Archives municipales de Dijon Bibliothèque

Les Archives Municipales font partie des plus vieilles institutions de Dijon. On peut en faire remonter l’histoire à la concession de la charte
de commune en 1187 par le Duc de Bourgogne, Hugues III. Site préservé depuis 1730 et classé Monument Historique, les Archives municipales conservent plus de 8 kilomètres de documents datés du 12ème au 20ème siècle.

Mémoire de la cité et de la Bourgogne, la Bibliothèque des archives, vaste espace édifié pour accueillir les élus des États de la province de Bourgogne, est riche de plus de 7’000 volumes de références consacrés à l’histoire de Dijon et de la Bourgogne. Elle a été constituée essentiellement grâce à des dons. Les volumes les plus anciens datent du 16ème siècle. Orientée plein sud, la bibliothèque offre une belle vue sur les toitures de Dijon.

Nadia Harabasz, en charge de la conservation, restauration et régie du patrimoine : « Ici sont conservés près de 500’000 documents, tous confondus, allant du IXème siècle à nos jours. Ce bâtiment est intimement lié aux collections. Tout l’intérêt est d’occuper encore ces lieux historiques. La collection et leur écrin… ».

Au XVIIe siècle, l’entrée principale se faisait par la Chapelle Jésuite du Collège des Godrans soit par la porte monumentale en chêne sculpté. Inscrite aux Monuments historiques, cette porte à double ventaux est l’oeuvre de l’architecte et dessinateur de l’Ordre Jésuite, Étienne Martellange.

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La salle des mémoires

C’est l’une des salles historiques du premier étage, dont le rayonnage a été aménagé vers la fin du XVIIIème, début du XIXème siècle. Les murs très épais protègent les livres. Parmi ceux-ci, des biographies de personnages locaux, des dons et legs, correspondances, manuscrits, romans, pièces, tel le fonds de l’écrivain bourguignon, Henri Vincenot (1912-1985).

Ces collections continuent de s’enrichir grâce aux achats d’ouvrages anciens et d’occasion, aux achats des fonds patrimoniaux contemporains, au dépôt légal mais aussi grâce aux dons de particuliers, notamment pour la collection de menus. Chaque année, c’est ainsi plus de 100 mètres linéaires de collections contemporaines qui entrent à la bibliothèque.

Archives municipales de Dijon plafond peint Archives municipales de Dijon plafond en bois peint

La salle des Devises

Typique de l’architecture du savoir au XVIIème siècle, la salle des Devises est une galerie tout en longueur avec des rayonnages muraux. Construite et décorée entre 1654 et 1657, elle est aménagée tout en haut du bâtiment, pour une meilleure luminosité et une bonne conservation.

Le remarquable plafond à caissons peints, a été décoré grâce à des donateurs, afin d’avoir un lieu propice à la méditation et au recueillement : décors floraux, armes du fondateur (Odinet Godran) et des donateurs (Bernard Martin, Anne Boulier et Louis Laisné de la Margueurie, ainsi que des devises qui sont des formes d’art et de communication. « Certaines zones ont subi des intempéries. Le bois est plaqué sur les poutres et les pigments de la peinture sont de la détrempe », explique Nadia Harabasz. « Ce plafond classé au titre des Monuments historiques bénéficie d’une protection particulière. La ville est propriétaire du bâtiment mais travaille de concert avec l’Etat, pour bénéficier d’une intervention menant à la fois à des études et à des restaurations ».

Des premiers travaux ont été engagés : toiture, isolation adaptée, réfection des fenêtres, environnement assaini, examen par une restauratrice spécialiste de la peinture et un expert scientifique… « En général, nos collections sont en très bon état, bien conservées. Nous constatons des entrées très régulières, de documents contemporains patrimoniaux également. Obligation est faite pour les imprimeurs de déposer à Dijon tout ce qui est imprimé en Bourgogne : affiches, élections, etc. ».

La bibliothèque reçoit aussi la visite de “super stars”, comme celle de l’écrivain américain de science-fiction, George R. R. Martin, dont l’oeuvre la plus connue est la série romanesque du Trône de fer, adaptée sous forme de série télévisée sous le titre Game of Thrones.

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La salle du Globe

« Louis Legrand, moine capucin féru de cartographie, a réalisé ce globe, vers 1740. Celui-ci nous est parvenu dès 1794, après une saisie révolutionnaire. Il a fallu casser les murs pour le faire entrer et donc il ne peut plus sortir de la bibliothèque… ».
Ce globe terrestre est un trésor patrimonial exceptionnel, par ses dimensions – deux mètres de diamètre et 12 m de surface – mais aussi par ses techniques.

Archives municipales de Dijon globe terrestreArchives municipales de Dijon globe terrestre - détail

Si la plupart des globes ont été réalisés à partir d’une impression, le globe terrestre de Louis Legrand a été entièrement dessiné à la main. Il est le deuxième globe le plus important conservé par les bibliothèques et musées français. Seuls les globes Coronelli, exposés à l’entrée de la bibliothèque François Mitterrand, à Paris, le surclassent.

