Source d’inspiration pour de nombreuses œuvres littéraires*, l’Orient-Express, joyau du luxe et de l’innovation, investit la nef du Musée des Arts décoratifs de Paris, jusqu’au 26 avril 2026. Dès l’entrée, les visiteurs sont subjugués par une scénographie spectaculaire et posent un regard ébloui sur la prouesse que représente un long wagon bleu s’élevant à la verticale et annonçant la suite de l’exposition. Un autre wagon, réel celui-là, est quasiment inaccessible tant les visiteurs, amateurs d’Art déco, inconditionnels du train mythique, se pressent tout autour, visage collé aux vitres pour ne rien perdre de la beauté des aménagements intérieurs.
*Parmi les œuvres les plus célèbres, on trouve bien sûr « Le Crime de l’Orient-Express » d’Agatha Christie, Orient-Express par Graham Greene : Un roman de 1932 qui a véritablement lancé la carrière de l’auteur; James Bond, « From Russia, with Love » par Ian Fleming ; Ouvert la nuit de Paul Morand…
Nouveau monde du voyage : le paquebot le Normandie et l’Orient Express d’alors sont les symboles d’un luxe qui ne s’affiche pas mais qui se devine dans les matières et la justesse des détails. Ces noms contenaient un univers de raffinements pour explorer le monde.
Fabuleux projet né d’un rêve et d’une découverte
En 2016, la découverte de voitures historiques de la Compagnie internationale des wagons-lits à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, conduit la marque Orient Express à revoir son projet de relancer le célèbre train. Soit de substituer ces voitures retrouvées à des voitures modernes, en conservant au maximum leur authenticité. Pour cette renaissance de l’Orient Express, il est fait appel à Maxime d’Angeac, connaisseur passionné d’Art déco à qui est confiée la tâche délicate de donner vie au train de demain : « Il ne s’agissait pas de faire un copié collé de l’Orient-Express original, mais plutôt de recréer l’ambiance d’un train exceptionnel qui véhiculerait le même esprit, version XXIème siècle », selon Maxime d’Angeac, Directeur Artistique d’Orient Express, pour qui ce projet inédit, résolument contemporain, est inspiré “par le strict respect des proportions aux sources de la conception, et la recherche permanente du confort à bord.”
le train Etoile du Nord qui reliait
Paris à Amsterdam
Tout aussi mythiques, les affiches anciennes de voyages, vantant les destinations et mettant en valeur leur beauté et leur attrait. Outils publicitaires pour inciter les gens à voyager en train, bateau et avion, elles ont contribué au développement du tourisme à partir de la fin du XIXème siècle, et sont considérées comme des œuvres d’art, conçues par des artistes pour captiver l’œil et faire rêver les spectateurs.
Orient Express, vitrine des savoir-faire français
En 1925, la France affirmait son excellence grâce à la présentation d’ensembles décoratifs complets réalisés par de talentueux ensembliers de l’époque tels René Lalique, sa fille Suzanne Lalique-Haviland et René Prou, maîtres de l’Art déco appliqué au voyage (notamment pour la Compagnie Générale Transatlantique). Le train devient alors un symbole du goût français, un “palace roulant”. En se glissant dans la peau de ces créateurs, Maxime d’Angeac a tenté de réinterpréter l’histoire de ce train de légende, sans nostalgie mais avec le désir de prolonger son histoire, de donner vie à une atmosphère sur laquelle plane la poésie d’un monde oublié et retrouvé, celui du temps des échanges, des diners habillés…
le petit déjeuner.
Créer des cadres de vie, pas des décors
C’est ainsi que l’on peut découvrir une cabine de l’ancien train Étoile du Nord , et s’émerveiller devant dessins, croquis, maquettes du futur Orient Express réinventé par Maxime d’Angeac, connaisseur de la Renaissance italienne et collectionneur de livres anciens. Ici, passé et présent se confondent : découverte des beaux objets hérités du passé mais également des superbes éléments nouveaux – du luminaire à la poignée de porte – destinés au nouveau train, développés sur mesure et pour lesquels ont été réunis les plus grands maîtres d’art : brodeurs, sculpteurs, horlogers, dinandiers, verriers, ébénistes, ingénieurs…
Orient Express : un nom qui convoque un imaginaire fécond, riche d’aventures, de raffinement, de mystère. Le futurs voyageurs retrouveront le grand faste de ce train en parcourant, dans le rêve et l’excellence, les plus beaux paysages du monde…
L’intérieur des dix-huit wagons, dont trois ont été transformés en suites au concept innovant, est un florilège des plus beaux métiers d’art français : ébénisterie, orfèvrerie, marqueterie… Pour ce train mythique qui roulera dans le monde entier, Maxime d’Angeac a fait rimer les plus belles matières, loupe d’orme, acajou, velours, soieries, miroir biseauté, cristallerie. Le salon vert : nouvelle version du bar du Train Orient Express, parois en palissandre, ornements de bronze et verre Lalique.
Confort, excellence, innovation : une certaine idée du voyage
Ce train est un hommage à la main, à l’œil, à l’esprit, une destination en soi, un monde à part. Le projet engage une réflexion sur ce qu’est le voyage aujourd’hui qui invite à la lenteur, à la contemplation, retrouvant en cela la philosophie de 1925 : celle de l’élégance utile, de la grâce de l’instant.
Prévu pour 2027, le nouvel Orient Express, luxueux hôtel mouvant, vantera désormais non la vitesse du trajet mais la contemplation du voyage.
Du mardi au dimanche de 11h à 18h
• Nocturne le jeudi jusqu’à 21h
• Fermé le lundi
107 Rue de Rivoli, 75001 Paris, France