge astronomique du monde. Toujours en fonctionnement aujourd’hui, elle continue à attirer les curieux venus assister au ballet des 54 automates dessinés par Théodore Ungerer, le père de Tomi, dont le lion rugissant de 6 mètres de haut et le coq qui chante.

En 1950, Charles Ungerer, frère de Théodore, installe une horloge astronomique à carillon, dans le tout nouvel hôtel de ville d’Oslo, l’un des plus gros carillons du monde – 49 cloches – qui joue toutes les heures, de sept heure à minuit, des airs différents.

En reprenant la tête de l’entreprise en 1964, Jean Boutry, neveu de Charles et beau-frère de Tomi Ungerer, poursuit la tradition familiale. Il développe plusieurs projets d’horloges monumentales à planétaires ou astrolabes, dont celles de la Communauté Urbaine de Strasbourg (1976) et de l’aéroport d’Orly ouest (1970), que des millions de passagers peuvent toujours admirer aujourd’hui. Reconnue pour son expertise, l’entreprise est également sollicitée pour la restauration d’horloges astronomiques historiques parmi les plus célèbres, dont Beauvais (1929), Lyon (1955) ou Besançon (1966).

Partenaire privilégié de cette exposition, le Musée Tomi Ungerer-Centre international de l’Illustration a ouvert ses portes en 2007, suite aux dons de l’artiste – entre 1975 à 2008 – d’un ensemble exceptionnel de 14’000 œuvres et de 1600 jouets de sa collection à la Ville de Strasbourg. Depuis sa création, le musée a acquis une place incontestée et unique en France dans le domaine du dessin d’illustration.

 

Tomi Ungerer, Les souvenirs et les regrets, aussi ! , Tomi Ungerer, Guess Who ?Tomi Ungerer lors d'une exposition à GenèveVilla Bernasconi 1985

Tomi Ungerer, Les souvenirs et les regrets, aussi ! , dessin inédit pour Rigor Mortis, 1981-1982. Collection Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration. Copyright © Tomi Ungerer / Diogenes. Verlag AG Zürich, Suisse. Tous droits réservés. Création graphique : Thierry Saillard – Musées du Centre // Tomi Ungerer, Guess Who ?, The Underground Sketchbook. Collection Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration. Copyright © Tomi Ungerer/Diogenes Verlag AG Zürich, Suisse. Tous droits réservés. Création graphique : Thierry Saillard – Musées du Centre // Tomi Ungerer, lors de son exposition en 2015, Villa Bernasconi à Genève (photo FK) .  

 

Time is Tomi – le Temps en héritage  jusqu’au 20 septembre 2020

Profitant de deux mois et demi de sommeil forcé, dessins, horloges et archives vous donnent rendez-vous jusqu’au 20 septembre pour admirer le travail des Ungerer père et fils. Une autre bonne raison de franchir les portes du musée : « Cet été, c’est gratuit ! »

Musée du Temps // 96 Grande rue // 25000 Besançon
Tél. : +33 3 81 87 81 50
www.mdt.besançon.fr

(Photos sans mention : Françoyse Krier)

 

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