En 2013, cette pièce majeure de la bibliothèque municipale de Dijon a bénéficié d’une restauration financée en partie par le Ministère de la Culture.

Léonard Racle, architecte de génie

Présentation par la guide de magnifiques dessins et plans dessinés à la main par Léonard Racle. Plusieurs projets originaux de cet architecte génial se trouvent à la Bibliothèque des archives municipales de Dijon : projet d’un pont en fer sur la Saône ou le Rhône à Lyon, élévation des arches d’un pont, ainsi que le “Cours du Rhône & des grandes routes dans la partie du Bugey depuis Belley jusqu’au fort de l’Ecluse”.

Archives municipales de Dijon Léonard Racle carte Bugey

Né à Dijon en 1736, mort à Pont-de- Vaux en 1791, cet ingénieur, architecte et faïencier, se voit confier par Voltaire, en 1765, la mission d’ajouter deux ailes au château acheté à Ferney, et qui donneront à l’édifice son aspect définitif. A l’intérieur du château, deux créations de Racle : un poêle de 1777 offert par Mme Denis à son oncle, et orné de son buste et de motifs allégoriques et le cénotaphe de 1779, destiné à recueillir le coeur de l’écrivain.

Voltaire le présente au duc de Choiseul qui lui confie l’élaboration du projet de création de la ville et du port de Versoix. Travaux rapidement interrompus faute de financement. Léonard Racle construit une manufacture de faïence à Versoix, puis à Pont-devaux, où il met en oeuvre un procédé de son invention permettant de produire des poteries alliant finesse et dureté. terre cuite que Voltaire appelait argile-marbre.

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Archives municipales de Dijon Léonard Racle plan

En 1774, Voltaire le charge du pavage des rues de Ferney et lui confie la construction de nombreuses maisons du village de Ferney dont la propre maison de Racle. A la mort de Voltaire, en 1778, Catherine II impératrice de Russie projette de bâtir à l’identique le château de Ferney dans le parc de Tsarkoïe Selo, son palais d’été. Elle fait dresser par Léonard Racle les plans du château et de l’ensemble du domaine. Ces documents, conservés à la bibliothèque nationale de Russie, constituent aujourd’hui une source inestimable sur le château de Voltaire et son organisation originelle.

Sollicité par la souveraine de Russie, Léonard Racle préfère rester en France afin de se consacrer à la construction du canal de Pont-de-Vaux, joignant la Reyssouze à la Saône, et de réaliser sur ce canal un  pont révolutionnaire d’une seule arche de 450 pieds d’ouverture. Son Mémoire sur la construction d’un pont de fer ou de bois d’une seule arche fut couronné par l’Académie de Toulouse en 1786.

Après la Révolution, Léonard Racle devient membre de l’administration centrale du département de l’Ain. Epuisé, il meurt en janvier 1791, en sa maison de Pont-de-Vaux.

Archives municipales de Dijon salle de lecture Archives municipales de Dijon plafond salle de lecture

La salle de lecture

C’est une ancienne chapelle jésuite, réalisée par Étienne Martellange et inaugurée en 1617. L’intérieur présente un décor peint et sculpté. Le protocole de lecture des ouvrages s’avère rigoureux et, en raison de vol et de vandalisme, ceux-ci sont pesés après leur utilisation uniquement en salle de lecture.

Archives municipales de Dijon menu noel 1917 Archives municipales de Dijon menu 25 décembre 1914

Archives municipales de Dijon menu Nancy 1912

Archives municipales de Dijon menu banquet emile Loubet 1898

Le fonds gourmand

La Bibliothèque municipale de Dijon possède une des plus importantes collections françaises de menus datant de 1810 à nos jours. Soit plus de 9’000 menus datant du XIXèmee siècle à nos jours. Plus de 5’000 d’entre eux sont d’ores et déjà numérisés et consultables en ligne.

Objets du quotidien souvent ignorés ou jetés, les menus renseignent sur l’histoire de la gastronomie, de la cuisine et de l’art de vivre et constituent une mémoire de la vie privée et publique : repas de réceptions officielles, d’associations, de restaurants, d’institutions,

Ce fonds à vocation patrimoniale s’enrichit en permanence d’ouvrages contemporains, de périodiques professionnels et grand public, de livres d’artistes et de bibliophilie contemporaine, mais également d’ouvrages anciens, de documents cartographiques, de photographies et d’éphémères, en particulier des menus.

Les Archives Municipales de Dijon

91 Rue de la Liberté, 21000 Dijon, France

https://www.dijon.fr/Sortir-Bouger/Archives-municipales/Decouvrir-les-archives
Texte et photos : Françoyse Krier 
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