
Né en 1964, élu membre de l’Académie des beaux-arts en 2018, Jean-Michel Othoniel présente au Petit Palais à Paris une exposition sur le thème du réenchantement et riche de plus de 70 nouvelles sculptures en perles, miroirs et briques de verre. En fil conducteur, le Petit Palais et son architecture. Avec le mythe de Narcisse – l’homme qui tomba amoureux de son reflet et fut transformé en fleur – Othoniel joue avec le visiteur qui, à travers son œuvre, se contemple lui-même mais voit également le reflet du monde autour de lui. Tout un monde, entre rêve et réalité, à admirer – et à travers lequel se… mirer – jusqu’au 2 janvier 2022.



Ce voyage à travers mythes et contes commence par la traversée d’une Rivière Bleue initiatique – entrée dans un monde ludique, magique et poétique – faite de briques bleues et qui s’offre à la contemplation. Voyage qui se poursuit par le jardin aux fruits défendus et fait accéder à la Grotte de Narcisse.


La grotte de Narcisse
A la fois ouverte et fermée, l’Agora (2019) forme une grotte de briques argentées où l’on peut s’assoir seul ou à plusieurs. Les reliefs de briques miroitées comme des pierres précieuses sont nés d’une pratique quasi méditative de l’artiste durant le confinement. Ils allient lignes minimalsites et couleurs baroques.




Nœuds du réel ou nœuds de l’imaginaire
Des nœuds sauvages inspirés des théories du scientifique mexicain Aubin Arroyo, sur les reflets infinis obtenus à partir de modèles mathématiques complexes. Renouant les liens anciens qui unissent astronomie, art et mathématiques, Othoniel invente ainsi de nouveaux théorèmes.
Peints à l’encre noire sur fond or blanc, des nœuds inspirés de la forme des pivoines répondent aux sculptures sur socle.



Une superbe vitrine du XIXème siècle abrite une petite sculpture en perles de verre violettes inspirée du chrysanthème japonais. Ce Kiku (2021) tel un bijou, adresse un ultime clin d’œil à Narcisse et à ses reflets.
A 17 mètres au-dessus du sol, surplombant gracieusement l’escalier en spirale de Charles Girault, la Couronne de nuit (2008) de 4,15 m de haut et 3 mètres de diamètre, est faite de 528 perles de verre et pèse 550 kg. Cette œuvre magnifique est destinée à rester dans les collections du musée.



Un monumental lotus or et noir invite les visiteurs à entrer dans le jardin et à tout oublier… Suspendus aux arbres du jardin, des Colliers évoquent des attributs de séduction géants, fruits défendus sensuels et merveilleux. Dans les bassins, quatre lotus dorés se mirent dans une eau dans laquelle Narcisse finit par être transformé…
Un miroir entre les mondes reflète des sculptures suspendues dans l’espace…
Après un voyage sur les îles Eoliennes au cours duquel il découvre l’obsidienne, le verre naturel des volcans, Jean-Michel Othoniel coopère avec le CIRVA (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques) pendant deux années consacrées à la recherche. C’est en 1993 que l’artiste introduit le verre dans son travail. Sa technique particulière de le travailler, héritée d’artisans indiens, est vieille de 2000 ans. Il se rend alors célèbre à Paris par son Kiosque des Noctambules (2000), à l’entrée du métro Palais-Royal. Depuis, l’artiste n’a cessé de présenter son œuvre à travers le monde : création en 1997 d’un petit collier rouge, le Collier Cicatrice. En 1996, il suspend des colliers de géants dans les bambous du jardin de la Villa Médicis… Une rétrospective “My Way” lui a été consacrée au Centre Pompidou, en 2011.
Jean-Michel Othoniel nous transporte entre rêve et réalité ouvrant les champs infinis de l’espace et de l’imaginaire…
Le Théorème de Narcisse ~ Jean-Michel Othoniel
Le Petit Palais // Avenue Winston Churchill // 75008 Paris
Jusqu’au 2 janvier 2022 – Entrée libre
Les vendredis jusqu’à 21h
Un pass sanitaire est à présenter obligatoirement à l’entrée du musée.

Exposition organisée avec le soutien de la galerie Perrotin et mécénée par Christian Dior Parfums dans le cadre de ses Jardins culturels // Texte : DP ~ Photos : fk