Grand Hôtel de Caux vue panoramique
Vue depuis le Grand Hôtel ~ Photos Françoyse Krier

Il a abondamment neigé sur toute la région de Montreux. Un manteau blanc sous un ciel radieux qui sert de bel écrin panoramique au Grand Hôtel de Caux, considéré autrefois comme le plus bel hôtel du monde, fréquenté par l’aristocratie européenne et les grandes figures de l’époque. Parmi les hôtes prestigieux, l’impératrice Élisabeth d’Autriche, dite Sissi, dont la présence a marqué ce haut lieu d’un éclat particulier.
Des visites guidées vous emmènent sur ce site à la situation géographique remarquable, et enrichies par le récit de la rocambolesque sortie de terre du Grand Hôtel de Caux, des tribulations traversées, sans oublier les traces émouvantes de la légendaire souveraine qui y passa ses neuf dernières nuits, du 30 août au 9 septembre 1898.

Caux église catholique
vue depuis Caux
Grand Hôtel de Caux jardin

Le succès du Grand Hôtel, de style néo-Renaissance, inauguré en juillet 1893, fut immense et immédiat. « Une liste des personnalités marquantes de l’époque qui y séjournaient était alors publiée dans les journaux de l’époque », mentionne Archontis Karanasios, directeur du Grand Hoôtel de Caux. « Le bâtiment de style néo-Renaissance a été construit à l’époque de l’industrialisation, d’où l’utilisation d’éléments préfabriqués, moins onéreux et plus rapides à poser, ainsi que de nombreuses œuvres en trompe-l’œil : marbre, bois… »

Grand Hôtel de Caux  rotonde
Grand Hôtel de Caux entrée nord
Grand Hôtel de Caux portail rose croix

Le clients entraient au Grand Hôtel de Caux du côté nord, traversaient une première salle qui les conduisait dans le vestibule d’une hauteur de deux étages. A cet endroit se trouvaient la réception, l’ascenseur hydraulique et l’escalier menant aux chambres des étages supérieurs, les plus prisées faisant face au Midi et bénéficiant d’une vue imprenable.

Grand Hôtel de Caux gravure sur vitre
Grand Hôtel de Caux vestibule
Le grandiose vestibule où les hôtes étaient accueillis
Grand Hôtel de Caux grand miroir

Réputé en tant qu’établissement très moderne, le prestigieux hôtel est pourvu du chauffage central, d’un ascenseur hydraulique, de la lumière électrique. La clientèle y séjourne pour se reposer et se divertir, s’adonner à la pratique de la luge, du patinage, du curling et du bandy, sorte de hockey sur glace, pratiqué dans les pays nordiques.

Le restaurant du Grand Hôtel de Caux faisait partie des locaux communs du bâtiment, comme la salle de billard, le bar, le salon de lecture et le salon pour les dames. En 1899, lors du rachat du Grand Hôtel par la Société immobilière de Caux, le restaurant est agrandi pour répondre aux nouvelles exigences de la clientèle. Entre le restaurant et la salle à manger de l’hôtel, des colonnes faisaient office de séparation. Le mobilier était plus luxueux du coté du restaurant et la baie vitrée permettait d’avoir une meilleure vue sur le paysage.

Au rez-de-chaussée, une majestueuse véranda servait de lieu de détente et de rencontres, où les hôtes s’isolaient ou se retrouvaient, selon les heures. Des tables de correspondance étaient à disposition pour la lecture et l’écriture du courrier. Située au sud, cette pièce offrait une grande luminosité et une vue magnifique sur les jardins de l’hôtel, le lac et les montagnes…

Grand Hôtel de Caux salon à l'entrée
Grand Hôtel de Caux salle à manger
Grand Hôtel de Caux ancien fumoir
La pièce ci-dessus était le fumoir réservé aux hommes
Grand Hôtel de Caux véranda
La véranda où de longues baies invitent la lumière 

En 1899, l’hôtel est racheté par la Société immobilière de Caux, créée par Ami Chessex, qui décide d’entreprendre des travaux de surélévation d’un étage. Fermé entre 1919 et 1923, le Grand Hôtel de Caux subit d’importantes transformations. 1925 voit l’ajout de plusieurs salles de bain et l’installation de l’eau courante dans toutes les chambres, ce qui attire à nouveau une clientèle touristique et permet de maintenir une certaine renommée. C’est à cette époque qu’il change de nom et devient l’Hotel Regina, en l’honneur d’Elisabeth d’Autriche.
On peut encore voir dans les couloirs une partie du sol en mosaïque qui répondait aux exigences de résistance à d’éventuelles glissades ou dégradation provenant des chaussures d’hiver et de montagne portées par les visiteurs. Chaque jour, des tonnes de charbon étaient utilisées, aujourd’hui, il s’agit d’un chauffage à distance. En 1902, l’entrepreneur Ami Chessex eut la vision d’adapter un chauffage commun apte à chauffer le Caux Palace ainsi que le Grand Hôtel, par le biais d’un couloir reliant les deux hôtels.

Grand Hôtel de Caux Vue depuis une chambre avec balcon
Splendide vue depuis une chambre avec balcon, située au sud
Grand Hôtel de Caux la rotonde
La rotonde, belle endormie de l’hôtel

Tous les hôtels de luxe étaient agrémentés d’une rotonde. Faisant office aujourd’hui de salle de conférence et de réunion, la rotonde du Grand Hôtel qui a conservé ses vitres d’origine, est un défi de verre, le plus bel espace de l’hôtel, selon Archontis Karanasios, le directeur, qui espère voir cet endroit entièrement restauré.

En 1978, une mouvance religieuse, Lectorium rosicrucianum, a racheté l’hôtel au Réarmement  moral qui occupe toujours le Caux Palace sous le nom de Initiatives et Changement. Une chapelle moderne a été bâtie dns le jardins et un centre de conférence national  accueille 360 personnes 

Grand Hôtel de Caux lustre 1
Grand Hôtel de Caux lustre 2
Grand Hôtel de Caux lustre 3
Grand Hôtel de Caux lustre 4

La suite d’Elisabeth d’Autriche, infatigable marcheuse

En février 1893, l’Impératrice d’Autriche et Reine de Hongrie Elisabeth arrive, par train spécial, à Montreux, avec une suite composée de 18 personnes. Elle loge alors à Territet, fait des excursions à Bex, aux Rochers-de-Naye. Il arrivait à son époux François- Joseph de la rejoindre. Le couple impérial est aperçu sur le sentier de Collonges, en visite au château de Blonay, en excursion à Caux ou aux Avants. De ces séjour, François-Joseph rapporte du vin de Villeneuve et d’Yvorne, des cigares de Vevey…
De retour à Territet en mars 1897, Elisabeth visite Vevey, l’usine électrique du Taulan à Montreux, la première de Suisse. Eprise de nature, de liberté, elle monte jusqu’à Jaman avec le train des Rochers-de-Naye, puis redescend à pied jusqu’à Glion.
En 1898, Sissi effectue deux séjours en Suisse. A Territet au printemps, puis le 30 août 1898, sous le nom de Comtesse de Hohenems, elle descend au Grand-Hôtel de Caux où elle occupe une partie du premier étage avec une suite réduite et avec sa dame de compagnie, la comtesse Sztaray.

Grand Hôtel de Caux couloir menant à la chambre de Sissi
Grand Hôtel de Caux suite de l'impératrice  Sissi
Le couloir d’où l’on accède à la suite de l’impératrice dotée d’une salle de bain privative. Aujourd’hui les passages fermés sont utilisés comme armoires.
Grand Hôtel de Caux suite de l'impératrice lors du séjour en 1898
Le secrétaire de Sissi au Grand Hôtel de Caux
Le secrétaire, placé entre deux portes-fenêtres, dans la chambre de l’impératrice
Grand Hôtel de Caux la chambre d'Irma Sztaray
La chambre voisine, plus modeste, de la comtesse Sztaray

Le dernier séjour à Pregny

La baronne Nadine de Rothschild évoque la barre fixée entre deux portes, en son Château de Pregny où Sissi a passé sa dernière journée. Une barre installée afin que l’impératrice puisse y faire ses exercices de gymnastique lorsqu’elle dormait au château. Au cours de l’été 1989, la baronne Nadine en déplacement à Megève, reçoit un appel de sa femme de chambre restée à Pregny, qui l’informe de la chute de l’énorme cèdre qui trônait devant le château. Cet arbre majestueux, rapporté du Liban dans un chapeau, et sous lequel Sissi prenait le thé, est tombé le jour des 100 ans de la mort de l’impératrice. A noter que figure dans les projets de Nadine de Rothschild l’ouverture d’un musée à la mémoire de l’impératrice Elisabeth qui appréciait particulièrement Pregny, les serres du château…

Le 9 septembre 1898, Elisabeth se rend à Pregny, chez la baronne Julie de Rothschild qui, après le déjeuner, lui demande de bien vouloir signer le Livre d’or. L’impératrice s’exécute mais en tournant les pages, remarque la signature de son fils Rodolphe. Une visite que la baronne Julie a omis de mentionner. Contrariée, Elisabeth refuse le Gitana, bateau privé, mis à sa disposition

dernière photo d'Elisabeth d'Autriche et d'Irma Sztaray
Un photographe inconnu a saisi cette dernière image d’Elisabeth d’Autriche et d’Irma Sztaray,
sa dame de compagnie. Photo probablement prise lors de leur séjour à Territet, fin août 1898.

par la baronne Julie de Rothschild, pour lui permettre de retourner le lendemain à Caux, via Montreux. L’impératrice passe la nuit à Genève, au Beau Rivage. Et c’est le lendemain, le 10 septembre, en se rendant au débarcadère afin de prendre un bateau régulier, qu’elle sera assassinée en début d’après-midi, par l’anarchiste Luigi Luccheni, sur le quai du Mont-Blanc.

Grand hôtel de Caux Vue ancienne et panorama
Vue et panorama

Le parcours commence à la gare de Caux, avec la ligne Glion – Rochers-de-Naye mise en service en 1892, électrifiée en 1938 et se poursuit avec le Grand Hôtel, les chapelles – anglicane pour la clientèle anglaise et catholique pour la communauté française, et le Caux Palace. Au cours de la visite, un goûter servi au Grand Hôtel – délicieux gâteaux maison, biscuits, thé, café – est l’occasion de discuter avec les équipes de l’établissement.
La Belle Époque, période qui s’étend du début du XXe siècle jusqu’au déclenchement de la Première Guerre mondiale, a été la période la plus glorieuse du hameau, qui attirait alors tout le gratin international. Caux devient alors une station climatique haut de gamme où la saison d’hiver et la saison d’été sont d’égale importance. 

Vue depuis de hauteurs de Caux
Vue depuis de hauteurs de Caux
La gare de Caux
La gare de Caux

VISITES GUIDEES
La visite commence par le Grand Hôtel de Caux et se poursuit au Caux Palace.

Dates des prochaines visites :
28 février 2026 – 13 h 15 – 17 h ~ 18 avril 2026 – 13 h 15 – 17 h ~ 9 mai 2026 – 13 h 15 – 17 h

www.montreuxriviera.com

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